Nutrition
La chrononutrition pour perdre du poids?
Photographe : Getty Images
La chrononutrition n’est pas un régime, mais une façon de s’alimenter qui respecte notre horloge biologique interne. Quoique relativement récente, elle est un sujet d’étude très prometteur, auquel plusieurs chercheurs s’intéressent à l’heure actuelle.
Suivre les principes de la chrononutrition pourrait mener à une perte de poids chez certaines personnes. «Il est prouvé que les gens dont le rythme biologique est déséquilibré, comme ceux qui travaillent la nuit, sont plus susceptibles de souffrir d’obésité, de syndrome métabolique et de maladies cardiovasculaires», affirme Iwona Rudkowska, diététiste et chercheuse spécialisée en génomique nutritionnelle, au Centre de recherche du CHU de Québec.
Et tout comme le maintien d’un horaire régulier fait partie de saines habitudes de sommeil, la chrononutrition implique l’adoption d’une routine alimentaire. «Mais celle-ci doit respecter notre horloge biologique personnelle. L’important est de manger quand on a faim. Alors, il n’y a pas de mal à décaler les repas ou à prendre cinq ou six petits repas au cours de la journée plutôt que trois, même dans un objectif de perte de poids. Puis, lorsqu’on a trouvé son rythme, on vise la régularité», explique Hind Sadiqi, nutritionniste-diététiste.
Les études recommandent de consommer la majorité de nos calories avant 15 h et d’arrêter de manger au moins deux heures et demie avant d’aller au lit, si l’on veut respecter notre rythme biologique. En d’autres mots, on a tout intérêt à redonner de l’importance au déjeuner et au dîner, afin de rééquilibrer notre apport calorique tout au long de la journée.
QUAND LA CHRONONUTRITION DEVIENT UN RÉGIME
Le médecin généraliste et nutritionniste français Dr Alain Delabos a élaboré, en 1986, une méthode d’alimentation qui se fonde sur les grands principes de la chrononutrition, mais celui-ci va plus loin en précisant notamment quoi manger et à quelle heure le faire.
Par exemple, un menu quotidien type se compose d’un déjeuner gras et copieux (fromage, charcuterie, beurre, pain), d’un dîner dense et protéiné (viandes, poissons, œufs, féculents), d’une collation d’après-midi sucrée (fruits, chocolat noir) et d’un souper léger (poissons maigres, fruits de mer, légumes). Suivant cette logique, manger des fruits le matin serait donc contre nature, tout comme engouffrer des pâtes au souper.
Dr Delabos a écrit plusieurs livres sur le sujet, dont La nouvelle chrononutrition illustrée, qui vient de paraître. Cela dit, sa méthode n’est pas encore prouvée scientifiquement. Elle reste largement critiquée, entre autres par les nutritionnistes, qui lui reprochent d’être très restrictive et d’aller à l’encontre du message qu’ils tentent de véhiculer en ce moment, soit de manger équilibré, varié, dans le plaisir et en respectant ses signaux de faim et de satiété.