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Bronchiectasie

Bronchiectasie

Guide des maladies Photographe : iStock Auteur : Coup de Pouce

Affection caractérisée par un épaississement des parois et une dilatation anormale des grosses bronches et des bronchioles.

La bronchiectasie, diffuse ou localisée, est une affection chronique, le plus souvent causée par des infections respiratoires à répétition. Elle est caractérisée par une augmentation permanente et irréversible du calibre des bronches et/ou bronchioles souvent appelée dilatation des bronches.

Suite à cette modification des tissus bronchiques et au mauvais fonctionnement des cils vibratiles (poils qui tapissent la paroi interne des bronches), il y a prolifération du mucus et augmentation des infections respiratoires d'où l'installation d'un cercle vicieux qui détruit davantage les voies aériennes.

Causes infectieuses
  • Bronchite aiguë à répétition
  • Tuberculose
  • Coqueluche
  • Abcès pulmonaire
  • Broncho-pneumopathies diverses
Causes non infectieuses
  • Malformation congénitale
  • Mucoviscidose (maladie héréditaire causant une mucosité extrêmement épaisse)
  • Déficience immunologique telle que la fibrose kystique
  • Obstruction bronchique due à un corps étranger ou une tumeur bénigne

Souvent la bronchiectasie débute durant la petite enfance, lors d'infections respiratoires répétitives et mal soignées. Cependant, elle peut apparaître à tout âge.

Le principal symptôme est une toux grasse productive d'une grande quantité de sécrétions claires ou colorées (jaunes ou vertes) selon l'état de surinfection présente.

D'autres symptômes peuvent aussi apparaître avec la progression ou la gravité de la bronchiectasie tels que :

  • Sécrétions purulentes et odeurs nauséabondes
  • Dyspnée (essoufflement)
  • Hémoptysie (sang dans les expectorations)
  • Sinusite
  • Abcès pulmonaire
  • Hippocratisme digitale (doigts en forme de baguettes de tambour causés par un manque d'oxygène chronique)

Un diagnostic de bronchiectasie peut souvent être suspecté à partir de l'historique des maladies respiratoires infectieuses de l'enfance.

À l'auscultation, le professionnel de la santé peut entendre des bruits bronchiques anormaux tels que râles ou crépitations.

Les examens radiologiques sont parfois révélateurs alors qu'une tomodensitométrie (scan) du thorax permettra de préciser la dilatation des bronches ainsi que l'étendue de la maladie.

Une bronchoscopie peut être utile pour rechercher un corps étranger ou effectuer des prélèvements comme dans les cas d'une infection respiratoire purulente.

L'épreuve de fonction respiratoire est très utile afin de mesurer les volumes et la capacité pulmonaire de l'individu. De plus, une analyse des expectorations peut être exigée pour la recherche de bactéries et de virus particuliers ou la recherche des causes d'une sinusite persistante.

L'évolution

Si l'affection bronchique est localisée, l'évolution est habituellement bénigne et les infections respiratoires sont moins fréquentes et guérissent bien.

Si la bronchiectasie est diffuse, c'est-à-dire étendue à une grande partie du poumon, les surinfections bronchiques (pneumonie ou abcès pulmonaire) seront plus fréquentes et difficiles à traiter.

Des hémorragies bronchiques (hémoptysie) peuvent faire progresser l'évolution de la maladie.

Dans les cas de bronchiectasie très avancée, une insuffisance respiratoire peut nécessiter l'usage d'oxygène.

Le traitement est avant tout préventif :

  • L'arrêt tabagique
    Il est absolument essentiel de cesser de fumer afin de ralentir l'aggravation et la destruction du tissu bronchique. De plus, il faut éviter tous les autres irritants respiratoires.
  • La vaccination
    Il est fortement recommandé de recevoir la vaccination antigrippale (vaccin contre la grippe) et anti-pneumococcique (vaccin contre la pneumonie).
  • Désencombrement bronchique
    Lors de bronchiectasie étendue, le drainage postural et/ou le clapping (tapotements du thorax) sont des éléments essentiels de la prophylaxie et du traitement des complications respiratoires. Ces techniques utilisant l'action de la gravité pour faciliter le drainage des secrétions doivent être pratiquées plusieurs fois par jour. En plus de maintenir la forme générale, l'exercice physique favorise la ventilation, la toux et l'expectoration bronchique par la mobilisation des secrétions. Parfois, l'aide d'un instrument de type Flutter, Tera-pep ou Acapella, provoque des vibrations et une forme de résistance à l'expiration qui peuvent aider au désencombrement.
  • Hydratation et alimentation
    Un apport quotidien suffisant en liquide et une bonne alimentation aident à se sentir mieux et fournissent l'énergie nécessaire.
  • La pharmacothérapie
    Dans le cas de surinfection, le traitement repose sur l'antibiothérapie, les bronchodilatateurs et parfois des corticostéroïdes inhalés. Occasionnellement, des mucolytiques en aérosol peuvent être administrés pour fluidifier les secrétions. L'oxygénothérapie peut être envisagée lors d'insuffisance respiratoire, s'il y a hypoxémie chronique.
Conclusion

La plupart des bronchiectasies sont localisées à un endroit dans les poumons, peu symptomatiques et non évolutives. En général, seulement les personnes avec la forme de bronchiectasie étendue et plus généralisée auront des symptômes.

Dans les formes pures et sévères, il s'agit souvent d'une longue histoire d'infections respiratoires à répétition avec une quantité abondante d'expectorations devenant chroniques parfois purulentes et parfois teintées de sang.

Actuellement, on assiste à une régression de la maladie fort probablement due aux nouveaux traitements d'antibiotiques actifs et au diagnostic précoce et plus précis.

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