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4 types de maux de tête: symptômes et traitements

4 types de maux de tête: symptômes et traitements

   Photographe : iStock

Pour certains, c’est un malaise passager, facile à soulager; pour d’autres, c’est une maladie invalidante qui provoque de terribles douleurs.

Voici un aperçu des quatre principaux types de maux de tête et les façons de les soulager.

 

1. La céphalée de tension

Même s’il s’agit du mal de tête le plus courant, sa cause exacte reste un peu mystérieuse. Comme peu de gens consultent pour ce type de mal de tête, il y a peu d’études sur le sujet. Michel Aubé, neurologue spécialiste des migraines, explique que la céphalée de tension serait causée par une contraction des muscles de la région du cou et de l’arrière du crâne ou encore des muscles de la mâchoire à la suite d’un stress. Cette tension entraînerait une irritation des nerfs de la tête et du cou, et déclencherait un mal de tête.

 

Les symptômes

C’est une céphalée qui entraîne une douleur dans toute la tête. «On ressent la douleur en casque, en bandeau ou en étau, comme un serrement de la tête», indique Élizabeth Leroux, neurologue spécialisée en médecine des céphalées et fondatrice de l’organisme Migraine Québec. «L’intensité de la douleur est légère ou modérée, et le mal de tête n’est généralement pas accompagné d’autres symptômes comme la nausée ou des vomissements.» Ce n’est pas une douleur qui nous oblige à nous mettre au lit. «Habituellement, on peut continuer à travailler et à faire nos activités», précise le Dr Aubé. Ce mal de tête peut durer de 30 minutes à une semaine.

 

Les déclencheurs

Le stress est le principal déclencheur des céphalées de tension. Une mauvaise posture prolongée peut aussi entraîner des tensions dans la région du cou et du crâne, et déclencher ce mal de tête. «La fluctuation des hormones lors des menstruations, la chaleur et la déshydratation sont d’autres éléments pouvant déclencher une céphalée de tension», mentionne la Dre Leroux.

 

Les traitements

Quand ce type de mal de tête nous prend, on arrive généralement à soulager la douleur avec des analgésiques en vente libre comme l’ibuprofène (Advil, Motrin) ou l’acétaminophène (Tylenol).

Mais pour se débarrasser à long terme de ce genre de maux de tête, il faut éliminer les tensions qui les provoquent en faisant des exercices de relaxation, de respiration, de yoga doux ou de méditation, par exemple. On revoit aussi notre hygiène du sommeil. «Un sommeil suffisant assure une détente de toute la musculature autour du cou et du crâne, dit le Dr Aubé, et cela permet souvent d’améliorer la situation.»

Le neurologue ajoute que des traitements offerts par un ostéopathe reconnu peuvent aider à éliminer certaines tensions posturales. Faire de l’exercice et des étirements apporte aussi un bon soulagement. «La pratique régulière d’une activité physique réduit les tensions, améliore la posture, favorise le sommeil et diminue l’anxiété, mentionne Élizabeth Leroux. C’est souvent suffisant pour venir à bout de ces maux de tête.»

 

Quand consulter?

«Si on n’arrive pas à contrôler la douleur de notre mal de tête ou s’il nous empêche de fonctionner, il faut consulter un médecin, dit la Dre Leroux. Parfois, un relaxant musculaire permettra d’améliorer la situation. Il arrive aussi que l’examen médical révèle que ce mal de tête est en fait une migraine qu’il faudra alors traiter comme telle.»

 

mal de tête

© Pexels | Andrea Piacquadio

 
 

2. La migraine

La migraine est une maladie neurologique complexe. C’est un mal de tête difficile à endurer et à soulager qui peut nous empêcher de fonctionner. Il n’est pas simple d’identifier la cause précise des migraines, «mais on peut dire que les personnes migraineuses ont une prédisposition, en partie génétique, qui fait en sorte que leur cerveau réagit plus fortement que la moyenne à certains déclencheurs et à certaines situations», explique la Dre Leroux.

Le cerveau des personnes migraineuses est par exemple marqué par une insuffisance de l’activité de la sérotonine, une hormone qui agit notamment pour calmer notre système nerveux. «Cela place le cerveau migraineux dans un état d’hyperexcitabilité constante, ajoute le Dr Aubé. À un moment donné, le cerveau devient tellement surexcité qu’il n’arrive plus à bien fonctionner.» Cela déclenche une réaction d’inflammation des nerfs de la tête et entraîne la migraine.

 

Les symptômes

La migraine est un mal de tête douloureux d’une intensité modérée à sévère que l’on ressent à un endroit précis de la tête (par exemple, sur le front, à la tempe ou à la hauteur des yeux). C’est une douleur qui empêche généralement de se concentrer ou de travailler. «La migraine s’accompagne aussi d’une série de symptômes comme une hypersensibilité à la lumière, aux sons et aux odeurs de même que des malaises gastro-intestinaux comme des nausées ou des vomissements, précise Élizabeth Leroux. La douleur est aussi augmentée par l’effort et le mouvement.»

Certaines personnes ressentent la douleur comme une pulsation cardiaque dans leur tête, et environ 20% des migraineux présentent des auras, qui sont des problèmes de vision (flashs, points lumineux, vision embrouillée), précurseurs de la migraine. La migraine dure de 4 à 72 heures et elle se répète dans le temps. Pour obtenir un diagnostic de migraineux, il faut en avoir eu au moins cinq dans notre vie (ou deux avec aura).

 

Les déclencheurs

Élizabeth Leroux mentionne que le cerveau des personnes migraineuses n’aime pas les variations brutales. Une série de facteurs peuvent déclencher une crise de migraine, notamment:

  • le stress et les émotions fortes;
  • le manque de sommeil;
  • les variations hormonales associées aux règles et à la préménopause (ce qui explique en partie le fait que les femmes sont davantage touchées);
  • les odeurs fortes;
  • le bruit et la lumière intenses;
  • les variations climatiques (tempête de neige, canicule, changement de saison);
  • la faim, le fait de sauter des repas ou d’être déshydraté;
  • l’alcool.

«Certaines personnes peuvent aussi avoir des déclencheurs liés à des aliments, ajoute Élizabeth Leroux, mais ce n’est pas très fréquent.» Par exemple, l’aspartame, le glutamate monosodique (présent dans les mets chinois), les nitrites et les sulfites peuvent parfois déclencher des migraines. Chaque personne est unique et n’a pas nécessairement les mêmes déclencheurs.

Si on les reconnaît et si on les évite, on peut réduire la fréquence de nos migraines. «Je recommande à mes patients de tenir un calendrier de leur migraine, dit la Dre Leroux. Ils peuvent y noter l’intensité de leur crise et le contexte entourant l’apparition de leur mal de tête pour identifier les possibles déclencheurs.»

 

Les traitements

La migraine ne se soigne pas, mais on peut diminuer la douleur et réduire les crises. Pour protéger leur cerveau sensible, les migraineux doivent non seulement éviter les déclencheurs de leurs crises, mais aussi revoir leurs habitudes de vie. Voici ce qu’on peut faire:

  • avoir de bonnes habitudes de sommeil;
  • avoir une alimentation saine et équilibrée et manger à heures régulières;
  • trouver des moyens de mieux gérer son stress et éviter de se surmener;
  • prendre du temps pour se détendre et se faire du bien (massage, yoga, qi gong, taï-chi, acupuncture, etc.);
  • faire de l’exercice régulièrement (une marche de 20 minutes chaque jour).

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l’Aspirin® ou l’ibuprofène, peuvent calmer l’inflammation nerveuse et stopper la douleur d’une migraine. Mais si cela ne suffit pas, une prescription de triptans peut être d’un grand secours. «Il s’agit de médicaments spécialement conçus pour la migraine», précise la Dre Leroux. Ils agissent sur la sérotonine dans le cerveau.

Quand la crise de migraine est très douloureuse, il est suggéré de combiner un triptan et un anti-inflammatoire pour plus d’efficacité. La neurologue conseille de ne pas attendre que la douleur s’installe avant de prendre un médicament. «Plus on attend, plus la douleur est difficile à contrôler», dit-elle.

Si nos crises sont accompagnées de vomissements, il est possible de prendre un médicament contre les nausées et d’utiliser un triptan en vaporisateur nasal. «Il n’est pas toujours facile de trouver le triptan qui nous convient parmi les sept en vente au Canada, mentionne-t-elle. Il faut faire des essais avant de trouver celui qui nous soulagera.»

 

Quand consulter?

Si on n’arrive pas à soulager nos maux de tête et que nos migraines ont des répercussions sur notre vie personnelle, sociale ou professionnelle, il faut consulter. Si on a plus de quatre migraines par mois, on devrait aussi aller voir son médecin.

 

mal de tête

© Pexels | Mikael Blomkvist

 
 

3. Les migraines chroniques

Certaines personnes souffrent de migraines chroniques, une forme sévère de la maladie. Cela veut dire qu’elles ont des maux de tête plus de la moitié du temps (plus de 15 migraines par mois). Sans surprise, «la migraine implique pour ces personnes de réduire leurs activités professionnelles, mentionne la Dre Leroux. Elles sont aussi plus à risque d’avoir des problèmes d’anxiété ou de dépression.»

 

Les traitements

Outre ceux prévus pour soulager la migraine, il existe des traitements préventifs pouvant réduire le nombre de crises. «Ce sont des médicaments à prendre tous les jours; ils changent la chimie du cerveau pour le rendre plus résistant aux stimulations quotidiennes et aux déclencheurs. Ils peuvent réduire de moitié le nombre de crises migraineuses, indique Élizabeth Leroux. Suivant le profil du patient, on prescrit soit un antidépresseur, un antiépileptique ou un bêtabloquant.»

Mais encore là, il y a beaucoup d’essais à faire pour trouver le bon médicament préventif. Depuis 2011, les injections de Botox sont aussi autorisées pour le traitement de la migraine chronique. «Au Québec, il faut toutefois avoir essayé sans succès trois médicaments préventifs avant d’y avoir droit.»

 

Quand consulter?

Si on a plus de 15 jours de maux de tête par mois depuis trois mois, il faut aller voir un neurologue.

 

mal de tête

© Pexels | Andrea Piacquadio

 
 

4. La céphalée de Horton

Ce mal de tête très rare provoque une douleur insoutenable et touche moins de 0,1% de la population, les hommes trois fois plus que les femmes. Il apparaît généralement entre 20 et 40 ans, et sa cause exacte n’est pas bien définie. Les plus récentes recherches indiquent qu’une anomalie de l’hypothalamus pourrait être en cause. C’est cette glande, contrôlant la production de plusieurs hormones de même que les cycles d’éveil et de sommeil, qui activerait les nerfs responsables de la douleur.

 

Les symptômes

«Il s’agit d’un mal de tête atroce, signale Élizabeth Leroux. La douleur est ressentie d’un seul côté de la tête, sur un œil ou sur une tempe. L’œil devient rouge et il coule. La paupière se ferme et le nez coule. L’intensité de la douleur est si forte que certaines personnes pensent à se suicider durant la crise, c’est pourquoi on la surnomme aussi “céphalée du suicide”. Ce mal de tête survient à des périodes précises de l’année pendant quelques semaines ou quelques mois. Les crises durent de 30 minutes à trois heures. Elles peuvent survenir un jour sur deux ou se répéter jusqu’à huit fois par jour.»

 

Les déclencheurs

Chez les personnes affectées, la consommation d’alcool peut déclencher une crise.

 

Les traitements

Les médicaments de la famille des triptans peuvent soulager la crise, mais ils doivent être pris sous forme d’injection ou de vaporisateur nasal, car la forme orale n’agit pas assez vite. On peut également soulager la crise en inhalant de l’oxygène sous un masque.

Certains médicaments (ex.: vérapamil, carbonate de lithium, cortisone) peuvent être prescrits pour prévenir les crises, et dans les cas très sévères, une nouvelle approche, la neurostimulation, peut être efficace. «Il s’agit d’électrodes que l’on implante derrière la tête, mentionne la Dre Leroux. Elles envoient des signaux électriques qui viennent modifier les connexions nerveuses et diminuer ainsi la douleur.» La neurologue précise toutefois que ce traitement est réservé aux cas extrêmes, réfractaires aux autres traitements. «La liste d’attente est d’environ trois ans.»

 

Quand consulter?

Dès qu’on pense souffrir de céphalée de Horton, il faut consulter un médecin pour obtenir une consultation en neurologie.

 

Mal de tête

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2 causes moins connues de maux de tête

 

1. L’abus de médicaments

C’est un mal de tête léger et constant qui se produit quand on prend trop d’analgésiques ou de médicaments contre la migraine. C’est un peu comme si le cerveau s’habituait au médicament: on a besoin de doses plus fortes et plus fréquentes pour se soulager, et le mal revient dès qu’on arrête d’en prendre. Il faut consulter un médecin pour tenter de mettre fin à ce cercle vicieux. Un sevrage, un meilleur usage des analgésiques et des médicaments préventifs pour réduire la fréquence des migraines pourront aider.

 

2. La sinusite

Ce mal de tête résulte d’une infection des sinus à la suite notamment d’un rhume ou d’une grippe. Il est souvent accompagné de fièvre, de congestion nasale et d’écoulements verdâtres. Attention, certaines migraines créent une douleur aux sinus qui peut ressembler à une sinusite; il faut donc consulter pour éliminer ce diagnostic. S’il n’y a pas d’infection, un médecin devra écarter la possibilité qu’il s’agisse de migraines.

 

 
Vite, à l'urgence!

Même si c’est très rare, certains maux de tête peuvent annoncer un problème grave (tumeur, anévrisme, méningite, hémorragie). Voici des signes qui devraient nous amener à l’urgence:

  • un mal de tête qui arrive de façon abrupte, comme un coup de tonnerre;
  • un mal de tête progressif qui empire de jour en jour;
  • un mal de tête qui apparaît après un effort ou un exercice;
  • un mal de tête inhabituel accompagné d’autres symptômes (fièvre, engourdissements, perte d’équilibre).

 

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