Vie de famille
Organiser les vacances des enfants: un vrai casse-tête!
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Organiser les vacances scolaires des enfants est parfois un vrai casse-tête pour les parents. Pour eux, la fin des classes devient source de stress, surtout lorsqu'ils ne disposent que de deux semaines de congé. Quelques conseils.
L'horaire de l'école rythme le quotidien des enfants de septembre à juin. Avec les devoirs, les activités parascolaires et les amis, ils ont souvent des agendas aussi chargés que leurs parents. Mais en juin, fini la routine... pour deux longs mois. Pour plusieurs parents, c'est le cauchemar. La fin des classes devient une source de stress: comment occuper ses enfants pendant neuf semaines quand on ne dispose que de deux semaines de vacances?
Dès le mois de mars, les parents feuillettent les dépliants des camps de vacances et les guides d'activités de leur municipalité, histoire de voir les possibilités qui s'offrent à eux. L'objectif: trouver les meilleures activités pour leurs enfants et leur éviter la routine du 9 à 5 du service de garde. Et, peut-être un peu, calmer leur sentiment de culpabilité de ne pouvoir passer plus de temps avec leur progéniture.
Le stress ne disparaît pas avec les vacances
Le stress ne disparaît pas en fumée lors des vacances d'été. Parfois, c'est même le contraire, autant pour les parents que pour les enfants. Fin des classes, incertitude quant au programme estival, premier séjour au camp de vacances, les jeunes enfants d'âge scolaire subissent leur part de stress. « Le stress est un système adaptatif. Le cerveau sert à détecter les menaces et lorsque trouvées, il active son système de stress. Les enfants, comme les adultes vivent du stress même si leurs stresseurs sont différents », explique Pierrich Plusquellec, directeur associé du Centre d'études sur le stress humain de l'Hôpital Louis-H. Lafontaine.
« Pour qu'une situation soit stressante, elle doit comporter au moins l'une des conditions suivantes : elle doit être nouvelle, imprévisible et de manière plus importante, la personne doit avoir l'impression qu'elle n'a pas le contrôle sur la situation. Compte tenu de cette définition, il est clair que les enfants sont plus vulnérables au stress que les adultes, puisqu'ils ne possèdent bien souvent pas la capacité de contrôler les situations dans le but de diminuer la nouveauté et l'imprévisibilité », poursuit M. Plusquellec.
Planifier toutes les vacances ou non?
La solution serait-elle de planifier les vacances des enfants à la seconde près? Pas nécessairement. Les enfants ont aussi besoin de se reposer, d'oublier les horaires et de se réveiller sans le bruit du cadran. De réapprendre à avoir une vie désorganisée, du genre : «aujourd'hui, on ne fait rien», laissant toute la place à leur imagination pour occuper leur temps, soulignent certains psychologues.
La directrice du Centre d'études sur le stress de l'hôpital Louis-H. Lafontaine, Sonia Lupien, ne recommande pas non plus de surcharger les enfants d'activités ou de les envoyer au camp de vacances tout l'été, tout en précisant qu'il n'existe aucune étude sur les bienfaits des vacances désorganisées. Carole Sénéchal, professeure de pédopsychologie à l'Université d'Ottawa, indiquait pour sa part dans La Presse qu'on peut ajouter au stress des enfants si on leur impose des activités qui leur semblent au-delà de leurs capacités. Un peu de désorganisation peut donc être la bienvenue.
Le cocktail des vacances idéales
La formule magique pour des vacances scolaires idéales n'existe cependant pas, souligne Pierrich Plusquellec. Oui aux camps de vacances, oui aux vacances en famille, oui aux séjours chez les grands-parents oui aux semaines de jeu libre et oui à un peu d'organisation, synonyme de stabilité pour les enfants.
L'important, selon M. Plusquelles, est de prendre le temps de connaître son enfant, de cibler ses sources de stress et de trouver des moyens pour les éviter, selon sa personnalité. Il est ensuite plus facile de prendre des décisions éclairées sur le type de vacances à choisir.
Si, par exemple, Maxime aime savoir ce qui se passera demain et après demain, on planifie les détails: « demain on ira à la piscine, mais s'il ne fait pas beau, on se louera un film. Après-demain, tu visiteras tes grands-parents pour deux jours puis je reviendrai te chercher... ». À Julie, 8 ans, qui aime avoir du contrôle sur sa vie, on offre plutôt des choix: « tu préfères aller te baigner ou aller au parc avec tes amis aujourd'hui? » On considère nos enfants sans toutefois faire leurs quatre volontés!