Guide des maladies
Dépression post-partum / Dépression post-natale
Guide des maladies Photographe : iStock
État dépressif suivant la grossesse.
La dépression post-partum, appelée aussi post-natale, affecte une femme sur six. Elle est vécue par 8%-15% des femmes qui ont accouché.
Pour une majorité de femmes, mettre un enfant au monde représente l'une des plus belles expériences de leur vie. Toutefois, pour certaines, l'exaltation a tôt fait de laisser place à la tristesse, l'irritabilité et la fatigue.
Elles sont multiples: facteurs physiques, biologiques et psychosociaux, liés à la période de la grossesse. Il est possible que la maladie soit liée à certaines carences nutritionnelles ou à des déséquilibres métaboliques. De même les changements hormonaux peuvent contribuer à la survenue de la dépression.
Sur le plan psychologique, l'arrivée d'un nouveau-né entraîne des changements: adaptation à la présence, au rythme et aux exigences du bébé, bouleversement dans la vie quotidienne.
On remarque que la majorité des mamans victimes de cette dépression ont connu des difficultés psychiques durant leur grossesse (problèmes professionnels, financiers, séparation, deuil, etc.)
Une femme qui a eu des relations conflictuelles avec sa propre mère a plus de risque de développer une dépression.
La dépression post-partum survient généralement autour de la troisième semaine après l'accouchement et s'intensifie à la septième ou huitième semaine post-partum. Les symptômes peuvent durer de quelques semaines à quelques mois. Seulement 4% des cas persistent au-delà de douze mois.
La jeune maman pleure souvent, se sent constamment épuisée, manque d'appétit, digère mal, souffre d'insomnies, s'exprime en termes négatifs et éprouve du mal à voir les choses positives. En outre, elle est maladroite avec son bébé, ne ressent pas de plaisir en sa présence, se montre vite irritée ou agressive.
Il faut chercher de l'aide une fois la dépression soupçonnée. Un traitement ambulatoire chez un psychologue ou psychiatre suffit. Le but du traitement est que la mère se rétablisse et se sente à son aise dans sa nouvelle vie. La psychothérapie peut l'aider à s'adapter à cette nouvelle vie, à clarifier ses questionnements personnels et à se repositionner.
Une intervention de soutien auprès de la mère et de son conjoint s'avère nécessaire, des rencontres de couple peuvent être indiquées. La patiente pourra se voir prescrire un antidépresseur associé à un somnifère léger. Parfois un traitement hormonal est prescrit. Les avis sont partagés concernant l'opportunité de donner des antidépresseurs à une mère qui allaite. Voyez donc avec le médecin pour l'allaitement si un traitement médicamenteux est indiqué et qui est acceptable pour le bébé.
Y aura-t-il des séquelles pour le nouveau-né?
Une étude menée auprès d'enfants de mères dépressives, âgés de 18 mois, affirme qu'aucun n'a développé de troubles intellectuels ou relationnels sérieux. Ils présentaient cependant des différences significatives par rapport aux enfants de mères non déprimées: se montrant plus évitant avec leur maman, se livrant à moins d'interactions à distance, d'échanges vocaux et visuels; souriant moins souvent; et ayant une capacité d'attention moins soutenue, avec un certain retard dans l'expression verbale.
«Une mère dépressive instaure des interactions pathogènes avec son nourrisson; or, même s'il est peut-être excessif de parler de période sensible, la qualité des premiers échanges mère-bébé est posée comme primordiale pour le devenir psychique de l'enfant.»
Voir la vidéo Soigne la dépression post-partum.