Guide des maladies
Ménopause
Guide des maladies Photographe : iStock
Arrêt continu des règles chez la femme pour une période de 10 à 12 mois.
Une femme est considérée en ménopause lorsqu'il y a arrêt continu des règles, pour une période de 10 à 12 mois. L'âge moyen se situe en début de la cinquantaine et la majorité des femmes auront franchi le cap de la ménopause entre 45 et 55 ans. La ménopause sera presque toujours précédée d'une phase de transition, souvent appelée la pré ménopause, qui peut durer de 24 à 36 mois et qui se manifeste par des cycles irréguliers, avec ou sans bouffées de chaleur. Durant cette période, certaines femmes pourraient aussi éprouver des troubles du sommeil, de l'affect ou de l'humeur.
Bouffées de chaleur et sécheresse vaginale
Une fois la ménopause établie, de 60% à 80% des femmes présenteront des bouffées de chaleur d'intensité variable. Pour la majorité, ces bouffées diminueront en intensité dans les 3 à 5 ans qui suivent leur apparition, même si de 15% à 20% des femmes de 60 ans et plus en éprouveront encore. Avec l'âge et, surtout, la baisse d'estrogènes associée à la ménopause, d'autres symptômes s'installeront graduellement: une baisse de lubrification, une forme de sécheresse vaginale et des troubles urinaires.
La ménopause ne représente pas une condition médicale, mais plutôt une étape de la vie que toutes les femmes franchiront. La décision de prendre des médicaments, surtout un traitement hormonal en ménopause, s'avère donc une décision individuelle basée sur une approche clinique visant à traiter les symptômes incommodants qui interfèrent avec la qualité de vie. Souvent, une modification des habitudes de vie, une meilleure gestion du stress et du sommeil et un programme d'activités physiques modéré suffiront à atténuer les symptômes. L'usage d'une gelée lubrifiante ou d'une crème hydratante permettra une vie sexuelle satisfaisante. Lorsque les symptômes sont de modérés à sévères et qu'ils interfèrent d'une façon importante avec la qualité de vie de la femme (dans son aspect personnel, social ou professionnel), une approche médicamenteuse peut s'avérer efficace.
Hormonothérapie
Pour les femmes qui ont encore un utérus, l'hormonothérapie représente la forme de traitement la plus efficace pour les bouffées de chaleur et les problèmes d'atrophie génitale. Les hormones peuvent être prises par la bouche, sous forme de timbre cutané, de gel ou même sous forme d'application topique au niveau génital. Selon le régime choisi, certaines pourront (ou non) éprouver des saignements menstruels à cause de l'usage du progestatif. Chez les femmes qui ne veulent ou ne peuvent pas prendre d'estrogènes, mais qui ont des bouffées de chaleur importantes, le médecin pourra suggérer d'autres traitements médicamenteux ne contenant pas d'hormones. Quant à l'usage des produits "naturels" pour le soulagement des symptômes de la ménopause, leurs effets sont beaucoup plus mitigés et de très courte durée. Parmi ceux qui ont démontré des effets cliniques positifs, on retiendra l'acté en grappes, le millepertuis et les phyto-estrogènes.
Le médecin tentera toujours de prescrire la plus petite dose requise pour améliorer les symptômes, avec une réévaluation périodique de l'indication et l'efficacité. Pour de nombreuses femmes, après 3 à 5 années de traitement, un sevrage progressif sera indiqué, avec un bon maintien de la qualité de vie. Les effets secondaires du traitement hormonal de la ménopause suscitent plusieurs débats dans la presse médicale. Parmi eux, mentionnons une légère augmentation du risque de cancer du sein (1/1000), une augmentation du risque de cancer de l'utérus pour les femmes qui ne prennent pas de progestatif, et une augmentation du risque des maladies cardiovasculaire, artérielle et veineuse (8-10/1000 femmes), surtout chez les femmes à risque de telles complications. Par contre, une prise soutenue d'hormones en ménopause diminue les risques de cancer du colon et d'ostéoporose.
En conclusion, pour la majorité des femmes, la ménopause représente une étape de transition qui nécessite certaines modifications des habitudes de vie. Un traitement médical pourra être offert, surtout sur la base d'une approche symptomatique, en prescrivant la plus petite dose possible de médicament, pour une période réduite. À l'heure actuelle, il ne semble pas y avoir d'évidence scientifique selon laquelle une thérapie hormonale à long terme en ménopause pourrait prévenir des maladies chroniques, telles les maladies cardiaques.