Santé

8 trucs de grands-mères pour vivre centenaires

8 trucs de grands-mères pour vivre centenaires

Auteur : Coup de Pouce

Vivre vieux, c’est bien. Mais vivre vieux en étant toujours capable de profiter de la vie, c’est encore mieux! Pour nous y aider, les conseils d'aînés pleins de vitalité, validés par la science.

On espère voir grandir nos arrière-petits-enfants? On a de plus en plus de chances d'y arriver: le nombre de centenaires double tous les 9 ans. Mais encore faut-il être capable de reconnaître notre descendance quand elle viendra nous visiter et assez en forme pour profiter de sa présence. Car, si on aspire à vivre le plus longtemps possible, ce n'est pas pour finir nos jours en étant l'ombre de nous-même.

Même si on ne connaît pas encore tous les mécanismes du vieillissement du cerveau, on sait qu'on peut agir pour le garder en forme et que notre attitude générale face à la vie y est pour beaucoup. Voici comment.

1. On cultive le calme

«Dans la vie, il n'y a pas beaucoup de choses qui me stressent, affirme Liliane, 90 ans. Je surveille mon alimentation et mon sommeil. Je suis très active et occupée, mais je fais également de la méditation. J'essaie de vivre au présent et de prendre le temps comme il est et les gens comme ils sont. Je donne peu de place aux irritants. Je suis une personne assez souple en général et je ne m'en fais pas trop avec les petits imprévus; je fais avec, tout simplement. De plus, je pratique la peinture et je prends des cours d'aquarelle, deux activités qui m'apportent beaucoup de joie.»

Selon le Dr Judes Poirier, professeur titulaire en médecine et en psychiatrie à l'université McGill et chercheur à l'Institut universitaire en santé mentale Douglas, le stress demeure, après les facteurs génétiques, la première cause de vieillissement du corps et du cerveau. «Les hormones de stress sont produites par les glandes surrénales et régies par une partie du cerveau, mais c'est une autre région du cerveau, l'hippocampe, qui reconnaît le stress. L'hippocampe, qui est aussi l'endroit où l'on conserve nos souvenirs, nos connaissances et le fruit de nos apprentissages, est comme un muscle. Plus on le stimule, plus il reste en forme. Toutefois, lorsque les hormones de stress se mettent à déferler sans arrêt sur lui, il s'atrophie, s'use et vieillit. Cela peut mener à la démence ou à l'apparition de la maladie d'Alzheimer.»

 

2. On reste optimiste

«J'ai toujours eu un bon moral, raconte Rachel Ross, 73 ans. J'ai choisi de regarder le beau côté de la vie. Je suis une battante, je ne me laisse pas miner. Il y a des journées où je n'ai pas le goût d'aller marcher, mais j'y vais quand même. Il faut aussi être satisfaite de soi-même. Je n'envie pas les autres. Je suis moi, avec mes qualités et mes défauts, et les autres sont eux, avec leurs qualités et leurs défauts.»

«Les aînés optimistes vivent plus longtemps que les pessimistes, confirme le Dr Michel Lejoyeux, psychiatre et auteur du livre Les Secrets de nos comportements. Ils accueillent la vieillesse comme une chance et non comme un naufrage progressif. Ils supportent mieux les maux et les handicaps reliés à leur âge, risquent moins la dépression, présentent moins de complications après un infarctus et témoignent d'une meilleure immunité. Enfin, l'optimisme aide à préserver la sérénité conjugale.»

3. On continue d'apprendre

«Moi, j'ai travaillé toute ma vie dans différents domaines, raconte Pacifique Chartier, 96 ans. À 50 ans, j'ai décidé d'apprendre la menuiserie. J'ai suivi des cours du soir à l'École du meuble durant cinq ans. À 65 ans, je suis retourné travailler comme gardien de sécurité durant 15 ans. Lorsque j'ai déménagé dans une résidence pour personnes âgées, j'avais peur de m'ennuyer. Je me suis donc acheté un clavier pour apprendre la musique. Ensuite, je me suis mis à Internet. Et, il y a un mois, je me suis inscrit à des cours de guitare. Quand j'ai les idées noires, je saute sur mon clavier et 30 minutes plus tard, ça va beaucoup mieux.»

Les études ont établi que ce n'est pas tant le nombre de neurones qui compte que la quantité de connexions qui s'établit entre eux. Le cerveau est comme un muscle: plus on le garde actif et plus on le confronte à des exercices intellectuels exigeants, plus il reste en forme.

4. On pratique notre anglais

«En menant des recherches sur les capacités cognitives des personnes bilingues, on s'est rendu compte que les gens qui ont parlé deux langues toute leur vie performent mieux que les unilingues dans des tâches faisant appel à la flexibilité mentale», affirme la Dre Ana Ines Ansaldo, professeure adjointe au Département d'orthophonie et d'audiologie de la Faculté de médecine de l'Université de Montréal et directrice de laboratoire du Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal.

«Dans la vie quotidienne, la flexibilité mentale se manifeste lorsqu'on est amené à changer de plan ou de stratégie pour trouver une solution à un problème, poursuit la Dre Ansaldo. Cette habileté est régie, entre autres, par les circuits situés dans les lobes frontaux du cerveau. Or, bien que ces circuits soient particulièrement vulnérables au vieillissement, le bilinguisme pourrait être un facteur de protection contre leur détérioration: lorsqu'on parle deux langues, il faut contrôler ces circuits, les mettre en fonction ou les inhiber selon le contexte de communication. Très sollicités tout au long de la vie des bilingues, ils se trouveraient renforcés et, par conséquent, plus résistants au vieillissement.» Cela dit, bien que ces pistes soient de plus en plus explorées, tout cela n'est pas encore entièrement prouvé, met en garde la Dre Ansaldo.

On maîtrise seulement la langue de Molière? Mieux vaut tard que jamais! Les aînés peuvent apprendre une nouvelle langue aussi bien et aussi rapidement que les jeunes adultes. De plus, le fait d'apprendre une nouvelle langue contribue à optimiser leur socialisation puisqu'ils prennent contact avec la culture qui entoure cette langue. C'est très stimulant!

 

5. On reste en phase avec les technologies

«J'écrivais des articles pour Info Plein-air depuis un moment, raconte Roger Fortier, 75 ans, président du Réseau d'information des aînés du Québec (RIAQ). Un jour, mon rédacteur en chef m'a téléphoné et m'a dit: "Roger, tes articles tapés à la dactylo, ça ne fait plus." Je me suis donc acheté un ordinateur et j'y ai installé Internet. Wow! Ça me permet d'apprendre plein de choses, de rester en contact avec mon petit-fils de 8 ans, de communiquer avec plein de gens via Skype. Je me suis aussi acheté un appareil photo numérique. J'ai quelque 25 000 photos classées dans mon ordinateur!»

Près de la moitié des plus de 65 ans sont branchés. Une étude américaine indique que les aînés qui passent du temps sur la toile voient leur risque de dépression chuter de 20 %. En effet, Internet permet aux personnes âgées de rester en contact avec des gens et des réseaux à un âge où les occasions de rencontres se font souvent de plus en plus rares. Maman n'est pas à l'aise devant l'ordi? Le RIAQ y a pensé et a créé un DVD à cet effet: L'Internet... c'est pas sorcier! (2$, sur le site du Réseau d'information des aînés du Québec ou au 1-866-592-9408).

6. On reste souple

«Chez nous, la spontanéité est très importante, explique Stella Niles, 75 ans. Si, un soir, je n'ai pas le goût de cuisiner, on va souper au restaurant. On a le goût de voir un film en plein après-midi? On met nos manteaux et on se rend au cinéma. Même chose pour la nourriture. On essaie de ne pas toujours mettre les mêmes mets au menu; cette variété nous incite à garder un bon appétit. Tout ça met du piquant dans le quotidien!»

«Toute mesure totalitaire est nuisible, affirme le Dr Michel Lejoyeux, qu'elle soit attribuable à une nouvelle discipline de vie que l'on essaie de s'imposer ou à une légère intransigeance de notre part. Même lorsque de petits imprévus malheureux se présentent, il faut accepter la perspective que notre bien-être soit rompu. Les gens qui acceptent les changements sont plus résilients. Il importe de se garder une petite pointe de désordre, de rester disponible à l'inconnu. Si vous trouvez cela difficile, dites-vous: "C'est bon pour mon optimisme!"»


7. On fait la paix avec son passé

«J'ai toujours accepté ce que la vie m'a présenté, dit Madeleine Renaud, 85 ans. Plutôt que de me marier, j'ai choisi de prendre soin, durant 43 ans, de ma soeur atteinte d'une déficience mentale. Et je ne le regrette pas, j'ai été heureuse. Il faut savoir s'oublier parfois et donner. Tout ne tourne pas autour de notre nombril!»

«La vieillesse peut être une étape merveilleuse de la vie, car on a enfin le temps de faire ce qu'on veut. Mais, pour l'apprécier, il faut y être préparé, croit la psychologue Germaine Beaulieu. Plus jeune, dans le branle-bas du quotidien métro-boulot-dodo, il y a plusieurs choses qui nous dérangent et qu'on balaie sous le tapis parce qu'on est trop occupée. Lorsqu'on arrive à la retraite, on a tout notre temps et ce qu'on avait évité de confronter durant tant d'années - qu'il s'agisse d'un problème conjugal, financier ou d'estime de soi - nous rebondit à la figure et peut sérieusement nous gâcher la vie. D'où l'importance, peu importe l'âge, de régler les pépins dès qu'ils se présentent. Lorsqu'on arrive à un certain âge, il faut être à jour!»

8. On continue de s'impliquer dans la société

«J'ai toujours été très impliquée dans divers organismes, dans les conseils d'administration des Caisses Desjardins et à la commission scolaire, comme présidente du conseil et du comité exécutif, raconte Raymonde Giguère, 77 ans. Il faut rester ouvert aux autres et continuer de s'occuper de ce qui se passe dans notre monde. L'éducation est une valeur qui me tient à coeur et, même si mes six garçons sont maintenant adultes, je poursuis mes activités dans cette sphère à titre de correctrice bénévole pour un projet de création littéraire pour les jeunes. Les aînés peuvent apporter beaucoup à la société.»

Vivre vieux, ça veut dire quoi?

«Avant de parler de vieillesse, il faut d'abord la mettre en contexte, dit le Dr Judes Poirier. Au temps de Jésus, en l'an 0, l'espérance de vie était d'environ 27 ans. Le plus souvent, on décédait de maladies infectieuses à un très bas âge. Il en sera ainsi jusqu'en 1850, au début de l'ère industrielle. On vivait alors jusqu'à 40-45 ans. Ce n'est qu'au XXe siècle que les choses changent. L'éducation, les bienfaits de l'hygiène et, plus tard, l'invention des antibiotiques et des vaccins repoussent considérablement le moment de la mort. Si bien qu'au sortir de la Seconde Guerre mondiale l'espérance de vie au Canada avait grimpé à 63 ans. Puis, dans la seconde moitié du siècle, les découvertes liées à une saine alimentation ont ajouté de nombreuses années à la vie.» Résultats: les enfants canadiens nés entre 2005 et 2007 peuvent espérer vivre jusqu'à 80,7 ans.

Pour aller plus loin

  • Les Secrets de nos comportements, par le Dr Michel Lejoyeux, Plon, 2009, 320 p., 41,95$.
  • Vieillir en jeunesse!, par le Dr Jean Drouin, Le Dauphin blanc, 2009, 120 p., 14,95$.

 

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