Santé

Le mercure, toxique pour le cerveau

Le mercure, toxique pour le cerveau

Istockphoto.com Photographe : Istockphoto.com Auteur : Coup de Pouce

Le mercure est un toxique qui s'attaque à notre cerveau. Il fait partie de notre quotidien, mais a atteint, depuis quelques années, des concentrations à risque pour notre santé. Chez certaines populations, il dépasse le seuil maximum recommandé de 60 nmol/l.

Connu et réputé depuis l'Antiquité pour sa propriété de lier les métaux entre eux, le mercure a été abondamment utilisé. Il a conquis vos thermomètres depuis plus de 300 ans; mélangé savamment à de l'acide nitrique et de l'éthanol, il a servi d'amorce aux carabines, fusils et revolvers depuis les années 1800.

Sans doute certains d'entre vous portent-ils, sans le savoir, du mercure dans leur bouche puisque les amalgames dentaires en contiennent environ 50%: une recette qui fait débat dans la communauté scientifique. Certains chercheurs affirment en effet que ces amalgames constitueraient une source importante de mercure pouvant augmenter les risques d'intoxication.

Où se trouve le mercure?

Certaines piles contiennent du mercure. Enfin, vous achetez de plus en plus de mercure puisque les fameuses lampes fluorescentes compactes (LFC) fonctionnent aux vapeurs de mercure. Ensuite vous vous en débarrassez, et si vous vous en débarrassez mal, le mercure va dans notre environnement et entre en contact avec notre écosystème. Certes, la quantité de mercure contenue dans une LFC est 100 fois moins grande que dans un amalgame dentaire et jusqu'à 400 fois moins que dans votre thermomètre,

Cela dit, malgré le mercure qu 'elles contiennent, les LFC ne comportent pas que des désavantages: elles contribuent à diminuer la demande d'électricité de nos centrales à charbon, principale source de contamination atmosphérique par le mercure au Canada. Vous aurez compris qu'on ne jette pas sa lampe à la poubelle quand elle ne fonctionne plus: on la dépose à l'écocentre le plus proche, avec ses piles, ses solvants et ses résidus domestiques dangereux (RDD).

La pollution au mercure

Avec l'incinération des déchets, qui projette dans l'air les résidus de tous les objets du quotidien qui contiennent du mercure, les activités minières et les centrales thermiques qui utilisent le mercure, l'activité humaine serait responsable de 85% de la pollution au mercure des lacs et des cours d'eau alors que mère Nature n'est à l'origine que de 15% de ce mercure originellement contenu dans certaines roches de la croûte terrestre.

Le saviez-vous?

Si l'aventure vous tente, ce neurotoxique de la famille des métaux lourds se trouvera dans votre panoplie de chercheur d'or amateur. En effet, le «vif-argent», comme on appelait autrefois le mercure, permet d'associer les paillettes d'or entre elles. Il vous suffit ensuite de faire chauffer le mélange à 400-500°C, pour que le mercure s'évapore, laissant apparaître l'or. Le toxique peut ainsi être récupéré et recyclé par simple distillation, mais l'orpaillage artisanal, qui représente 10% de la récolte aurifère, ne s'encombre pas d'une telle dépense. À la charge de l'environnement!  

Sources

Chapman, L. et Chan, H. M. “The influence of nutrition on methyl mercury intoxication”, Environmental Health Perspectives, 2000, 108:29-56.

Environnement Canada

Ressources naturelles Canada

Faculté des sciences de L’UQAM

Institut national de santé publique


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