Guide des maladies
Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)
Guide des maladies Photographe : iStock
Affection rétinienne responsable de la perte de la vision centrale.
La dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) est une affection oculaire dans laquelle il y a destruction sélective de la macula. La macula est le lieu où convergent les rayons lumineux et contient essentiellement les cellules (photorécepteurs) responsables de la vision centrale ou précise. Elle permet de voir ce que l'oeil fixe et l'exécution de tâches minutieuses comme lire, écrire, enfiler une aiguille, etc. La dégénérescence maculaire conduit donc à la perte progressive, plus ou moins rapide selon la forme de la maladie, de la vision centrale ou de la vision de précision, laissant intact la vision périphérique. Il n'y a donc pas de cécité totale provoquée par cette maladie de la vue.
Quelles sont les formes de DMLA?
Selon le type de lésion maculaire, on distingue deux formes de DMLA, soit la DMLA atrophique (sèche), la plus fréquente et d'évolution lente, et la DMLA exsudative (humide), forme sévère évoluant rapidement, dans laquelle il y a formation de nouveaux vaisseaux sanguins fragiles (néovaisseaux) dans la choroïde (sous la rétine) provoquant un oedème et des hémorragies dans la macula.
La dégénérescence maculaire atteint surtout les individus de plus de 50 ans et elle est, en Amérique du Nord, la principale cause de perte de vision précise chez les personnes âgées de plus de 75 ans (30%). Elle serait plus fréquente dans les zones tropicales comme en Amérique du Sud.
On ne connaît pas la ou les causes exactes de la maladie, mais certaines théories ont mis de l'avant un défaut au niveau du métabolisme des photorécepteurs de la macula et de l'épithélium pigmentaire de la rétine. La perte nutritionnelle et vasculaire de la zone maculaire serait à l'origine de la perte de vision.
La première manifestation clinique de la DMLA est la diminution de la vision centrale ou précise d'un ou des deux yeux avec une vision périphérique normale. L'atteinte d'un seul oeil rend plus difficile le diagnostic précoce de la maladie, le patient consultant plus tardivement.
L'atteinte de la vision centrale se manifeste par une impression de vision déformée ou d'ondulations des lignes au centre de l'image et par une diminution de la vision de près gênant, entre autres, la lecture. La difficulté à lire ne sera d'ailleurs pas corrigée par le port de lunettes. La lésion maculaire augmentant de taille, une zone aveugle (scotome central) rend difficile sinon impossible la distinction des traits d'une personne ou l'exécution de tâches fines comme écrire. Les couleurs auront tendance à devenir moins intenses jusqu'à disparaître.
L'examen du fond d'oeil confirme le diagnostic montrant des irrégularités de la couche de cellules profondes de la rétine, des taches blanches, ou drusen, dans la macula.
L'angiographie oculaire fluorescéine et au vert d'indocyanine précise la nature exacte de la lésion maculaire (forme atrophique ou exsudative) de l'oeil atteint et recherche la présence de signes précurseurs dans l'autre oeil. Cet examen est indispensable pour appliquer un traitement approprié.
Comment évolue la DMLA?
La DMLA évolue de façon progressive, plus ou moins rapidement, selon la forme de dégénérescence maculaire impliquée. Elle conduit à la perte de la vision centrale (scotome central) sans provoquer de cécité totale.
Il n'existe pas de traitement qui permette de récupérer la vision perdue. On peut toutefois recourir à des traitements qui peuvent ralentir l'évolution de certaines formes.
Aucun traitement efficace n'existe pour la forme atrophique dont l'évolution lente permet toutefois d'envisager des mesures d'adaptation telles des aides visuels comme des lunettes grossissantes et des loupes ou des modifications dans le type d'éclairage.
Dans certains cas de DMLA exsudative, la photocoagulation au laser ou la radiothérapie sélective peuvent détruire les petits vaisseaux qui lèsent la macula. Appliqués au début de la maladie, ces traitements peuvent en retarder l'évolution. De nouveaux traitements sont à l'essai dont l'injection de produits dans l'oeil pour détruire les néovaisseaux. La fréquence et la durée de ce type de traitement demeurent imprécises.
D'autres traitements font aussi l'objet de nombreuses discussions: les suppléments vitaminiques et minéraux, le zinc, le sélénium, le cuivre, les bêta-carotènes, etc.
La meilleure prévention est un examen ophtalmologique dès qu'un trouble de la vision n'est pas corrigé par des lunettes.