Santé

10 situations d'urgence et leurs solutions

10 situations d'urgence et leurs solutions

Auteur : Coup de Pouce

Même si elles sont synonymes de plaisir, les vacances nous réservent parfois de mauvaises surprises. Sauriez-vous quoi faire si un pépin survenait? Suivez les conseils de nos experts.

Situation 1: On se fait piquer par un insecte et cela n'arrête pas d'enfler.

Solution: On gratte le dard et on applique une pâte constituée d'eau et de bicarbonate de soude sur la piqûre.

«On vérifie d'abord si le dard de l'insecte est toujours là, dit Geneviève Pépin. Si c'est le cas, on le retire en grattant avec un objet rigide comme une carte d'identité, par exemple. On évite d'utiliser une pince, car, il y a une petite pochette de venin accrochée au dard qui peut se percer si on la pince, ce qui ne ferait que relâcher davantage de venin dans votre peau. Il est toutefois possible qu'il n'y ait pas de dard. Certains insectes, comme la guêpe, ne le perdent pas en nous piquant. Ensuite, on applique sur la piqûre une pâte formée d'eau et de bicarbonate de soude (quelques gouttes d'eau dans une cuillerée à thé de bicarbonate de soude) pour soulager la douleur. Mettre de la terre mouillée n'est pas recommandé, dit-elle, car ce mélange peut aussi transporter des bactéries pouvant infecter la plaie. On s'inquiète davantage si les symptômes dépassent l'enflure locale. «Si la personne a le visage, la langue ou les lèvres qui enflent, si elle a de la difficulté à respirer, la gorge irritée ou si elle ressent un serrement au niveau de la poitrine, c'est signe d'une réaction allergique, indique Mme Pépin. On appelle le 911.» Si la personne a déjà fait une réaction allergique à une piqûre, elle devrait normalement avoir avec elle un auto-injecteur d'adrénaline (une seringue d'Epipen); on la lui donne pour qu'elle puisse se faire l'injection.

Situation 2: Au milieu d'une randonnée pédestre avec les enfants, on se rend compte qu'on a oublié d'apporter de l'eau.

Solution: On rebrousse chemin pour aller en chercher.

«Dès qu'on s'en aperçoit, on rebrousse chemin, conseille Geneviève Pépin, directrice des opérations et de la formation pour Ambulance Saint-Jean. On ne peut pas continuer à faire une activité physique si on n'a rien pour s'hydrater. Surtout avec des enfants, car ils se déshydratent rapidement. Boire de l'eau provenant d'une source naturelle n'est pas recommandé, car on suggère toujours de la faire bouillir avant, et je présume que, si on est partie sans bouteille d'eau, on n'a pas non plus apporté de brûleur ni de chaudron!»

 

Situation 3: En chutant de vélo, notre chum se casse une dent.

Solution: On calme la douleur avec de la glace et de l'acétaminophène et on se rend chez le dentiste dès que possible.

«Si, ça ne fait pas mal, la situation est moins urgente, assure la Dre Claire Deschamps, dentiste. On peut attendre la fin de nos vacances pour faire réparer la dent.» Quand ça fait mal, c'est plus sérieux. «On rince sa bouche avec de l'eau salée et on applique de la glace sur la région concernée, indique la Dre Deschamps. Selon le type d'accident, on peut aussi avoir la lèvre et la gencive coupées. Si on n'arrive pas à arrêter le saignement et que la coupure semble importante, on se rend dans une clinique. Si les morceaux tiennent toujours mais qu'ils branlent, on ne devrait pas essayer de tirer pour les enlever. On calme la douleur en prenant de l'acétaminophène et on se rend chez un dentiste dès que possible.» Il n'y a pas de risque d'infection, c'est la capacité à supporter la douleur qui dictera l'urgence de consulter. Si on a retrouvé le morceau cassé, on le rince et on le conserve dans un petit pot d'eau. Le dentiste décidera s'il peut ou non l'utiliser pour la réparation. Surtout, on n'applique pas d'aspirine sur la région blessée, avertit la Dre Deschamps. «Ce médicament est un acide qui brûle les muqueuses et provoque des ulcères.»

Situation 4: On arrive sur les lieux d'un accident de la route.

Solution: On se gare prudemment et on appelle le 911.

«Il faut d'abord s'assurer qu'on peut s'arrêter de façon sécuritaire», prévient Geneviève Pépin. Pas question de freiner sec pour provoquer un autre accident! Une fois arrêtée, on laisse nos phares et nos clignotants d'urgence allumés, ajoute le sergent Claude Denis. «Avant de s'approcher, on s'assure qu'il n'y a pas de danger [incendie, fils électriques coupés, fuite d'essence]. Ensuite, on appelle le 911 (ou *4141 sur notre portable) en donnant le plus d'information possible sur l'accident: nombre de blessés, état des véhicules, etc. Cela permettra au répartiteur d'envoyer les secours adéquats», précise Mme Pépin. «Si on le peut, on porte assistance aux victimes en leur prodiguant les premiers soins. À tout le moins, on les rassure en les informant que les secours s'en viennent. On ne quitte pas les lieux sans avertir les policiers, qui prendront notre déclaration ou nos coordonnées pour communiquer avec nous ultérieurement», ajoute le sergent Pépin.

Situation 5: En camping, on surprend un ours qui farfouille près de notre tente.

Solution: On signale notre présence en cognant sur un arbre et on recule tranquillement pour le laisser partir.

L'ours noir qu'on rencontre dans les forêts québécoises n'est pas un animal dangereux. Il a peur de l'humain, assure Régis Girard, agent de protection de la faune au ministère des Ressources naturelles et de la Faune. «S'il se trouve sur notre terrain de camping, on manifeste notre présence en faisant un peu de bruit. On peut cogner légèrement sur un arbre, tousser ou parler doucement. Ensuite, on se regroupe et on recule tranquillement. Ça lui laisse une chance de s'enfuir. L'ours ne doit pas se sentir coincé, il doit avoir un corridor pour quitter les lieux. On évite de crier ou de courir; l'ours pourrait se sentir attaqué et devenir agressif. Il peut arriver qu'il se dresse sur ses pattes. Mais ce n'est pas pour charger. C'est pour mieux nous voir ou nous flairer.» On informe ensuite les responsables du camping de l'incident. S'il devenait trop envahissant pour les campeurs, l'animal devrait être capturé et relocalisé.»

Situation 6: Lors d'une randonnée en canot sur un lac, notre embarcation chavire.

Solution: On essaie d'attirer l'attention avec un sifflet, on reste accrochée au canot en attendant les secours et on bouge le moins possible pour garder notre chaleur.

Si on ne porte pas notre gilet de sauvetage (ce qui ne devrait jamais arriver, soit dit en passant), on le récupère et on l'enfile. «Si on est très, très près du rivage, on peut nager jusqu'au bord, indique Geneviève Pépin; autrement, on recommande de rester près de l'embarcation afin d'être bien visible pour les sauveteurs. Ce qui nous menace le plus, c'est l'hypothermie. À température égale, la perte de chaleur est 25 à 30 fois plus rapide dans l'eau que dans l'air. Et pour garder notre chaleur, il faut bouger le moins possible, garder nos vêtements et se mettre en position regroupée, accrochée au canot. Plus on se s'agite, plus on s'épuise et on perd notre chaleur.»

Situation 7: Notre oncle nous aide à refaire la toiture de la maison. Soudain, on s'aperçoit qu'il est très rouge et qu'il a le souffle court.

Solution: On le fait asseoir sur le toit. S'il a une douleur thoracique, on appelle le 911; autrement, on lui donne de l'eau et on le couvre avec du linge mouillé pour refroidir son corps.

En l'absence de douleur à la poitrine, si notre oncle n'a pas d'antécédents cardiaques, il est sans doute victime d'un coup de chaleur. «Il faut alors le réhydrater et refroidir son corps, soutient Geneviève Pépin. On essaie de lui faire de l'ombre, on lui fait boire de l'eau tiède à petites gorgées, on mouille une serviette ou un t-shirt avec de l'eau fraîche et on l'applique sur son corps pour abaisser sa température.» Dès que possible, on le fait descendre pour le mettre dans un endroit frais, idéalement dans une pièce climatisée. On ne donne pas d'eau salée, cela pourrait donner la nausée et provoquer des vomissements. Si notre oncle ressent une douleur à la poitrine, on appelle le 911. En cas d'arrêt cardiaque, il faut débuter la manoeuvre de réanimation cardiorespiratoire (RCR) si on connaît la technique en attendant les ambulanciers. «Quand on appelle le 911, on précise le fait qu'on est sur un toit, dit Geneviève Pépin, afin que les secouristes prévoient l'équipement nécessaire.»

Situation 8: On se promène en forêt quand un orage s'abat sur nous.

Solution: On se met à l'abri près d'arbustes ou de rochers ou au pied d'une falaise.

«La foudre a tendance à frapper les cibles les plus élevées. Le mieux, c'est d'éviter la proximité des très grands arbres, indique Geneviève Pépin. On peut se rapprocher de petits arbustes ou de rochers et attendre que l'orage passe.» Environnement Canada confirme que les arbres bas situés au coeur d'une forêt, mais loin des arbres de haute taille, sont moins dangereux que les arbres situés en terrain découvert. L'organisme indique qu'on peut aussi chercher refuge au pied d'une falaise. «On évite de courir pour sortir de la forêt, poursuit Geneviève Pépin. Dans la panique, on risquerait de se perdre.» Ce n'est pas le temps non plus de se retrouver dans un terrain à découvert comme un champ, où on pourrait devenir la cible la plus élevée pour la foudre.

Situation 9: Durant un barbecue, un invité se retrouve avec une arête de poisson coincée dans la gorge.

Solution: On emmène la personne incommodée chez le médecin.

«Surtout, ne faites pas boire ni manger la personne prise avec une arête de travers, avertit Geneviève Pépin. Quand une personne a une arête coincée dans ses voies respiratoires, sa vie n'est pas en danger, car l'air entre et sort de ses poumons. Si on lui fait manger du pain, on risque qu'il reste pris en boule avec l'arête et que la respiration se bloque. Par ailleurs, si la personne boit alors qu'elle a une arête dans la gorge, elle peut avoir la nausée et se mettre à vomir, ce qui n'arrangera rien. Bref, il n'y a aucune manoeuvre à faire. Il faut tout simplement conduire la personne incommodée chez un médecin, qui pourra déloger l'arête.»

Situation 10: Notre voiture tombe dans un lac.

Solution: On abaisse les fenêtres pour sortir du véhicule.

Quand un véhicule tombe dans l'eau, il ne coule pas à pic, souligne le sergent Claude Denis, agent d'information à la Sûreté du Québec. «Il se comporte plutôt comme une chaloupe percée et flotte à l'horizontale. On a donc généralement deux ou trois minutes devant soi avant qu'il s'enfonce sous l'eau, dit-il. Sans perdre notre calme, on tente de sortir le plus rapidement possible par les fenêtres (quand un véhicule est dans l'eau, il est presque impossible d'ouvrir les portières à cause de la pression exercée par l'eau)», explique-t-il en se basant sur les consignes de CAA-Québec pour ce type d'accident. Si le mécanisme des vitres est bloqué, on attend que le véhicule soit complètement immergé; on devrait alors pouvoir ouvrir les portières. Dans le cas où rien ne s'ouvre, il faut tenter de briser les vitres avec l'objet le plus dur qu'on peut trouver, une lampe de poche par exemple. «On peut aussi frapper le coin d'une vitre latérale avec une clé pour la briser. Si on n'arrive pas à sortir du véhicule avant qu'il soit submergé, on allume les phares pour attirer l'attention et on déverrouille les portes pour les secouristes.» Les phares ne resteront pas allumés longtemps, mais ils peuvent indiquer à des témoins où on se trouve.

Pour en savoir plus

  • Sous l'onglet Automobile, dans la section Trucs et conseils, le site de CAA-Québec propose quelques capsules pour savoir quoi faire en cas d'accident routier.
  • Pour en savoir plus sur la manière d'intervenir en cas de malaise cardiaque, consultez la brochure Signes avant-coureurs et mesures d'urgence à prendre pour la vie, de la Fondation des maladies du coeur du Québec, section Votre santé, sous Maladie du cœur.
  • Pour suivre une formation ou avoir plus de détails sur les premiers soins, on visite le site de l'Ambulance St-Jean.

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