Forme
Moi, faire du jogging?
Photographe : Coup de Pouce
Certaines routes sont plus panoramiques que d’autres… Aperçu lundi matin, en joggant à Miami: une « petite » maison secondaire. Avant d’aller plus loin, je dois vous dire: je viens d’une famille de musiciens. Chez les Guénette, on fait de la musique de père en fils, de fils en fille, etc. Du piano, surtout, avec examens annuels auprès du très sérieux Royal Conservatory of Music de Toronto, mais aussi du chant, du violon, de la flûte traversière, du trombone, alouette. À 11 ans, quand j’ai voulu faire partie de l’équipe de basketball de mon école intermédiaire et que je n’ai pas été retenue (je fais 5 pieds 2 pouces aujourd’hui; je n’ose pas imaginer combien je mesurais à l’époque!), ma mère m’a rassurée en disant: «Ce n’est pas bien grave, chez nous, nous ne sommes pas sportifs, nous sommes musiciens!» C’est tout dire sur la place qu’a occupée le sport dans ma vie. Depuis des années que j’écris des articles pour Coup de pouce et que les gens que j’interviewe me disent: «Le sport, j’en mange! Je ne pourrais pas m’en passer! J’aime tellement ça!», je les écoute, je note et dans ma tête je me dis: «Ben voyons donc! Voir si quelqu’un aime ça aller au gym/faire des longueurs/faire du jogging!» Je voyais bien passer des joggeurs dans le parc le dimanche, je les trouvais motivés et un peu fous, et je retournais à ma lecture. Mais je trouve ça tellement dommage. Le sport, au-delà du prestige de la compétition, c’est la santé. Nos vies sont tellement sédentaires, surtout quand on fait comme moi un travail de bureau. Bouger change les idées, permet de prendre une bouffée d’air frais, d’avoir du temps pour soi (chose que j’apprécie surtout depuis que j’ai des enfants).
Je cherchais donc depuis des années un sport facile à adopter, pas compétitif, que je peux faire près de chez moi, été comme hiver, qui ne coûte pas cher et si ça pouvait me faire perdre un kilo ou deux, encore mieux! J’ai essayé le jogging, certaine d’être la dernière personne au Québec à ne pas encore courir. Vous trouvez que j’exagère? À peine. Dans l’excellent livre La course à pied au féminin, présenté dans notre numéro de mai, on dit que le nombre de coureuses au Québec est passé de 414 000 en 2004 à plus de 645 000 en 2010. Gageons que les chiffres ont encore bien augmenté depuis. Et devinez quoi? J’aime ça. Beaucoup. Pour vrai. Le vent dans mes cheveux, le soleil, le magnifique sentiment de faire bouger mes muscles. Je ne dirais pas que j’en mange, je ne suis pas rendue là, mais je commence à avoir hâte à mes sorties.
Courir, oui, mais… Je ne suis pas spécialiste. Un jour, pour aller courir, j’ai fait ceci: j’ai enfilé des souliers de course et… j’ai mis un pied devant l’autre. Ma voisine Nancy, qui fera bientôt son premier 10 km, m’a raconté la même chose. Au début, elle courait sur une distance d’un bloc. Elle marchait un bloc. En courait un autre. À chaque sortie, elle essayait de courir un petit peu plus longtemps. Et aujourd’hui, un an plus tard, elle est capable de courir 10 km sans s’arrêter. Nancy est mon modèle. Il y a tout plein de secrets, de techniques, de tout ça pour apprivoiser la course. Vous pouvez aller dans n’importe quelle librairie; les rayons débordent de livres sur le sujet. Mais à la base, il suffit d’avoir envie. Il y a quelques semaines, j’ai réussi à commencer à courir pendant 5 minutes en continu. J’étais tellement fière de moi que je me sentais comme quelqu’un qui avait déplacé une montagne! Pourtant, je suis encore loin du but. Mais courir, ça fait drôlement du bien. Au moral, à notre corps, à notre tête. Ma cousine par alliance, Chantale, qui a couru un marathon il y a quelques années me dit : « Un truc : il ne faut pas te poser de questions, te demander si tu es trop fatiguée, si tu as bien digéré, s'il pleut trop, s'il fait trop froid ou si tu as trop de choses à faire... Mets tes souliers et pars! Une fois les premiers pas effectués, tu seras contente et tu ne te poseras pas de questions! Et comme on se sent bien, après!» Je me sens encore imposteur quand je croise un «vrai» coureur dans le parc. Vous savez, ces athlètes au corps sculpté qui courent depuis une heure en transpirant à peine? Mais je baisse les yeux et je continue, sachant que ce n’est pour impressionner personne à part moi que je fonce. Allez, il fait beau… vous n’avez pas envie d’essayer un peu?
Ça vous tente? Lisez notre dossier spécial avec un programme complet pour partir de zéro et courir avec nous le 5 km Coup de pouce à Granby le 8 septembre prochain. Au plaisir de vous voir sur la piste!