Ballonnements, gargouillements, crampes: on a toutes un jour ou l'autre des malaises associés aux excès de table. Voici comment les prévenir et les soulager.
Voyons les maux les plus courants et les façons de les éviter... et de les soigner quand le mal est fait.
Ça ballonne!
Notre ceinture se fait petite et on dirait que notre ventre s'apprête à exploser. Surtout, on dégage des gaz gênants... C'est parce qu'on a mangé en trop grande quantité des aliments susceptibles de causer des flatulences ou qu'on a englouti notre repas trop vite, sans prendre le temps de bien mastiquer. On a probablement aussi parlé en mangeant: cela a favorisé l'infiltration d'air dans notre estomac.
Solutions S.O.S.
Comprimés d'enzymes digestives (Beano, en vente libre). On les consomme après le repas pour favoriser l'absorption des gaz.
Comprimés d'enzymes digestives naturelles de papaye ou d'ananas (dans les magasins d'aliments naturels et certaines pharmacies). On les prend avant ou immédiatement après le repas pour activer notre digestion.
Eau chaude ou tisane au gingembre, pour faciliter notre digestion.
Traitements d'acupuncture si le problème se présente souvent.
On doit consulter notre médecin si notre malaise persiste au-delà de quelques jours.
Mieux vaut prévenir...
Éviter les repas trop copieux.
Mastiquer lentement.
Limiter notre consommation d'aliments qui peuvent causer des gaz, comme les oignons, le chou-fleur, les légumineuses, les bananes et les pommes.
Éviter les boissons gazeuses.Ça brûle!
On a l'impression que la nourriture remonte dans notre œsophage en nous laissant un goût acide dans la bouche? On a certainement consommé des aliments qui accroissent notre production d'acide gastrique, comme l'alcool, le café et le chocolat. On a aussi mangé trop gras et/ou trop épicé. Un estomac trop chargé favorise le relâchement du sphincter (normalement fermé) qui sépare l'estomac de l'œsophage. Ce relâchement permet à l'acide gastrique de passer et de gicler dans le bas de l'œsophage, d'où la sensation de brûlure.
Solutions S.O.S.
Antiacides comme Rolaids et Maalox (en vente libre). On les prend après le repas pour soulager notre malaise.
Antiulcéreux comme Pepcid et Zantac (en vente libre). On les consomme avant le repas, de manière préventive.
Comprimés d'aloès (dans les magasins d'aliments naturels et certaines pharmacies), à prendre pendant le repas pour apaiser notre mal.
On a intérêt à consulter notre médecin si le reflux gastro-œsophagien persiste au-delà de quelques jours.
Mieux vaut prévenir...
Manger plus souvent, en plus petites quantités. «Il n'y a rien de pire que de se priver de nourriture toute la journée pour se garder de la place en vue d'un gargantuesque souper, fait remarquer Nathalie Jobin, nutritionniste. Ayant trop faim, on mange alors de façon exagérée.»
«Au cours de la journée, se nourrir de fruits, de légumes et de yogourt. Le soir, contrôler notre appétit et éviter les aliments irritants», poursuit Nathalie Jobin.
Consommer notre potage 30 minutes avant le repas et notre boisson, 30 minutes après. On évite ainsi d'hydrater notre organisme pendant que l'on mange, ce qui aurait pour effet de rendre le bol alimentaire trop fluide. Éviter de boire en mangeant aide également à maintenir un contact adéquat entre les aliments et les sucs gastriques. On doit toutefois bien s'hydrater en dehors des repas.
Attendre au moins trois heures après le repas avant d'aller se coucher. Notre estomac aura alors eu le temps de pousser les aliments dans notre intestin grêle.C'est coincé!
On a l'impression que le repas au complet est coincé dans nos intestins?
Le chambardement de nos habitudes alimentaires est certainement la cause de notre constipation. On a probablement mangé moins de fibres, bu moins d'eau et fait moins d'exercice.
Solutions S.O.S.
Suppléments de fibres naturelles, comme Metamucil et Prodiem (en vente libre); il faut compter de un à trois jours pour obtenir un soulagement. On doit boire beaucoup d'eau pendant le traitement.
Laxatifs comme Colace, qui ramollit les selles, et Senokot, qui stimule l'évacuation des selles (en vente libre): ils régleront notre problème en une journée.
1 cuillerée à table (15 ml) d'huile essentielle Udo (dans les magasins d'aliments naturels) matin et soir et en mangeant, pour prévenir et soulager la constipation.
Le psyllium, un laxatif naturel à prendre pendant les repas pour atténuer notre malaise (dans certaines pharmacies).
Traitements d'acupuncture ou de massothérapie pour les cas de constipation chronique. Les professionnels travaillent sur les blocages physiques reliés à notre problème.
On consulte notre médecin si le problème persiste.
Mieux vaut prévenir...
Boire 1,5 L (6 tasses) de liquide par jour (eau, jus, soupe). Le liquide (surtout l'eau) aide à garder les selles molles.
Augmenter notre consommation de fibres: ajouter des pruneaux et des céréales à haute teneur en fibres à notre petit-déjeuner; manger des fruits et des légumes (surtout crus); au buffet, choisir des sandwichs de pain de blé entier plutôt que de pain blanc.
Essayer de manger à des heures régulières en respectant autant que possible notre horaire habituel. Notre transit intestinal sera plus normal.
Danser. L'exercice physique stimule le fonctionnement du système digestif.Ça se contracte!
Il n'y a pas de doute, ça fait mal. On est traversée par des spasmes douloureux, des élancements brutaux, des ballonnements et, en prime, une diarrhée ou de la constipation. Ces symptômes ont généralement les mêmes causes que la constipation. Le stress est aussi parmi les coupables, de même que l'abus d'alcool la veille. On peut aussi être victime d'une intoxication alimentaire.
Solutions S.O.S.
Médicaments contre la diarrhée comme Imodium (en vente libre). Attention: on ne doit les utiliser que lors des crises; pris régulièrement, ils peuvent entraîner la constipation.
Suppléments de fibres naturelles et laxatifs (voir C'est coincé!).
1,5 L (6 tasses) de liquide par jour, surtout de l'eau, pour diminuer notre constipation.
Un bain tiède, pour soulager la douleur abdominale.
Si les symptômes s'accompagnent d'une forte fièvre ou s'ils se prolongent, on doit consulter notre médecin afin d'éviter tout risque de complications graves. S'ils apparaissent de manière répétitive, on est peut-être victime du syndrome du côlon irritable.
Mieux vaut prévenir...
Éviter les repas copieux et gras. Privilégier plutôt les fruits et les légumes (crus de préférence) ainsi que les aliments à base de grains entiers.
Aller marcher dans la nature pour évacuer notre stress et stimuler notre système digestif.
Éviter les boissons gazeuses, l'alcool, le café et tout aliment irritant pour la digestion.
Attention, c'est un ulcère!
Nos brûlures d'estomac sont très violentes avant et après les repas? C'est peut-être un ulcère. Contrairement à la croyance populaire, nos excès alimentaires ne sont pas en cause dans ce cas. Les recherches des dernières années ont en effet permis de découvrir que la bactérie Helicobacter pylori est responsable de 95% des cas d'ulcère d'estomac. Autre cause possible: la prise d'anti-inflammatoires non stéroïdiens.
Les gastro-entérologues estiment que de 20% à 40% de la population est porteuse de la bactérie Helicobacter pylori. «Si on souffre d'un ulcère, mieux vaut consulter notre médecin de famille, qui proposera sûrement une trithérapie (deux antibiotiques et un médicament qui supprime la sécrétion d'acide gastrique), suggère le Dr Jean Drouin, omnipraticien. Au besoin, il fera passer des examens plus approfondis pour prévenir les cancers de l'œsophage et de l'estomac.»
Pour en savoir plus
Les Maladies de l'appareil digestif, Clinique Mayo, Lavoie-Broquet, 2001, 244 p., 24,95$.
Le Mal de ventre, par Jacques Rogé, Odile Jacob, 1998, 172 p., 29,95$.
Autotraitement du mal de ventre, par Larry Tremblay, 2000, 104 p., 20$.