Guide des maladies
Virus du papillome humain / VPH
Guide des maladies Photographe : iStock
Virus transmis sexuellement responsables des condylomes et pouvant entraîner le cancer du col de l'utérus.
Les VPH sont responsables de l'infection transmissible sexuellement (ITS) la plus fréquente. Plus de 25 % de la population mondiale sexuellement active est considéré comme porteuse saine du VPH. N'ayant aucune lésion apparente, ces individus sont néanmoins infectés par le VPH et peuvent le transmettre à leur partenaire non infecté.
Le VPH se transmet pendant les relations sexuelles et par contact avec la peau du pénis, du scrotum, du vagin, de la vulve ou de l'anus d'une personne infectée. Il se transmet aussi par contact de la bouche avec les parties génitales. Le port du condom n'offre pas une protection totale, puisque le virus peut se trouver sur des régions de la peau non couvertes par le condom. Le VPH ne se transmet cependant pas par contact avec le sang.
Les différents types de VPH
Il existe de nombreux types de VPH. On en a répertorié de manière fiable plus de 80 types, mais les chercheurs croient qu'il y en aurait plus de 200. Certains types causent des verrues vulgaires ou des verrues plantaires. Par contre, plus de 30 types de VPH causent des infections du tractus anogénital.
On sépare les VPH qui infectent les organes génitaux en deux catégories: les VPH à bas risque, qui ne sont pas associés au développement de cancer. Parmi ces VPH à faible risque, deux types, le VPH-6 et le VPH-11 sont responsables des verrues (condylomes) sur les organes génitaux externes. Les condylomes ne sont pas des lésions précancéreuses.
L'autre catégorie de VPH est appelée «à haut risque» ou «oncogène» car ces VPH ont été associés au développement du cancer du col de l'utérus, et plus rarement de la vulve, du vagin et de l'anus. On compte une quinzaine de VPH oncogènes. Les VPH oncogènes les plus étudiés sont les types 16 et 18. Ils sont responsables à eux seuls de 50 % des précancers sévères et 70 % des cancers du col de l’utérus.
Le VPH frappe en général les jeunes au moment de leurs premières relations sexuelles. Les recherches révèlent que les jeunes Canadiens (garçons et filles) ont leurs premières relations dès l'âge de 15 ans et que des filles âgées d’à peine 12 ou 13 ans de tous les milieux socioéconomiques pratiquent le sexe oral.
Cytologie
La cytologie du col utérin, appelée aussi test PAP ou prélèvement annuel, permet de dépister les cellules infectées par le VPH chez la femme. Ce prélèvement effectué par un médecin ou une infirmière permet aussi d'identifier les cellules anormales précancéreuses ou cancéreuses. Ceci permettra de poursuivre l'investigation afin d'identifier les femmes qui pourraient bénéficier d'un traitement.
Le test VPH
Le test VPH permet d'identifier de façon simple et sûre une infection à VPH au niveau du col utérin. Ce test s'effectue à peu près de la même manière que le test PAP : on prélève un échantillon cervical, qui est ensuite envoyé au laboratoire où on vérifie s'il contient des VPH oncogènes. Ce test est lu par un appareil automatisé. Le résultat transmis est le suivant : présence ou absence de VPH oncogènes.
Pour l'instant, on recommande l'utilisation du test VPH surtout pour le «triage» des cytologies équivoques. Si votre cytologie présente ce type de résultat (équivoque), il existe trois possibilités pour le suivi:
- Répéter le test PAP après six mois, et faire une colposcopie (voir : Diagnostic des précancers et cancer du col) si le résultat est à nouveau équivoque ou anormal.
- Passer immédiatement une colposcopie.
- Faire un test VPH et passer une colposcopie uniquement si le test VPH est positif.
Plusieurs études ont montré que l'utilisation du test VPH après une cytologie équivoque permet de trouver le plus de précancers, tout en minimisant les coloscopies chez les femmes ne présentant pas d'anomalies au niveau du col utérin.
Certains chercheurs et médecins croient que le test VPH pourrait être utilisé dans le dépistage en remplacement du test PAP ou avec le test PAP. Nous ne disposons pas de suffisamment d'évidence pour suggérer maintenant que le test VPH remplace la cytologie, toutefois l'addition du test VPH à la cytologie peut être considérée dans certaines circonstances.
Lorsque le test VPH est utilisé pour le dépistage, il ne devrait l'être que chez les femmes de plus de trente ans. En effet, la majorité des infections par le VPH chez les femmes de moins de trente ans sont le plus souvent transitoires et sans conséquences. Si les résultats de test PAP et du test VPH sont négatifs, vous pouvez être rassurée que vous n'avez pas de précancer et il est possible de ne répéter le dépistage que dans 3-5 ans, ce qui peut être vu comme un avantage par certaines femmes.
Si le test PAP et le test VPH sont anormaux, votre médecin vous conseillera de passer une colposcopie. Si le test PAP est équivoque et le test VPH anormal, votre médecin vous conseillera également de passer une colposcopie. Si le test PAP est franchement anormal, votre médecin vous conseillera de passer une colposcopie, même si le test VPH est négatif.
Finalement, si votre test PAP est normal et que seulement le test VPH est positif, votre médecin vous conseillera de répéter les deux tests dans 6-12 mois. Si un des résultats est à nouveau anormal, il vous dirigera en colposcopie.
Colposcopie
La colposcopie consiste à visualiser les organes génitaux internes (col de l'utérus et vagin) à l'aide d'un microscope pour permettre d'identifier les lésions anormales à ce niveau. La colposcopie est effectuée lorsque la cytologie a démontré des anomalies cellulaires.
Si une lésion est identifiée lors de l'examen, une biopsie sera effectuée pour permettre de préciser le diagnostic. Dans le cas de lésion précancéreuse, un traitement local des lésions sera proposé (excision par anse diathermique, cryothérapie, laser, etc.). Votre médecin en discutera avec vous pour conseiller sur le choix du meilleur traitement dans votre cas.
Si une infection à VPH est confirmée au col utérin ou au vagin, la plupart des médecins opteront pour une période d'observation sans traitement, laissant la chance à votre système immunitaire de combattre l'infection.
Contrairement aux bactéries, les virus ne peuvent être détruits par des antibiotiques; de plus, il n'existe à l’heure actuelle aucun moyen médical d'éliminer une infection à VPH. Le traitement dépend du type d’infection à VPH et, dans le cas du cancer du col utérin, du stade auquel la maladie en est rendue.
Il est cependant possible de traiter les verrues génitales. Le traitement peut s'effectuer par le patient ou par le médecin. Différentes substances peuvent s'appliquer à la maison sur les lésions externes 2 à 3 fois par semaine avec de bons résultats. Dans le cas de résistance au traitement ou dans les cas de récidives, le médecin peut utiliser d'autres formes de traitement (cryothérapie, laser, etc..) pour faire disparaître les lésions.
Les vaccins contre les VPH représentent la seule façon de prévenir les infections par certains VPH. Deux vaccins ont été développés et commercialisés. Ils préviennent plus de 90 % des infections, des condylomes et des précancers sévères causés par les types inclus dans le vaccin.
Le vaccin Gardasil, qui protège contre les types 6, 11, 16 et 18 est approuvé par Santé Canada et prévient les condylomes et les précancers du col et de la vulve. Le vaccin Cervarix a pour sa part démontré sa capacité à prévenir l’infection par les types 16 et 18 et à prévenir les précancers du col. Les deux vaccins offrent aussi une protection limitée contre des types autres que ceux visés directement par le vaccin.
L'utilisation du vaccin Gardasil a été évaluée également chez les garçons chez qui il serait efficace pour prévenir les condylomes.
La vaccination est recommandée pour les femmes âgées de 9 à 26 ans, idéalement avant le début des activités sexuelles. Il est donné en trois doses, sur une période de six mois. Dans le cadre du programme de vaccination en milieu scolaire, deux doses sont administrées en 4e année du primaire et la troisième en 3e secondaire.