Vie de famille

Petit guide pour arrêter de crier

Petit guide pour arrêter de crier

  Photographe : Adobe Stock

Ne pas crier contre nos enfants quand on est à bout est plus facile à dire qu’à faire. Cela relève même de l’exploit. 

Pourtant, on le sait, perdre son calme est rarement efficace pour obtenir ce que l’on veut. Comment éviter de s’énerver et de hausser le ton? Voici des conseils de parents et de pros. 

Estime de soi, lien d’attachement, sentiment de sécurité, respect de l’autorité, confiance et respect: tous ces aspects, si importants pour le développement des enfants, sont ébranlés chez ceux qui se font crier après. 

Même en situation de stress, de fatigue ou d’urgence, aucun parent ne souhaite perdre son calme et exploser. La meilleure façon de se contenir? Instaurer en amont un style d’éducation bienveillant qui répond à la fois aux besoins de base de l’enfant (dont les besoins affectifs) et à ceux d’encadrement.

 «Il faut être chaleureux et aimant tout en mettant des limites, explique Nadia Gagnier, psychologue. Personne ne peut atteindre l’équilibre parfait, mais il faut tenter de s’en approcher. Si l’on développe un style d’éducation dans lequel on offre du plaisir par de l’affection, du jeu, de l’attention, et de l’autorité par un encadrement bienveillant et des règles, l’enfant se sentira protégé et en sécurité. Et son estime personnelle sera bonne.

 

4 MOYENS À DÉPLOYER POUR NE PAS CRIER

1. «On se crée un coin de retrait positif dans la maison, et l’on y met un sac de plumes ou un mobile. La personne qui se fâche, que ce soit l’enfant ou le parent, peut aller dans ce coin et souffler sur les plumes. La respiration aide beaucoup à faire baisser la colère, la frustration et la tension.» – Brigitte Racine, infirmière, mère et grand-mère

2. «Lorsqu’on donne des consignes ou des règles, elles doivent être cohérentes, constantes et claires. Le protocole doit toujours être le même: par exemple, on demande une première fois, on fait un rappel en reformulant, on énonce la conséquence, comme un retrait de privilège, et l’on s’y tient.» – Stéphanie Deslauriers, psychoéducatrice et maman d’une fillette de 2 ans

3. «J’ai installé un pot “pour la paix” sur le rebord de la fenêtre, dans la cuisine. Si ma conjointe ou moi crions après l’un des enfants, on doit y déposer 2 $... L’argent amassé leur est remis pour qu’ils s’achètent quelque chose, ensemble.» – Rémi Loiselle, père de trois enfants de 5 à 12 ans

4. «On prend de 15 à 20 minutes par jour pour se détendre et faire des choses qu’on aime: aller au gym, sortir faire une marche, écouter des vidéos de chats, jouer avec son chien, peu importe!» – Nadia Gagnier, psychologue, maman d’une fillette de 9 ans

 

NOTRE ENFANT NE NOUS ÉCOUTE PAS? 7 QUESTIONS À SE POSER.

  1. Notre enfant a-t-il besoin d’attention? En a-t-il reçu aujourd’hui?
  2. Notre enfant a-t-il un horaire stable, une routine?
  3. La routine prévoit-elle une alternance entre des choses amusantes et d’autres, plus plates aux yeux de l’enfant?
  4. Est-ce que son «réservoir affectif» est plein? Est-ce que ses besoins sont comblés?
  5. A-t-il de la latitude et de l’espace pour faire des choix et prendre des décisions (à la hauteur de son âge et de sa maturité)?
  6. Est-ce que j’en fais trop pour mon enfant? Est-ce que je le surprotège? Mes interventions respectent-elles sa maturité et son niveau d’autonomie?
  7. Est-ce que je suis prête à changer, à me remettre en question?

 

5 TRUCS POUR DÉSAMORCER LA COLÈRE

1. «Je regarde mes garçons dans les yeux et je répète “je t’aime” à haute voix, même s’ils se fâchent et s’insurgent. Je sens la pression baisser. Ça finit par me faire sourire, et eux aussi. Autre truc, au lieu de hausser le ton, je prends quelques secondes pour prendre de grandes respirations, et j’essaie de comprendre leurs besoins.» – Marie-Eve Bernard maman de deux enfants de 5 et 2 ans

2. «On le verbalise! On décrit la situation à nos enfants et l’on nomme nos émotions: “Aujourd’hui, je me sens irritable, parce que j’ai mal dormi.” Les enfants voient qu’on n’est pas infaillible, qu’on a des défauts, qu’on fait des erreurs... et qu’on est digne d’amour.» – Stéphanie Deslauriers, psychoéducatrice

3. «On s’enferme dans les toilettes un petit cinq minutes. Ou l’on ouvre une fenêtre et l’on met la tête dehors. S’isoler permet parfois de se recentrer, de faire baisser le stress.» – Brigitte Racine, infirmière

4. «Je me force à me rappeler comment je me suis sentie après avoir crié, la dernière fois... Je me pince les lèvres et je me retiens!» – Nadine Tremblay, maman de trois enfants âgés de 3 à 6 ans

5. «On peut se rappeler que l’enfant n’agit pas de façon machiavélique ni par caprice. Il est en réaction à son environnement, il essaie de combler un besoin, il cherche à réguler une émotion. – Nadia Gagnier, psychologue

 

OUPS! ON A CRIÉ: 3 CHOSES À FAIRE APRÈS

1. «On s’excuse: “nous ne sommes pas toujours d’accord, mais j’ai dépassé les limites aujourd’hui. Je n’aurais pas dû crier et je le regrette. Je vais faire attention.”» – Nadia Gagnier, psychologue

2. «On avoue qu’on s’est emporté et qu’on a crié, on s’excuse et l’on demande à l’enfant comment il se sent. On se réconcilie lorsque l’enfant est prêt. Il faut respecter son rythme.» – Stéphanie Deslauriers, psychoéducatrice

3. «On répare les torts qu’on a causés en enfreignant la règle: on ne voulait pas crier et on l’a fait. On peut, par exemple, proposer à notre enfant de lire son histoire préférée, le soir venu, avec notre voix la plus douce. Ou de le bercer en chantant.» – Brigitte Racine, infirmière

 

 

 

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