Guide des maladies
Hépatite auto-immune / (HAI)
Guide des maladies Photographe : iStock
Inflammation chronique du foie due à une anomalie du système immunitaire.
L'hépatite auto-immune (HAI) est une maladie inflammatoire chronique du foie caractérisée par la présence dans le sang d'auto-anticorps particuliers et par une réponse généralement favorable à un traitement par immunosuppresseurs (cortisone et azathioprine).
On ignore les causes de l'hépatite auto-immune, mais on croit qu'elle peut être déclenchée par certains facteurs. Il peut s'agir de virus qui se multiplient dans le foie (virus hépatotropes); de médicaments contre la constipation, de médicaments hypertenseurs, de statines, d'anti-inflammatoires ou d'antibiotiques ; on pense aussi à certaine prédisposition génétique.
Observée partout, l'HAI est peu fréquente dans les pays occidentaux où elle touche 0,1 à 1,2 cas pour 100 000 de population. Elle atteint particulièrement les femmes. La maladie peut survenir à tout âge, mais on observe deux pics de fréquence: entre 15-25 ans et 45-70 ans. L'HAI s'associe fréquemment à d'autres pathologies auto-immunes comme l'atteinte thyroïdienne auto-immune, la colite ulcéreuse, certaines formes d'arthrite, le syndrome de Sjögren, etc.La maladie se présente le plus souvent sous forme d'hépatite chronique. Fatigue, ictère, arthralgies, aménorrhée peuvent être les premiers signes cliniques.
Le diagnostic d'HAI repose sur un ensemble de critères cliniques, biologiques, immunologiques et anatomopathologiques du foie. Sont exclues du diagnostic les autres causes d'hépatite comme les virus des hépatites A, B, ou C, l'alcool ou une maladie métabolique. D'autres virus pourraient cependant être en cause.
Les différentes anomalies relevées sont l'augmentation dans le sang des transaminases (enzymes hépatiques) et des gammaglobulines de type IgG (anticorps).
De plus, la présence d'auto-anticorps particuliers permet de distinguer trois types d'HAI: le type 1, le type le plus fréquent, dans lequel on retrouve des anticorps anti-muscle lisse, et antinucléaires; le type 2, associé à des anticorps anti-KLM 1 (Liver-Kidney Microsomes); enfin, le type 3, associé aux anticorps anti-SLA (Soluble-Liver Antigen).
Dans l'HAI, l'examen des tissus du foie montre des lésions inflammatoires caractéristiques du lobule hépatique autour de l'espace porte. La régression ou la persistance de ces mêmes lésions inflammatoires en cours de traitement servira de critère pour déterminer la durée du traitement.
Le principal traitement est de nature médicale et vise à diminuer la mortalité, à réparer les lésions histologiques du foie et à prévenir l'évolution vers la cirrhose.
L'une des caractéristiques de l'HAI est d'être très sensible aux médicaments immunosuppresseurs, particulièrement aux corticostéroïdes. Il s'agit d'un traitement de longue durée, en moyenne deux ans et, dans certains cas, qui devra être maintenu à vie.
Le traitement principal consiste en l'occurrence en l'utilisation de corticoïdes (prednisone) seul ou le plus souvent en association avec de l'azathioprine. Cette association permet de diminuer les doses de corticoïdes nécessaires à la normalisation du taux d'enzymes hépatiques (critère de rémission) et de réduire les effets secondaires associés à la corticothérapie prolongée, comme l'ostéoporose. De plus, selon certaines études, l'azathioprine réduirait le risque de rechute après l'arrêt du traitement initial. Ce traitement induit une «rémission», c'est-à-dire une normalisation du taux des enzymes hépatiques (transaminases), une normalisation du taux des gammaglobulines (IgG) et une régression significative de l'activité inflammatoire à la biopsie hépatique dans plus de 80% des cas.
L'arrêt progressif du traitement est entrepris lorsque les critères de rémission sont rencontrés. Toutefois, les rechutes, caractérisées par une augmentation des transaminases et des gammaglobulines et une reprise de l'activité inflammatoire à la biopsie hépatique sont fréquentes,soit 70% après 3 ans, et imprévisibles. Dans ces conditions, le traitement initial est repris, sachant dès lors que la possibilité d'obtenir une rémission prolongée diminue.
En cas de résistance à la corticothérapie, la ciclosporine, un autre immunosuppresseur, peut être utilisé. D'autre part, la transplantation hépatique devra être envisagée de façon précoce en présence d'insuffisance hépatique aiguë ou subaiguë s'installant malgré le traitement médical.