Santé
La fibrillation auriculaire provoque cinq fois plus d'AVC
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Les personnes atteintes de fibrillation auriculaire sont cinq fois plus à risque de souffrir d’un accident vasculaire cérébral (AVC) et deux fois plus susceptibles d'en mourir.
La majorité des personnes atteintes de fibrillation auriculaire ignore qu'ils courent cinq fois plus de risques de subir un accident vasculaire cérébral (AVC) et qu'ils sont deux fois plus sujets à en mourir, selon les plus récentes données de la Fondation des maladies du cœur. «Jusqu'à 15% des AVC sont causés par la fibrillation auriculaire. Chez les plus de 60 ans, cette proportion atteint un tiers des AVC», précise le cardiologue Paul Dorian, porte-parole de la Fondation.La fibrillation auriculaire implique un battement irrégulier du cœur, aussi appelé «arythmie», qui fait en sorte que le cœur peut battre très vite, parfois plus de 150 fois à la minute. Bien que rare chez les moins de 40 ans, son incidence augmente avec l'âge. Après l'âge de 55 ans, l'incidence de fibrillation auriculaire double à chaque décennie de vie et en présence d'autres facteurs de risque, comme l'hypertension artérielle, le diabète et une maladie du cœur sous-jacente.
L'utilité des anticoagulants
La plupart des personnes aux prises avec la fibrillation auriculaire contrôlent leur problème de santé en adoptant des modes de vie sains et en prenant des anticoagulants, des médicaments qui aident à prévenir la formation de caillots à l'intérieur du cœur et à éviter que ces derniers ne se déplacent vers le cerveau. Mais malgré leur efficacité démontrée, peu de patients à risque se font prescrire des anticoagulants oraux, déplore le Dr Dorian. Leur utilisation chez les personnes de 65 ans et plus demeure sous la barre des 50%, selon la Fondation des maladies du cœur.
Une donnée inquiétante quand on sait que les patients atteints de fibrillation auriculaire qui subissent un AVC demeurent hospitalisés plus longtemps, en ressortent plus handicapés et sont plus susceptibles de subir des récidives d'AVC.
L'évaluation des risques
Selon la Fondation, de plus en plus de données scientifiques suggèrent que les patients atteints de fibrillation auriculaire peuvent être mieux classés en fonction de leurs risques d'AVC dans le but d'identifier le traitement approprié. Par exemple, les aînés, les personnes ayant des antécédents d'AVC ou d'ICT (mini-AVC) et les personnes souffrant d'hypertension artérielle, de diabète ou d'insuffisance cardiaque courent toutes des risques plus élevés d'AVC si elles ont reçu un diagnostic de fibrillation auriculaire.
L'indice CHADS utilisé pour évaluer les risques d'AVC accorde un point à chaque risque pour la santé (âge, hypertension artérielle, diabète, insuffisance cardiaque congestive). Un antécédent d'AVC ou d'ICT ajoute deux points au pointage du patient. Plus le pointage est élevé, plus les risques d'AVC sont élevés. Un patient dont le pointage est de 0 court des risques annuels d'AVC de l'ordre de 1,9%. Un patient dont le pointage est de 6 court environ 18% de risques annuels d'AVC.
Vous êtes atteintes de fibrillation auriculaire?
La Fondation des maladies du coeur recommande aux personnes atteintes de fibrillation auriculaire de se renseigner sur leur maladie et sur les questions à poser à leur médecin au sujet de leur risque de subir un AVC et des traitements à recevoir. Ils devraient également indiquer à leur médecin les symptômes qu'ils ressentent, s'assurer de prendre leurs médicaments tel que prescrit et faire mesurer leur tension artérielle régulièrement.
Reconnaître un AVC
Les personnes atteintes de fibrillation auriculaire qui ressentent l'un ou l'autre des signes avant-coureurs d'AVC, devraient composer immédiatement le 9-1-1 puisque chaque minute qui passe cause des dommages au cerveau et accroît les risques de séquelles permanentes, d'invalidité et de décès.
Parmi les signes, on retrouve:
- Faiblesse: perte soudaine de force ou engourdissement soudain au visage, à un bras ou à une jambe, même temporaire;
- Trouble de la parole: difficulté soudaine d'élocution, de compréhension ou de confusion soudaine, même temporaire;
- Problème de vision soudain, même temporaire;
- Mal de tête soudain, intense et inhabituel;
- Étourdissement: perte soudaine de l'équilibre, en particulier si elle s'accompagne d'un des autres signes.
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Source
Fondation des maladies du cœur du Québec (Bulletin de santé 2009)