Vie de famille

Témoignage: quand papa reste à la maison

Témoignage: quand papa reste à la maison

Rachel C�t� Photographe : Rachel C�t� Auteur : Coup de Pouce

Il y a 10 ans, Marc Poudrier a choisi de rester à la maison et de prendre soin de ses trois enfants. Un choix qui a exigé de nombreux compromis, mais qu’il n’a jamais regretté.

«Je suis papa à la maison depuis 10 ans, tandis que ma conjointe Annie mène une belle carrière. Nous avons pris cette décision parce que nous n'avions pas envie que notre vie de famille soit marquée par l'essoufflement quotidien. Bien sûr, le fait de vivre avec un seul salaire a nécessité qu'on réduise nos dépenses et qu'on se départe d'une de nos voitures. Mais l'argument financier ne faisait pas le poids comparé au rythme de vie sain qu'on souhaitait instaurer chez nous. Pas question pour Annie de rester à la maison - ça l'aurait rendue malheureuse. Alors, pourquoi pas moi? J'aimais bien mon travail en hôtellerie, mais comme il s'agit seulement d'une pause, je n'ai pas hésité longtemps. J'ai choisi de rester à la maison pour être présent auprès des enfants, sans avoir à courir. Nos moments ensemble sont généralement marqués par la bonne humeur, l'écoute et l'échange. Avec eux, je ne m'ennuie pas. J'ai le sentiment d'être à ma place.

«Sans emploi à l'extérieur, j'ai le temps de m'occuper de l'entretien de la maison, des repas, des courses, des devoirs et des rendez-vous de toutes sortes. Je les conduis à l'école et à leurs activités parascolaires et je vais les chercher. Après l'école, je les aide avec les devoirs et je prépare le souper. Nos soirées sont donc très relaxes! Pour moi, c'est un réel accomplissement. C'est pourquoi je n'ai pas de regret d'avoir mis ma vie professionnelle en veilleuse. J'aurai tout le temps de travailler quand mes enfants seront plus grands - c'est-à-dire très bientôt!

«Cela dit, j'ai constaté que la notion d'homme pourvoyeur est très présente dans notre culture, et je me suis souvent senti jugé d'être papa à la maison, tant par des étrangers que par ma propre famille. Le fait que je nage à contrecourant semble vraiment en déranger certains. Au début, ça m'atteignait, et il m'est arrivé de douter. Il faut dire que j'ai été élevé dans un milieu assez traditionnel: ma mère et mes tantes ont presque toutes été femmes au foyer. Au début, mon père trouvait mon choix inconcevable, mais, plutôt que de me lancer dans un débat générationnel avec lui, je lui ai démontré les répercussions positives sur les enfants. Il m'appuie maintenant dans ma démarche. Aujourd'hui, plusieurs dans mon entourage trouvent ma famille inspirante et d'autres me disent même qu'ils m'envient! Pourtant, jusqu'à présent, je n'ai connu aucun autre père qui ait fait le même choix que moi. Par contre, je me réjouis de voir que de plus en plus d'hommes partagent le congé parental avec leur conjointe.

«Je suis très proche de mes enfants, qui se confient facilement à moi lorsqu'ils ont des petits soucis. Même s'ils ont tendance à tenir les choses pour acquises et s'ils ne réalisent pas réellement l'ampleur du sacrifice que je fais pour eux, ils ont le sens de la famille très développé. Lorsqu'ils élaborent leurs aspirations familiales futures, les notions de proximité, de bonheur, de simplicité reviennent constamment. Je pense que c'est le résultat de notre organisation quotidienne, qui favorise la quantité et la qualité de temps qu'on passe ensemble.».

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