Nutrition
Comment enlever les pesticides de nos aliments?
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On engouffre une grande quantité de fruits et légumes chaque semaine pour préserver notre santé, mais qu’en est-il des résidus de pesticides qui s’y trouvent?
En mangeant notre branche de céleri cultivée en Montérégie ou notre fraise provenant des États-Unis, on peut potentiellement ingérer plusieurs types d'herbicides, d'insecticides et de fongicides aux noms peu rassurants: éthylènediamine, chlorprophame, thiabenzadole, carbaryl, etc. Selon les derniers chiffres du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ) - qui remontent à 2004-2005 -, des résidus de pesticides ont en effet été détectés sur 41% des fruits et légumes frais du Québec et sur 45% des produits importés. La situation serait similaire aujourd'hui.
«Par contre, il faut savoir que, dans 99% des produits québécois analysés et plus de 90% des produits importés, les concentrations de pesticides demeurent bien en deçà des limites maximales qui ont été établies pour assurer la sécurité des consommateurs», nous rassure Onil Samuel, conseiller scientifique santé et environnement à l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
Si la toxicologie moderne ne connaît pas encore les effets à long terme de l'ingestion de ces produits à faibles doses mais de façon continue, plusieurs spécialistes de la santé les soupçonnent d'être potentiellement cancérigènes, génotoxiques (susceptibles de modifier l'ADN) et neurotoxiques, en plus d'avoir des conséquences néfastes sur le développement, la reproduction et le système hormonal (perturbateurs endocriniens). «Des incertitudes persistent notamment sur les effets d'une exposition combinée à plusieurs pesticides, note Onil Samuel. Et il est fréquent que différents pesticides s'accumulent sur un seul fruit ou légume.»
Bien laver ses fruits et légumes... même les bios!
L'organisation américaine Environnemental Working Group (EWG) dresse chaque année une liste des fruits et légumes qui présentent le plus de pesticides. En date d'avril 2014, le plus contaminé était la pomme, suivie par la fraise, le raisin, le céleri, la pêche, l'épinard, le poivron doux, la nectarine, le concombre et la tomate cerise (les moins contaminés étant l'avocat, le maïs, l'ananas, le chou et l'oignon).
Selon Onil Samuel, la meilleure façon de réduire la présence de pesticides sur les aliments est de les laver à grande eau. Inutile toutefois de dépenser dans les savons pour fruits et légumes, dont l'efficacité demeure incertaine. Ses conseils:
- Laisser tremper les légumes à feuilles et les petits fruits dans l'eau pendant quelques minutes avant de les rincer et de bien les égoutter.
- Frotter vigoureusement sous l'eau avec une petite brosse les fruits et légumes aux pelures et peaux plus résistantes (même ceux dont on ne mange que la chair, comme les agrumes) et bien les assécher.
- Peler certains aliments dont on pourrait manger la pelure (le concombre, par exemple), mais seulement après les avoir bien lavés et asséchés (on s'assure ainsi d'éliminer tous les pesticides, mais on sacrifie aussi certains nutriments, comme les fibres).
Puis, on varie son alimentation pour éviter de consommer uniquement les aliments les plus contaminés, on privilégie les aliments reconnus pour l'être moins et on choisit autant que possible leur version biologique.
Notons que, si les fruits et légumes biologiques contiennent généralement moins de pesticides, l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) en a tout de même relevé récemment des traces sur près de la moitié d'entre eux. Alors, bios ou non, on lave minutieusement nos fruits et légumes avant de les consommer!
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