Santé
Traiter le SPM par la naturopathie
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Baisse d’énergie, irritabilité, douleurs au dos, les symptômes du syndrome prémenstruel, ou SPM, peuvent être traité par la naturopathie.
Le syndrome prémenstruel affecte de 30 % à 40 % des femmes qui ont des menstruations. Parmi elles, près de 10 % ont des symptômes graves comme la dépression, l'irritabilité et les sautes d'humeur extrêmes. Mais qu'en est-il de ceux qui peuvent surgir de 7 à 14 jours avant les menstruations, parmi lesquels on retrouve la baisse d'énergie, l'irritabilité, la dépression, les maux de tête, les douleurs aux seins, la baisse de la libido, les douleurs au dos, les ballonnements, les œdèmes (surtout aux doigts et aux chevilles), les changements dans l'appétit, les rages de sucre et l'acné?
Les hormones étant reliées entre elles, plusieurs peuvent être impliquées dans le syndrome prémenstruel. Par exemple, la glande thyroïde peut fonctionner au ralenti ou le niveau de cortisol peut être trop élevé. Le cortisol est l'une des hormones du stress. Il est sécrété par les glandes surrénales. Ces deux déséquilibres sont communs chez les femmes ayant un SPM.
Lors du syndrome prémenstruel, on peut noter une augmentation du niveau d'estrogènes dans le sang et une diminution du niveau de progestérone. Le ratio estrogènes-progestérone est donc élevé. Il peut y avoir en plus une hypothyroïdie ou un niveau de prolactine élevé. La prolactine est souvent impliquée dans les cas d'infertilité.
Le foie et les intestins jouent un rôle important dans le SPM, puisqu'ils éliminent les estrogènes. Toutefois, un foie surchargé et une flore intestinale déséquilibrée ne pourront pas accomplir ce travail de façon adéquate.
Pour le naturopathe agréé, les symptômes sont des signaux d'alarme d'un dysfonctionnement dont il devra identifier les causes. Dans ce cas-ci, il peut s'agir d'un excès d'estrogènes, d'un manque de progestérone, d'un taux de prolactine élevé, d'hypothyroïdie, de stress, de dépression ou d'une déficience nutritionnelle.
Voici quelques conseils pour diminuer le syndrome prémenstruel:
- Préférer une diète végétarienne. Limiter la consommation de produits animaux à 4 à 6oz, plutôt par jour en choisissant de préférence du poisson, des poitrines de poulet sans peau, des morceaux de viande maigre et biologique. Une étude a fait valoir qu'une diète végétarienne permettait d'éliminer de deux à trois fois plus d'estrogènes par les selles qu'une alimentation où la viande est très présente et que le niveau de ces hormones était de 15% moins élevé chez les femmes végétariennes que chez celles étant omnivores[i],[ii].
- Réduire sa consommation de gras, surtout de gras saturés, que l'on trouve dans les produits animaux.
- Manger moins sucré. Une diète riche en sucre a été associée à un taux élevé d'estrogènes. Le sucre altère le métabolisme de ceux-ci[iii].
- Éviter les pesticides et les herbicides le plus possible. Ces produits chimiques s'accumulent dans les tissus graisseux et imitent les estrogènes, ce qui crée des débalancements hormonaux. Leur concentration est toujours plus importante dans des aliments transformés comme les viandes, le fromage, le lait et les œufs que dans les fruits et les légumes.
- Consommer du tempeh, un soya fermenté. Le soya a des propriétés phytoestrogéniques, c'est-à-dire qu'il va imiter les estrogènes en se fixant sur leurs récepteurs. Cela aura pour effet de balancer le niveau d'estrogènes et de protéger les cellules du corps, surtout celles des seins et de l'utérus, des xénoestrogènes (estrogènes dangereux issus de l'environnement).
- Diminuer sa consommation de café, surtout si on souffre de dépression, d'anxiété ou de douleurs aux seins. La caféine est fortement reliée au syndrome prémenstruel, entre autres en ce qui concerne les symptômes psychologiques
- Boire une eau de qualité en quantité suffisante. Prendre son poids en kilogrammes et le multiplier par 0,035. Le résultat correspond à la quantité de litres d'eau à boire par jour. Une personne de 130livres devrait, par exemple, en consommer environ deux (130lb/2,2=59kg x0,035=2,068litres).
- Consommer un minimum de sel, surtout si on fait de la rétention d'eau. Augmenter sa consommation de potassium: fruits et légumes frais, graines entières, haricots.
- Bouger! Plusieurs études ont démontré que les femmes qui font de l'activité physique régulièrement ne souffrent pas du syndrome prémenstruel aussi souvent que celles qui sont sédentaires[i],[ii]. Cela permet aussi de diminuer les troubles de concentration, l'humeur négative, les changements dans le comportement et la douleur. Il est prouvé que l'activité physique réduit également l'anxiété et la dépression.
- Apprendre à gérer son stress par des moyens efficaces comme la respiration profonde, à exécuter plusieurs fois par jour. Le stress affecte toutes les hormones.
- Manger des aliments soufrés comme les choux cuits, les oignons, les poireaux et l'ail pour aider le bon fonctionnement du foie.
- Améliorer la santé des intestins. Enrayer la constipation en consommant assez de fibres et un supplément probiotique. La prise de probiotiques sous cette forme permet d'avoir une flore intestinale en santé.
- La vitamine B6 (pyridoxine) et le magnésium sont les nutriments les plus importants pour aider à enrayer le SPM. Un excès d'estrogènes accroit les besoins en ces nutriments, qui sont essentiels pour détoxifier ces hormones. Prendre un complexe vitaminique B dans lequel on retrouve au moins 50mg de B6, de préférence sous forme de pyridoxal-5-phosphate.
- Surveiller son taux de magnésium. Il a été démontré que les globules rouges ont un taux de magnésium plus bas chez les femmes aux prises avec un syndrome prémenstruel[i]. Une carence en magnésium peut être caractérisée par une instabilité émotionnelle, une nervosité excessive et des douleurs. Un essai clinique a démontré qu'une prise de magnésium réduisait la nervosité de 89 %, la sensibilité des seins de 96 % et le gain de poids de 95%[ii]. Un dosage de 12 mg par kilogramme (2,2 livres) est requis pour traiter le syndrome prémenstruel. Le besoin d'une personne de 130 lbs sera, par exemple, de 700mg.
- Prendre un supplément d'oméga-3. Les propriétés des huiles de poissons sont connues: réduction de l'inflammation, fluidification du sang pour diminuer les caillots, amélioration de l'humeur, etc. On s'assure d'avoir une bonne qualité d'huile de poisson avec un niveau élevé d'EPA, principe actif que l'on cherche. Un naturopathe agréé saura vous en recommander.
Plusieurs femmes vivent avec des symptômes prémenstruels incommodants pendant des années en pensant que c'est normal. Pour le naturopathe agréé, ce sont des signes d'un déséquilibre du corps auquel il faut réagir. Il vaut mieux régler ces problèmes rapidement pour éviter d'autres dysfonctionnements corporels.
Saviez-vous que?
Le syndrome prémenstruel est aussi parfois appelé « syndrome de la sorcière », un terme qu'on rencontre plutôt en criminologie. (Source: Termium)
Références
[1] B.R. Goldin, et coll. «Estrogen patterns and plasma levels in vegetarian and omnivorous women», New Engl J Med 307 (1982): 1542-7.
[2] S.L. Gorbach et B.R. Goldin. «Diet and excretion and entero-hepatic cycling of estrogens», Prev Med 16 (1987):525-31.
[3] J. Yudkin et O. Eisa. «Dietery sucrose and oestradiol concentration in young men», Ann Nutr Metabol 32 (1988):53-5.
[4] J.A. Aganoff et G.J. Boyle. «Aerobic exercise, mood states and menstrual cycle symptom», J Psychosom Res 38 (1994): 183-92.
[5] P.Y Choi et P. Salmon. «Symptom changes across the menstrual cycle in competitive sportswomen, exercisers and sedentary women», Br J Clin Psychol 34 (1995) : 447-60.
[6] J.W. Piesse. «Nutritional factors in the premenstrual syndrome», Int Clin Nutr Rev 4 (1984);54-81.
[7] G.E. Abraham. «Nutritional factors in the etiology of the premenstrual tension syndromes», J Reprod Med 28 (1983): 446-64.