Vie de famille
Les collations sont-elles bonnes pour les enfants?
Les collations sont-elles bonnes pour les enfants? Photographe : iStock Source : Coup de pouce, Avril 2016
Est-ce une bonne chose d'offrir souvent des collations à notre enfant? Des nutritionnistes répondent à la question.
«Ressentir la faim, lorsqu'on a la certitude qu'elle sera bientôt assouvie, n'a rien de dangereux pour la santé! Ce qui est malsain, c'est d'habituer les enfants à se nourrir à tout moment et à n'importe quelle heure de la journée», déclare le Dr Robert Lustig, exaspéré par les parents qui ne sortent jamais de la maison sans un sac rempli de barres et de biscuits de toutes sortes, au cas où. «Il faut réapprendre aux enfants à patienter, ce qui, forcément, contribuera à leur faire apprécier davantage les vrais repas.»
Cependant, les nouvelles approches en nutrition de l'enfant sont généralement beaucoup moins rigides. Catherine Lefebvre soutient que les enfants sont naturellement aptes à écouter leur faim en suivant leurs courbes de croissance, et qu'il faut leur faire confiance. Myriam Gehami, diététiste et nutritionniste spécialisée en troubles des conduites alimentaires à la Clinique psychoalimentaire de Montréal, abonde en ce sens. Celle qui, avec la Dre Nadia Gagnier, a cosigné le livre J'aime pas ça! J'en veux encore!, publié l'an dernier aux Éditions La Presse, affirme que lorsque le parent est trop contrôlant dans la sphère de l'alimentation, il risque de bousiller les signaux naturels de son enfant. «En matière d'alimentation, la responsabilité du parent est d'acheter et de préparer de la nourriture pour son enfant. Ensuite, c'est à l'enfant que revient la responsabilité de s'alimenter, selon ses goûts et ses limites. Lorsque l'on intervient trop, on risque de perturber son rapport à la nourriture.» En suivant cette ligne directrice, on peut ensuite faire confiance à l'enfant qui affirme avoir faim en rentrant de l'école, et simplement s'assurer que la collation qu'il va prendre en attendant le souper soit nutritive, explique Myriam Gehami. Pour ce qui est des jeunes enfants, il suffit de ne pas penser à leur place, précise-t-elle. «Si l'enfant pleurniche sans mentionner qu'il a faim, pourquoi le présumer en lui offrant d'emblée une collation? Par contre, si l'enfant a vraiment faim, il s'arrangera pour le laisser savoir et, dans ce cas, il sera adéquat de répondre à son besoin en lui proposant un petit quelque chose de nutritif.»
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