Santé
L'hypertension artérielle en 5 questions
Sournoise, insidieuse, fatale... Si l’hypertension artérielle s’installe sans crier gare, elle représente toutefois le plus important facteur de risque associé aux accidents vasculaires cérébraux. Petite autopsie de ce tueur silencieux.
1. En quoi consiste l'hypertension artérielle?
L'hypertension artérielle se définit par une pression trop élevée dans nos artères, obligeant ainsi notre cœur à redoubler d'efforts pour pomper le sang à travers notre organisme.
Une tension trop élevée peut non seulement endommager notre cœur et doubler les risques de maladies cardiovasculaires, mais aussi fragiliser nos reins et notre cerveau en faisant éclater des vaisseaux sanguins et en provoquant un accident vasculaire cérébral (AVC).
2. Quels sont les symptômes de l'hypertension artérielle?
On a l'impression que notre bonne condition physique et notre pouls normal sont des gages de saine pression artérielle? Faux! L'hypertension artérielle ne provoque habituellement aucun symptôme susceptible de nous alerter. Elle s'installe aussi progressivement que sournoisement.
«Les plus "chanceux" souffriront de maux de tête le matin, précise la Dre Christiane Laberge. Ils en parleront alors à leur médecin de famille, qui fera le test de pression artérielle et obtiendra une lecture anormale.»
Pour déceler en amont une hypertension artérielle, il importe de mesurer notre pression au moins une fois par année.
3. Quels sont les facteurs qui augmentent le niveau de risque d'hypertension?
«L'hypertension découle parfois d'une maladie métabolique, d'un trouble rénal, d'une tumeur ou de la prise de certains médicaments, explique la Dre Laberge. Mais dans la grande majorité des cas, il est impossible de mettre une seule cause en exergue.»
Plusieurs facteurs liés au mode de vie augmentent généralement les risques de souffrir d'hypertension artérielle. La consommation excessive de sel, la sédentarité, le surplus de poids, le tabagisme, l'anxiété et le taux de cholestérol élevé jouent en notre défaveur.
Certaines prédispositions sont toutefois indépendantes de notre volonté, comme nos antécédents familiaux ou même notre âge - environ la moitié des personnes âgées de plus de 65 ans sont hypertendues. «Si les femmes bénéficient d'un effet protecteur en raison de leurs hormones, cet effet s'estompe à la ménopause, précise la Dre Laberge. C'est pour cette raison que, chez les femmes, l'hypertension artérielle apparaît généralement à la ménopause.»
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4. Quelle est la bonne méthode pour mesurer notre pression artérielle?
À la maison ou à la pharmacie, il importe de respecter le mode d'emploi pour obtenir un résultat valide: «On ne mesure pas notre pression quand on est contrarié, en belle épouvante ou après trois cafés, insiste la Dre Laberge! On respire profondément, on prend la pression une première fois, on respire quelques fois, puis on reprend une deuxième mesure. Cette dernière sera la bonne.»
S'il est recommandé de faire vérifier notre pression artérielle au moins une fois par année par un professionnel de la santé, on peut prendre une nouvelle mesure chaque fois qu'on est de passage à la pharmacie, surtout si nos chiffres sont un peu supérieurs à la moyenne.
«Si on est en bonne santé, la pression mesurée à la maison doit être inférieure à 135/85 mm Hg, précise la Dre Laberge. Toutefois, certaines personnes doivent tenir compte de paramètres différents en fonction de leur état de santé. Si on souffre du diabète, par exemple, toute mesure au-dessus de 130/80 est considérée comme élevée. Si on a une insuffisance rénale, la mesure à laquelle se fier est de 120/80.»
5. Quel est le traitement pour les personnes hypertendues?
Il existe plusieurs familles de médicaments pour traiter l'hypertension: «Notre médecin devra procéder par essais et erreurs, explique la Dre Laberge. La stratégie est de faire une vinaigrette composée de plusieurs ingrédients. Au lieu de miser sur la dose maximale d'un seul type de médicament, on essaie de mélanger un peu d'huile, un peu de moutarde et un peu de poivre, question de ne pas avoir trop d'effets secondaires négatifs.»
Sauf exception, le traitement dure généralement tout le reste de notre vie: «Les moyens non pharmacologiques ont également une place importante dans le traitement, explique la Dre Laberge. Une meilleure gestion du stress, un poids santé, une alimentation réduite en sel, une diminution de la caféine si on est excitée comme une puce chaque fois qu'on boit un espresso... Il est aussi prouvé que la méditation de style pleine conscience et les techniques de respiration peuvent nous aider. À essayer!»