Santé
Comment se protéger des insectes qui nous piquent en été ?
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L’arrivée de la saison estivale sonne le retour des insectes. Voici ce qu’il faut savoir pour mieux les reconnaître afin d’éviter les piqûres.
Moustiques, mouches noires et mouches à chevreuilDans le cas des moustiques, des mouches noires (également appelées simulies) et des mouches à chevreuil, ce sont seulement les femelles qui piquent. «Elles ont besoin de sang pour la maturation de leurs œufs, et elles peuvent ingérer jusqu'à deux fois leur poids en sang», précise Marjolaine Giroux, entomologiste à l'Insectarium de Montréal.
Alors que le moustique pique grâce à sa longue mandibule qui lui permet de pomper le sang, la mouche noire et la mouche à chevreuil mordent. «À l'aide de leurs mandibules aiguisées, elles coupent la peau, puis épongent le sang qui sort de la blessure», explique Marjolaine Giroux.
L'enflure et la démangeaison provoquées par la piqûre ou la morsure de ces insectes sont causées par la salive qu'ils injectent quand leur mandibule traverse notre peau. «Dans cette salive, il y a un allergène qui provoque une inflammation et des démangeaisons, explique l'entomologiste. Il s'agit d'un anticoagulant et d'un vasodilatateur qui facilitent l'aspiration du sang par l'insecte.»
La meilleure façon d'éviter les attaques de ces petits insectes est de se protéger. «Il est préférable de sortir pendant les périodes où ils sont moins actifs, notamment en fin de journée, avant le coucher du soleil, très tôt le matin ou après la pluie, indique Marjolaine Giroux. De plus, il a été clairement démontré que les vêtements foncés les attirent plus. Il faut également éviter les parfums.»
Les produits à base de DEET sont les meilleurs pour éloigner les moustiques, mais ils sont moins efficaces contre les mouches à chevreuil et les mouches noires. «Toutefois, il faut utiliser le DEET de façon appropriée, car c'est un produit puissant qui peut être très irritant pour la peau, prévient l'entomologiste. Il faut privilégier une concentration peu élevée (15 % à 30 %), ne pas appliquer le produit directement sur la peau et éviter de l'utiliser sur des enfants. La citronnelle est efficace, mais il faut en mettre plus souvent.»
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Guêpes, abeilles et bourdons
Le plupart des guêpes, abeilles et bourdons sont des insectes sociaux, qui piquent pour défendre leurs colonies. «Ce sont des insectes très utiles, puisqu'ils pollinisent la majorité des plantes à fleurs qui donnent les graines, les légumes et les fruits que nous mangeons, explique Marjolaine Giroux. Ils nous piquent si ils sentent que leur colonie est menacée. La piqûre fait mal, car ces insectes injectent un venin qui est utilisé pour paralyser leurs proies. De plus, ils peuvent attaquer en colonie, ce qui peut entraîner la mort de la personne qui se fait piquer.»
«Les guêpes sont plus agressives que les abeilles et les bourdons, précise la spécialiste, car elles peuvent piquer plusieurs fois. L'aiguillon au bout de l'abdomen de la guêpe est lisse, alors que celui de l'abeille et du bourdon est fait comme un petit hameçon, et il reste pris dans la peau quand ils piquent, explique-t-elle. Leur corps se déchire quand ils essayent de le retirer. C'est pour cela que les abeilles et les bourdons ne cherchent pas à nous piquer. Ils savent que s'ils piquent, ils meurent.»
La meilleure façon d'agir pour se protéger en présence d'une guêpe, d'une abeille ou d'un bourdon est de rester calme. «Il faut éviter les mouvements brusques pour ne pas les rendre agressifs, mentionne l'entomologiste. Quand on se promène dans la nature, il faut également faire attention de ne pas marcher sur un nid de guêpes. En cas d'attaque, on s'éloigne rapidement de la colonie pour aller se réfugier dans une habitation, une voiture ou même sous l'eau.»
Les abeilles cherchent du pollen comme source de protéines pour nourrir leurs larves, mais les guêpes cherchent aussi des protéines animales. «C'est pourquoi elles sont attirées par nos aliments, nos poubelles et la nourriture sur la table, explique Marjolaine Giroux. On recommande donc de bien fermer les poubelles et de garder la nourriture dans des contenants fermés quand on est à l'extérieur.»
En cas de piqûre, il faut surveiller les réactions allergiques. «Habituellement, on observe un gonflement autour de la piqûre, la peau devient rouge et on ressent de la chaleur, indique Marjolaine Giroux. C'est une réaction normale qui devrait s'atténuer dans les heures qui suivent. On peut appliquer des compresses d'eau froide. Il faut s'inquiéter si on observe des réactions ailleurs que sur le site de la piqûre, comme des rougeurs et de l'enflure au visage, des difficultés respiratoires, une voix qui change ou même des nausées. Ce sont des signes de réaction allergique au venin, et il faut alors se rendre rapidement à l'hôpital.»
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