Forme
Système multicouches: vêtements pour vaincre le froid d'hiver
� iStockphoto.com Photographe : � iStockphoto.com
Trois niveaux de vêtements, chacun leur fonction. Voici le système multicouches (ou pelures d’oignon) pour pratiquer des sports d'hiver et vaincre le froid!
Pour jouir pleinement des sports d'hiver, il faut être correctement vêtu, c'est-à-dire ni trop ni pas assez. Si vous êtes trop habillé, vous aurez chaud dès les premières minutes d'exercice. Si, au contraire, vous l'êtes trop peu, vous grelotterez dès que vous ralentirez la cadence. Le secret? Une stratégie éprouvée, celle de l'oignon.
Comme ce bulbe a ses couches, il faut donc porter plusieurs couches de vêtements. Il vous suffira alors d'en retirer une, si vous avez chaud, ou de les garder toutes et même d'en rajouter, si vous avez froid. Chacune de ces couches - habituellement au nombre de trois - joue un rôle très précis. Jetons-y un oeil... et sans larmoyer?
Couche no 1: du polyester pour absorber l'humidité
En contact direct avec la peau, cette première couche vous garde au sec en chassant rapidement l'humidité produite par la transpiration vers la seconde couche qui sera, elle aussi, chasseresse d'humidité. On peut comparer cette première couche au pare-vapeur qu'on installe sur les murs intérieurs de nos maisons.
Les sous-vêtements longs à séchage rapide contenant du polyester (ou du polypropylène) répondent parfaitement à cette exigence. La face intérieure de ces sous-vêtements absorbe en effet l'humidité et l'achemine vers la face extérieure, où elle sera transférée à la face intérieure du vêtement de la deuxième couche, et ainsi de suite, jusqu'à l'air ambiant. C'est le principe des vases communicants.
Vous choisirez votre sous-vêtement en fonction du sport que vous pratiquez. Pour des activités de nature aérobique, comme le ski de fond, le jogging d'hiver ou la raquette de neige, vive les sous-vêtements minces et légers! Pour des activités qui comportent des arrêts fréquents, comme l'escalade de glace, le patinage, la glissade ou le ski de fond en famille, préférez les sous-vêtements d'épaisseur moyenne. Quant aux plus épais, on les réserve aux sorties hivernales «tranquilles», comme les promenades à pied ou l'observation des oiseaux.
Détail important: les sous-vêtements doivent coller au corps pour que la face interne du tissu, plaquée contre la peau, absorbe l'humidité avant même que se forment les gouttes de sueur. Si vous flottez dans votre sous-vêtement, vous flotterez aussi dans votre transpiration!
Les fibres naturelles, comme la flanelle ou la laine douce, sont aussi d'excellents choix. À la différence du coton, qui glace la peau une fois mouillé, la laine conserve ses qualités isolantes même lorsqu'elle est humide. La laine mérinos de Nouvelle-Zélande est parfaite pour ceux qui n'aiment pas les fibres synthétiques. Plus fine que la laine traditionnelle, elle est douce, extrêmement absorbante et à l'épreuve de l'eau. Ses fibres peuvent même absorber, et relativement rapidement, jusqu'au tiers de leur poids. Elles empêchent de ce fait les odeurs, ce qui n'est pas le cas des fibres synthétiques.
Couche no 2: de l'isolant pour rester au chaud
Pour poursuivre notre analogie avec la maison, c'est l'équivalent de la laine minérale dans les murs. Le vêtement type contient un savant mélange de fibres isolantes et «respirantes» (laine polaire, coton-polyester). Comme vous l'avez fait pour la première couche, vous choisirez l'épaisseur de celle-ci en fonction de la dépense énergétique inhérente à l'activité que vous pratiquez. Une bonne idée: porter deux minces couches isolantes. Si vous avez trop chaud, vous enlevez simplement une de ces deux couches, tout en conservant la troisième, essentielle pour vous protéger contre le froid et le vent.
Couche no 3: le coupe-vent
Semblable au revêtement extérieur de la maison, la troisième couche ou coquille agit comme coupe-vent, imperméable et «déshumidificateur». Par conséquent, les vêtements qui la composent doivent opposer une barrière à l'air et à l'eau, tout en restant perméables à l'humidité produite par la transpiration. En quelque sorte, c'est l'effet déshumidificateur. Plusieurs fibres synthétiques jouent ce rôle à merveille (Gore-Tex, Defender, Thinsulate, Windstopper, etc.). Laquelle choisir? Ici encore, tout dépend de l'activité physique mais aussi de votre budget puisque certaines fibres, le Goretex notamment, sont plutôt chères. (voir notre article «Entrez dans votre coquille»)
Il arrive souvent que cette dernière couche se limite à un blouson ou un anorak en nylon traité, c'est-à-dire recouvert d'un enduit protecteur qui respire. Pensez à porter une combinaison si vous pratiquez une activité qui vous expose au vent, comme le ski alpin ou la motoneige, et si les grands froids ne vous font pas peur. La combinaison crée un effet «cheminée » qui oblige la chaleur produite par les muscles à remonter vers le haut du corps. L'épaisseur et le degré d'imperméabilité de cette troisième couche varieront en fonction de l'activité que vous pratiquez.
Et les pieds?
Si la méthode multicouche convient parfaitement à l'ensemble du corps, il en est autrement des extrémités. Impossible de porter trois paires de chaussettes, trois paires de gants et trois tuques! Commençons par la zone sensible no 1: les pieds.
Même par moins 20 °C, vos pieds transpirent s'ils travaillent. Il faut alors porter des chaussettes qui les garderont bien au sec et bien au chaud. Le mélange laine-acrylique (l'acrylique aide à sécher) ou le polyester sont tout indiqués pour accomplir cette double tâche. Encore une fois, oubliez le coton.
Par temps très froid, ou si vous êtes frileux, enfilez une paire de chaussettes minces en polyester pour combattre la transpiration, puis une autre paire de chaussettes en laine, par exemple. On trouve aussi sur le marché des chaussettes doublées à base de ThermaStat, une fibre «respirante» et super isolante qui aide à prévenir les engelures et les ampoules. La chaussette interne glisse, en effet, sur la chaussette externe, diminuant ainsi la friction de la peau sur le tissu.
Attention au choix des chaussures ou des bottes. Si vous prenez une pointure trop petite, vous risquez de vous geler les orteils, en plus d'avoir mal aux pieds. Faites des essais au magasin avec les chaussettes que vous portez habituellement. Votre orteil le plus long doit se trouver à 1 ou 2 cm du bout de la chaussure. La même règle s'applique au choix d'une paire de patins.
Pour faire monter la température, vous pouvez aussi emporter avec vous des pochettes chauffantes. Ces dernières s'achètent partout, s'utilisent pour réchauffer les pieds comme pour les mains, et durent en moyenne huit heures. Il s'agit de petits sachets légers qui commencent à dégager de la chaleur dès qu'on les secoue. Ces gadgets tout simples peuvent vous éviter bien des désagréments et maximiser les plaisirs de l'hiver.
Et les mains?
Gants ou mitaines (ou moufles, comme disent nos cousins français) pour protéger la zone sensible no 2? Par temps doux, les gants sont nettement préférables, car ils permettent une plus grande dextérité manuelle. Des gants relativement imperméables et bien isolés contiennent habituellement du Waterguard ou du Thinsulate. Les gants en Gore-Tex à coutures scellées sont imperméables à 100 % et très (trop!) chauds. Ils sont aussi très chers.
Lorsque les doigts bougent peu (patinage, glissade, raquette, etc.) et pour les bouts de chou, vive les mitaines! Elles permettent un contact direct entre les doigts, ce qui favorise le transfert rapide de la chaleur. Et pourquoi ne pas opter pour des mitaines mixtes? Elles existent en différents modèles et combinent la chaleur des moufles et la mobilité des gants. Ouvrez l'oeil!
Et la tête?
Le froid ne réduit jamais la circulation sanguine à la tête, contrairement aux pieds et aux mains. Heureusement d'ailleurs, sinon on se gèlerait le cerveau! En fait, même si la tête ne représente que 8 % de la surface corporelle, elle nous fait perdre de 30 à 40 % de la chaleur produite par le corps! Par conséquent, s'il fait froid ou s'il vente fort, portez à tout le moins un bandeau, encore mieux un bonnet de laine ou, au besoin, une cagoule de laine qui protégera votre visage des engelures.
Une technique multicouche
Le système multicouche n'est pas qu'une astuce de vente, mais une vraie solution au problème du choix des vêtements et au risque d'hypothermie. Rappelez-vous: l'oignon, cet extraordinaire légume de garde, a depuis longtemps démontré son efficacité à vaincre le froid!
Source
Chevalier, R., Service.vie.com, 2003.