Santé
Cancer de la peau: attention à nos enfants!
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Une nouvelle étude américaine est formelle: la peau des enfants est fragile et les dommages causés par le soleil sont sérieux. Voici comment protéger nos petits.
Il suffit d'attraper cinq coups de soleil graves avant l'âge de 20 ans pour avoir 80% plus de chances de développer un mélanome, la forme de cancer de la peau la plus dangereuse. C'est ce qui ressort d'une étude menée par des chercheurs du Brigham and Women's Hospital et de la Harvard Medical School. Parue dans la revue Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention, l'étude conclut que le risque de développer un mélanome est directement associé à l'exposition au soleil avant l'âge de 20 ans.
Considérant que le mélanome est le type de cancer de la peau le plus mortel, voilà une conclusion alarmante. Pourtant, ces résultats ne surprennent pas le Dr Joël Claveau, dermatologue à l'Hôtel-Dieu de Québec. «Depuis des années, j'observe une augmentation des cas de mélanome chez les jeunes de 20 à 30 ans. C'est très inquiétant. On a beau faire des campagnes de sensibilisation depuis longtemps, on dirait que le message ne passe pas», déplore ce spécialiste du mélanome. Selon lui, 80% du soleil qu'une personne prend dans sa vie survient avant l'âge de 14 ans. «Il est essentiel de faire de la prévention très tôt dans la vie d'un enfant.»
Les actions à prendre pour protéger les enfants sont simples, mais trop souvent prises à la légère, regrette le Dr Claveau. «Les parents doivent rester vigilants et ne pas s'en remettre aux autres pour protéger leurs enfants du soleil. Par exemple, aussi compétentes soient-elles, les éducatrices ne peuvent pas toujours enduire les enfants de crème à la perfection et de façon régulière. Même à l'école, les 20 minutes de récréation d'un enfant peuvent être nuisibles», soutient-il. Ses recommandations? On n'oublie pas les chapeaux et on privilégie les vêtements qui couvrent le plus de peau possible.
Cela dit, c'est surtout à l'adolescence que la protection contre le soleil est le plus laborieuse pour les parents. «C'est la mode de prendre du soleil, d'aller au salon de bronzage. On prend beaucoup soleil, et on ne se protège pas toujours adéquatement. Il y a malheureusement des conséquences, j'en suis témoin toutes les semaines.»
Depuis 2013, les salons de bronzage sont interdits aux mineurs, mais ça ne veut pas dire que les salons appliquent la loi. La solution pour bien sensibiliser nos ados à la protection solaire? «Si on parle de cancer aux ados et aux jeunes adultes, ça ne sert à rien. Ils ne se sentent pas concernés. Mais si on met l'accent sur le vieillissement prématuré de la peau, là on risque de les interpeler davantage», affirme Dr Claveau.