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Le bateau-dragon: quand l'union fait la force!

Le bateau-dragon: quand l'union fait la force!

Auteur : Coup de Pouce

On veut améliorer notre forme physique, se dépasser et découvrir un nouveau sport d'équipe? Le bateau-dragon est peut-être l'activité qui nous convient!

Le bateau-dragon – un sport originaire de Chine – est de plus en plus populaire au Québec, où près de 20 000 personnes l'exercent. Cette longue pirogue d'environ 12 m tire son nom de la proue, formée au départ d'une tête de dragon qui protégeait le bateau, selon les croyances de l'époque. Avec plus de 50 millions d'adeptes dans le monde répartis dans près de 60 pays, le bateau-dragon est le sport nautique le plus populaire du globe. Il est cependant surtout apprécié en Chine, où il a sa propre fête nationale, ce qui en fait le seul sport au monde à revendiquer cet honneur. Il semble d'ailleurs qu'aucune région ne résiste à son expansion, comme en fait foi une course tenue à Téhéran en décembre 2007, où certaines participantes étaient voilées!


En quoi ça consiste?
L'équipage est habituellement formé de 20 pagayeurs, auquel on ajoute un batteur placé à l'avant, qui donne le rythme, et un barreur placé à l'arrière, qui dirige le bateau. Propulsé par ses pagayeurs qui avancent au rythme de 60 à 100 coups de pagaie à la minute, le bateau peut franchir une distance de 500 m en près de 2 min 20!

On distingue deux types de pratiques: sportive et récréative. La seconde est évidemment la plus populaire, car elle ne nécessite ni préalable ni entraînement. Tout le monde peut donc s'y mettre, même les gens qui n'ont jamais fait de sport de leur vie. De leur côté, les équipes élites sont de plus en plus nombreuses et rêvent au jour où leur sport sera présent aux Jeux olympiques.Un sport pour tous
Le bateau-dragon est un sport où l'union fait non seulement la force, mais constitue la condition sine qua non à sa réalisation. Sans cohésion, un bateau-dragon devient aussi peu performant qu'un pédalo!
Car au-delà des performances individuelles, c'est la synchronisation des rameurs qui détermine la performance de l'équipe. Être à l'écoute du batteur a beaucoup d'importance; on pourrait dire que c'est un sport où avoir une bonne oreille demeure aussi important qu'avoir de gros bras! Caroline Noël, une agronome qui travaille pour l'Union des producteurs agricoles et qui a commencé a faire du bateau-dragon il y quatre ans, va même jusqu'à affirmer que «le batteur fait tout!» Selon elle, l'écouter et suivre le rythme qu'il impose s'avèrent les éléments les plus importants pour bien réussir une course.


Caroline est membre du Club de Bateau-Dragon de Montréal, qui ira défendre prochainement ses titres aux championnats du monde des équipages, en Malaisie, du 2 au 4 août 2008. L'aspect Un pour tous ! Tous pour un ! du bateau-dragon pousse Caroline à toujours donner son maximum; cette activité lui permet de concilier son travail et la pratique d'un sport de compétition.

Une autre membre de cette équipe, Patricia Lefebvre, apprécie quant à elle le défi constant que cette activité représente, qui l'amène à se dépasser en lui fournissant par la même occasion une bonne façon de se garder en forme. «On travaille tous les muscles du corps, explique Patricia, on est en plein air et c'est un sport où l'esprit d'équipe, le rythme, la coordination sont très importants. Le bateau dragon est donc un mélange parfait!»

Une équipe au travail
CIBC, Hydro-Québec et de nombreuses autres entreprises possèdent leur propre équipe de bateau-dragon. Pierre-Olivier Girard, président d'H2O Playground – une entreprise offrant des activités en bateau-dragon – considère ce sport idéal pour développer l'esprit d'équipe et stimuler la coopération entre ses participants. Ces aspects rendent le bateau-dragon particulièrement intéressant pour les entreprises cherchant de nouveaux moyens de consolider leur équipe de travail.

De son côté, le comédien Jean-Marie Lapointe s'est laissé convaincre par une amie de s'initier au bateau-dragon. Cet essai fut un véritable coup de foudre: «Dès le premier coup de rame, je me suis senti dans mon élément et j'étais déjà accro!», lance-t-il. L'esprit d'équipe très présent dans ce sport l'a tellement séduit qu'il fait aujourd'hui partie de trois équipes, dont une qui participera aux championnats en Malaisie. Une autre de ses équipes est celle du Grand Chemin, un centre qui s'occupe de jeunes adolescents aux prises avec des problèmes de toxicomanie. En collaboration avec H2O Playground, il offre la possibilité à ces jeunes de découvrir un nouveau sport qui fait presque office de thérapie en les amenant à se confronter aux autres et à eux-mêmes.Une bouée pour les survivantes du cancer
Un aspect particulier du bateau-dragon est le lien qui l'unit aux survivantes du cancer du sein. D'ailleurs, le Canada compte tout près de 60 équipes de bateau-dragon formées exclusivement de survivantes du cancer du sein, dont quatre au Québec. Tout a commencé en 1996 quand Don Mckenzie, un spécialiste en médecine sportive de Vancouver, a incité des femmes à qui on interdisait tout effort physique à se lancer dans ce sport. Face à des résultats plus que bénéfiques, une équipe montréalaise, Two Abreast/Côte à côte, s'est formée peu de temps après.

Linda Hamilton s'est jointe à cette équipe en 2003, juste après la fin de ses traitements. Malgré le fait de côtoyer des femmes qui avaient été malades, cette résidante de Saint-Hubert a constaté qu'on mettait l'accent sur autre chose: l'exercice physique, la camaraderie, le dépassement de soi. «Le bateau-dragon me donne l'impression d'être une athlète, confie-t-elle. Cela m'encourage à rester en forme, à prendre soin de moi et ainsi mieux contribuer au succès de l'équipe.» Ce sentiment est largement répandu, confirme Catherine Sabiston, une chercheuse de l'Université McGill qui s'est intéressée aux bienfaits psychologiques des courses de bateau-dragon sur des femmes ayant eu le cancer du sein. «Après avoir vécu une expérience dévastatrice, ces femmes trouvent dans le bateau-dragon une communauté qui leur redonne confiance et les rend plus fortes.»

Catherine Sabiston insiste sur le fait que c'est surtout la perception de ces femmes face à elles-mêmes qui est importante. Lors de ses recherches, de nombreuses femmes se sentaient plus fortes, bien qu'aucune amélioration physique ne soit notable; cette force s'avère primordiale pour quelqu'un dont l'image de soi a souffert dans la maladie.

Par où commencer?
La plupart des équipes peuvent nous laisser essayer le bateau-dragon gratuitement. Si l'expérience nous plaît, on peut se joindre à l'une d'entre elles moyennant des frais variant de 150$ à 300$ par année, selon le niveau de l'équipe et le nombre de séances d'entraînement hebdomadaires.

Ça nous intéresse? On peut remplir un formulaire sur le site du Festival international de courses de bateaux-dragons de Montréal. Ce festival aura lieu les 26 et 27 juillet 2008 au bassin olympique du Parc Jean-Drapeau. L'entrée est gratuite. De même, H2O Playgroung offre aux entreprises et aux individus de s'initier au bateau-dragon dans le bassin olympique de Montréal. Comme l'équilibre que Patricia y trouve, le coup de foudre de Jean-Marie et le dépassement de soi de Linda, peut-être qu'on trouvera nous aussi ce quelque chose dont on a besoin dans le bateau-dragon!

On peut encourager Le Club de bateau-dragon de Montréal, qui se rendra bientôt en Malaisie, en participant à leur activité de financement, le dimanche 25 mai sur le Canal Lachine. Plus d'info sur le site Web.
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