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Maladies du coeur et AVC: les femmes sont aussi à risque!

Maladies du coeur et AVC: les femmes à risque!

iStockphoto.com Photographe : iStockphoto.com Auteur : Coup de Pouce

Les maladies du cœur et les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont la principale cause de décès chez les femmes, mais sommes-nous vraiment conscientes de cette menace ? Voici quelques facteurs de risque et signes à connaître qui peuvent nous sauver la vie.

Un ennemi méconnu
Renée, 61 ans, faisait son jogging matinal en compagnie de son chien, lorsqu'elle s'est effondrée, victime d'un arrêt vasculaire cérébral (AVC).

«C'est arrivé comme ça! Sans qu'aucun signe ne puisse me prévenir. J'ai été six mois dans le coma et quand je suis revenue à moi, j'étais paralysée du côté gauche. J'ai dû réapprendre à manger, à ouvrir les yeux, à parler et à marcher. Mon mari ne s'est pas senti capable de vivre avec mon handicap et m'a quittée. J'ai donc dû faire le deuil de ma santé, de 38 ans de vie de couple et de ma maison en même temps», raconte Renée qui vit maintenant dans un centre pour personnes semi-autonomes.

«C'est pour mon petit fils que j'aime plus que tout au monde que j'ai décidé de vivre. Avec de la volonté, j'ai réappris à marcher un peu et à parler. Aussi incroyable que cela puisse paraître, je suis très heureuse aujourd'hui!»

Même si Renée n'a pu identifier aucun signe avant-coureur de son AVC, elle présentait tout de même certains facteurs de risque. «Plus tard, j'ai su que j'en étais à mon troisième AVC et que c'était mon diabète qui avait probablement causé tout ça», de préciser Renée.

Selon la Fondation des maladies du coeur, le diabète augmenterait effectivement les risques d'AVC, d'hypertension artérielle, d'athérosclérose (rétrécissement des artères) et de maladies coronariennes, surtout si les taux de sucre ne sont pas contrôlés. Les femmes diabétiques sont plus susceptibles que les hommes de subir certaines maladies cardiovasculaires, peut-on lire sur le site de la Fondation.

 

Prévenir les facteurs de risque
D'autres facteurs de risque comme l'hypercholestérolémie, l'hypertension artérielle, l'embonpoint, la consommation excessive d'alcool, la sédentarité, le tabagisme et le stress doivent aussi être considérés. La probabilité de développer une maladie cardiovasculaire ou de faire un AVC est également plus élevée après 65 ans ou si l'on est d'origine autochtone, africaine ou sud-asiatique. Si nous avons des antécédents familiaux, c'est-à-dire si un membre de notre famille immédiate a déjà souffert d'une maladie du cœur avant l'âge de 55 ans ou fait un AVC avant l'âge de 65 ans, les probabilités augmentent encore.

«Les facteurs de risques chez les femmes sont relativement les mêmes que chez les hommes, mais ils ne sont pas reconnus par ces dernières. Les femmes s'inquiètent davantage d'avoir un cancer du sein que de souffrir d'une maladie du coeur», avoue Anique Ducharme, cardiologue à l'Institut de cardiologie de Montréal.

Certains aspects de la santé cardiovasculaire seraient toutefois plus spécifiques aux femmes, selon la Fondation des maladies du cœur. Chez certaines femmes de plus de 35 ans, par exemple, les contraceptifs oraux augmentent les risques d'hypertension artérielle et de formation de caillots sanguins. La grossesse peut également venir augmenter les risques de maladies cardiovasculaires, si l'on pense au diabète de grossesse ou à la prééclampsie, qui se caractérise par une augmentation de la pression artérielle et la présence de protéines dans l'urine. Lors de la ménopause, la probabilité de développer une maladie cardiovasculaire peut également être plus grande, puisque le taux de cholestérol, la pression artérielle et le poids augmentent dans bien des cas.

 

Signes avant-coureurs
Parmi les signes avant-coureurs d'une crise cardiaque, la Fondation des maladies du coeur identifie le malaise ou la douleur soudaine qui ne disparaît pas au repos, la douleur à la poitrine, au cou, à la mâchoire, à l'épaule, aux bras ou au dos, la douleur qui se manifeste par une sensation de brûlure, de serrement, de lourdeur, de tension ou de pression, ainsi que la douleur ou le malaise thoracique qui apparaît à l'effort et disparaît au repos.

«Les femmes présentent souvent plus de symptômes atypiques, comme des palpitations cardiaques, un essoufflement, une douleur plus vague ou des nausées. La plupart du temps, elles vont dire qu'il s'agit de fatigue ou d'un simple malaise et n'iront pas consulter», explique la cardiologue.

Même si les signes avant-coureurs d'un accident vasculaire cérébral (AVC) sont difficiles à percevoir, il faut être capable de les identifier pour réagir rapidement et augmenter les chances de survie.

Si on présente l'un ou l'autre des symptômes suivants, même de manière temporaire, il peut s'agir d'un AVC ou d'un petit AVC, soit une Ischémie cérébrale transitoire (ICT): une perte soudaine de force ou un engourdissement soudain au visage, à un bras ou à une jambe, de difficultés soudaines d'élocution, de compréhension ou de confusion, des problèmes de vision soudains, un mal de tête soudain ou une perte soudaine d'équilibre.

 

Être attentive et prendre soin de soi
Curieusement, Manon ne fumait pas et ne faisait pas d'hypertension, de diabète ou d'embonpoint lorsqu'elle a été victime d'un AVC. «Je me suis couchée en parfaite santé et je me suis réveillée paralysée le matin suivant. Je n'ai rien vu venir. Même que je n'avais aucun membre de ma famille proche qui avait fait un AVC! Du jour au lendemain, ma vie a été bouleversée! Depuis un an, j'ai retrouvé quelques capacités motrices de mon côté paralysé, mais je dois toujours utiliser mon fauteuil roulant pour les longues distances», confie la mère de deux jeunes adolescents, qui n'avait que 49 ans lors de son accident vasculaire cérébral.

«Les femmes chez qui un AVC ou une maladie du cœur se présente lorsqu'elles sont très jeunes ont des prédispositions génétiques. Mais la meilleure prévention qui soit est encore de s'occuper de sa santé. Les femmes sont responsables de leur famille et ne prennent pas le temps qu'il faut pour consulter leur médecin ou pour répondre à un questionnaire de dépistage. Même si les maladies du cœur se manifestent généralement dix ans plus tard chez les femmes que chez les hommes, les femmes doivent d'abord reconnaître qu'elles représentent un risque important. Ce serait un bon début», de conclure la cardiologue Anique Ducharme.

 

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