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Détox: ce qu'il faut savoir sur l'irrigation du côlon

Détox: ce qu'il faut savoir sur l'irrigation du côlon

Shutterstock Photographe : Shutterstock Auteur : Coup de Pouce

Associée au phénomène «détox», l’irrigation du côlon a gagné en popularité ces dernières années. Mais vu la nature intime (et tout de même controversée) de l’intervention, elle mérite d’être bien comprise avant qu'on l’envisage.

Distinguons tout d'abord le lavement intestinal (une pratique qui remonte à l'Antiquité) et l'irrigation du côlon (sa version moderne, aussi appelée hydrothérapie du côlon). Vendue en pharmacie, la formule laxative qui permet de se faire un lavement intestinal à la maison (de type Fleet) est généralement utilisée par des personnes qui cherchent à soulager temporairement leurs problèmes de constipation ou qui se préparent à une intervention médicale comme la coloscopie. Le lavement ne vidange que les derniers segments du gros intestin.

L'irrigation du côlon est quant à elle une technique qui vise un nettoyage plus en profondeur du gros intestin grâce à l'insertion de quelques litres d'une eau filtrée, accompagnée de massages abdominaux pour stimuler l'expulsion des déchets (selles, mucus, etc.). Le traitement implique l'insertion d'une canule avec un double conduit de quelques centimètres dans le rectum pour injecter l'eau et expulser simultanément les déchets. La canule est reliée à une machine qui sert à réguler le débit, la quantité et la température de l'eau, celle-ci étant souvent additionnée de chlorophylle, de probiotique, de café, d'huile essentielle ou d'une infusion d'herbe médicinale, selon les besoins du client.

Effectué par un spécialiste, le traitement est inodore et indolore (mais parfois inconfortable), et dure entre 45 minutes et 1 heure. Il faut s'attendre à débourser de 80$ à 125$ par séance (ce montant diffère selon les praticiens). Le nombre et la fréquence des irrigations varient en fonction de chaque condition, mais après les deux ou trois séances de départ, une irrigation annuelle est souvent suffisante. À noter: le traitement est déconseillé aux personnes qui souffrent d'ulcère intestinal, de perforation ou d'inflammation du tube digestif, de tumeur rectale ou intestinale, d'hypertension, d'hémorroïdes graves ou qui ont subi une intervention récente au côlon.

La détox des intestins, nécessaire?

«Le nettoyage du gros intestin apporte plusieurs effets bénéfiques, dont une sensation de bien-être et de légèreté, une meilleure concentration, un sommeil amélioré ainsi que le soulagement de divers maux, comme la constipation, les gaz, la diarrhée, l'inflammation, l'œdème, les parasites, les migraines et les menstruations difficiles», précise Annie Juneau, hygiéniste du côlon et présidente de la Corporation canadienne des hygiénistes certifiées du côlon (CCHCC).

Le chef du service de gastroentérologie du Centre hospitalier de l'Université de Sherbrooke (CHUS) et gastroentérologue Dr Jean-Daniel Baillargeon émet de sérieuses réticences: «Aucune étude ou donnée scientifique ne confirme cette vieille croyance que l'irrigation du côlon puisse améliorer l'état de santé d'une personne. Non seulement c'est un traitement qui n'apporte aucun bénéfice, mais il présente des risques, tels que la perforation, l'infection ou l'irritation de l'intestin, des désordres électrolytiques, des complications menant à l'ablation partielle ou totale de l'intestin ainsi que la mort.»

Annie Juneau assure pour sa part que l'intervention ne comporte aucun risque, à la condition toutefois qu'elle soit effectuée par une hygiéniste du côlon certifiée (on retrouve la liste complète au www.cchcc.ca). Elle précise toutefois que l'irrigation du côlon n'offre pas une solution miracle: les personnes qui y ont recours doivent adopter ou maintenir, parallèlement à leurs traitements, de saines habitudes alimentaires et de vie.

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