Guide des maladies

Zona

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Guide des maladies Photographe : iStock Auteur : Coup de Pouce

Lésions douloureuses délimitées causées par une infection virale.

Le zona est une infection virale responsable de lésions douloureuses localisées sur un territoire cutané innervé par un nerf sensitif. Il se manifeste par la réactivation du virus responsable de la varicelle, le virus varicelle-zona (VZV) qui appartient au groupe de virus de type herpès.

Le mécanisme exact de la réactivation du VZV est inconnu. On pense que lors d'une varicelle, le virus infecte les ganglions des racines postérieures de la moelle épinière où il demeure latent (inactif) jusqu'à sa réactivation. Il survient plus souvent chez la personne âgée (entre 60 et 80 ans) et chez des patients immunodéprimés, notamment ceux qui sont atteints du SIDA. Le virus réactivé emprunte alors la racine nerveuse sensitive dans laquelle il était confiné, atteint le territoire cutané (dermatome) ou muqueux du même côté et y produit un bouquet de vésicules tout à fait similaires à celles de la varicelle et limitées au seul dermatome touché. Les régions intercostales, abdomino-lombaire, pelviennes et cervicales sont les plus souvent impliquées. Il peut aussi toucher la région de la face et de l'oeil avec des conséquences plus graves.

La fièvre, des douleurs ou des sensations de brûlure le long du trajet du nerf concerné sont des symptômes avant-coureurs du zona et se manifestent deux à trois jours avant l'apparition des premières lésions. Ces douleurs pourront même persister longtemps après la fin de la maladie, pendant des années dans certains cas. On parle alors de douleur ou névrite post-zostérienne.

Les vésicules typiques de la maladie apparaissent par poussées et sont regroupées en bouquet sur un fond érythémateux (rouge) tout le long du trajet nerveux et sur son dermatome correspondant. Elles se remplissent d'un liquide clair, puis opalescent et parfois même purulent pour ensuite se rompre et s'assécher en laissant des croûtes qui tomberont après une semaine. Moins prurigineuses que dans la varicelle, elles sont associées à des douleurs d'intensité modérée à sévère, parfois même invalidantes.

La maladie se résorbe en trois à quatre semaines, conférant à l'individu sain une immunité permanente, ce qui ne sera pas le cas chez l'individu immunodéprimé où les récidives sont à craindre. Le zona est une maladie contagieuse qui pourra même déclencher une varicelle (et non pas un zona) chez un individu non immunisé.

Quelles sont les complications du zona?

Dans la majorité des cas, l'infection guérit sans complications, bien qu'en phase aiguë certaines lésions peuvent se surinfecter. Les complications neurologiques demeurent les plus fréquentes et s'expriment par des paralysies des nerfs périphériques ou crâniens. Ainsi pourra-t-on retrouver une paralysie faciale, une baisse d'audition et le développement d'acouphènes et de vertige. Le zona ophtalmologique peut se compliquer d'une baisse de l'acuité visuelle, d'une kératite (inflammation de la cornée), d'une uvéite (inflammation de la membrane de l'oeil comprenant l'iris, le corps ciliaire et la choroïde) susceptible d'évoluer vers un glaucome ainsi que d'une névrite optique.

Chez l'individu immunodéprimé, le zona risque de se généraliser et même de s'étendre aux organes profonds, en causant des lésions hémorragiques et nécrotiques.

Le traitement est symptomatique dans la plupart des cas et vise la prévention de la surinfection et le contrôle des phénomènes douloureux. Une bonne hygiène locale et le recours à des antiseptiques permettront d'atteindre le premier objectif. Une surinfection bactérienne commande une antibiothérapie appropriée.

La douleur en phase aiguë sera contrôlée par des médicaments comme l'acetaminophène ou encore des dérivés de la morphine. La douleur post-zostérienne sera également traitée par les antalgiques habituels mais aussi par d'autres médicaments (amitriptyline [Elavil®], carbamazépine [Tegretol®], gabapentine [Neurontin®]) selon son intensité et sa durée. On peut aussi faire intervenir d'autres traitements comme la neurostimulation transcutanée ou l'injection intrathécale de méthylprednisolone et lidocaïne.

Le recours à des agents antiviraux (aciclovir [Zovirax®], valaciclovir [Valtrex®], famciclovir [Famvir®]) comporte des avantages pour accélérer la guérison des lésions et la disparition des douleurs zostériennes. Ces médicaments ont des indications particulières et doivent être utilisés le plus tôt possible, selon le développement de la maladie et la possibilité de complications.

Les patients immunodéprimés, ceux qui ont plus de 50 ans, ceux de moins de 50 ans qui ont eu des douleurs très importantes avant l'apparition des lésions et ceux chez qui les lésions sont très étendues dès le départ sont les premiers candidats à un traitement antiviral. Ils seront utilisés systématiquement dans les cas de zona ophtalmique. Ces médicaments sont administrés seuls, en combinaison par voie orale ou intraveineuse, ou en pommade en cas de zona ophtalmique.

La vaccination est le meilleur moyen de protection contre le zona et ses complications. Le vaccin est recommandé aux personnes âgées de 60 ans ou plus pour augmenter leur immunité. Il s'agit d'un vaccin à virus vivant atténué.

Les études ont montré que le vaccin est efficace à environ 65 % pour prévenir le zona et que cette efficacité diminue avec l’âge. Le maximum d'efficacité a été atteint chez les patients âgés de 60 à 69 ans. Lorsque le zona survient malgré la vaccination, le risque de névralgie diminue de 40 %.

Le vaccin peut être administré, peu importe les antécédants de varicelle, de zona ou de vaccination contre la varicelle. Il est cependant contre-indiqué en cas d'états d'immunosuppression et de tuberculose active non traitée.

L'administration du vaccin se fait en une dose. On ignore pour le moment s'il est nécessaire d'administrer une dose de rappel.

La majorité des réactions au vaccin sont bénignes et de courte durée. Les plus courantes sont une douleur, de la rougeur, un gonflement ou des démangeaisons au site de l'injection et des maux de tête.

Notons qu'à partir de 65 ans, une personne a 1 % de chance par année de contracter le zona. Ainsi, pour une espérance de vie de 85 ans, on arrive à 20 % de cahnce de contracter la maladie avec sa mort.

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