Vie de famille
Les 9 vérités essentielles de la nouvelle maman
Miho Aikawa_Getty Image Photographe : Miho Aikawa_Getty Image
À la naissance de notre trésor, on flotte sur un nuage. Puis, on doute, on s'inquiète, on se remet en question. Voici 9 vérités qui font du bien quand notre moral est au plus bas.
1. Un peu de poussière n'a jamais tué personne
Rien ne nous prépare vraiment à l'immense fatigue qui nous envahit parfois après la naissance d'un premier enfant. On croit que ça n'en finira jamais. Pourtant, plusieurs nouvelles mamans n'aident pas leur cause: dès que bébé dort, elles tentent d'expédier le plus de tâches possible. Et quand elles s'étendent enfin, Junior se réveille! Des mères qui ne se laissent pas de répit, Diane Bouchard, du Centre périnatal Le Berceau, à Beloeil, en voit beaucoup. «Elles se sentent coupables de se reposer alors que la lessive s'empile. Pour récupérer plus vite, elles ne devraient s'occuper que du bébé et de leurs soins personnels pendant les deux premières semaines.»
Un conseil: sage est le conseil qu'on se fait répéter avant d'accoucher et qu'on a tant de difficulté à mettre en pratique: se reposer en même temps que bébé. Infirmière au CLSC Olivier-Guimond, à Montréal, Carmelle Victor n'emploie plus le verbe dormir car trop de mamans rétorquent qu'elles n'ont pas sommeil ou qu'elles n'arrivent pas à dormir. «Je leur dis plutôt de s'étendre dès que leur poupon s'endort, car on peut se reposer même si on ne dort pas.»
2. Il n'y a pas de honte à accepter de l'aide
Après son accouchement, Annie, maman d'une petite Émilie d'un an, a eu peu de soutien de son conjoint. Elle était au bout du rouleau quand elle s'est enfin décidée à appeler une tante à la rescousse. «Pendant un mois, elle a séjourné chez moi deux jours par semaine. En plus d'effectuer des tâches ménagères, elle donnait le biberon la nuit, ce qui me permettait de dormir sans interruption. Si c'était à refaire, je n'attendrais pas six semaines avant d'accepter son offre.»
Un conseil: prévoir le coup avant l'accouchement. Si on hésite, on se garde une porte ouverte au lieu de refuser d'emblée. Par exemple, à belle-maman qui nous propose un coup de main, on répond qu'on n'hésitera pas à faire appel à elle si on en a besoin. Et on le fait! À la condition, toutefois, d'avoir une bonne relation avec elle. «Des nouvelles mamans me racontent que leur mère vient les aider mais qu'elles sont plus fatiguées à son départ qu'à son arrivée, dit Denise Viens, du Groupe les Relevailles de Québec. Quand on a une mère trop envahissante, il vaut mieux lui demander une autre forme d'aide. Par exemple, préparer des repas congelés ou faire une sortie avec notre aîné une fois par semaine.»
Par ailleurs, plusieurs organismes offrent des services de relevailles. Ainsi, une dame peut nous épauler quelques heures par semaine pour les soins à apporter au bébé et pour le ménage. Pour obtenir le nom des organismes oeuvrant dans notre région, on communique avec notre CLSC.
3. C'est normal d'éprouver des difficultés à allaiter au début
L'allaitement est naturel... mais pas toujours facile! Difficulté à mettre le bébé au sein, douleur, engorgement, crevasses et gerçures (souvent causées par un mauvais positionnement du bébé) sont des problèmes assez courants au début. «Avant que l'allaitement soit bien installé, il faut compter environ un mois, explique Louise Filteau, accompagnante à la naissance pour Alternative-Naissance, marraine d'allaitement chez Nourri-Source et maman de quatre enfants. On ne doit donc pas se décourager à la première difficulté. L'allaitement exige une adaptation tant de la mère que du bébé.» Et une très grande disponibilité, car un nouveau-né peut boire jusqu'à 12 fois par jour.
Un conseil: l'important, c'est de savoir qu'on peut facilement avoir accès à de l'aide si on tient vraiment à allaiter. Plusieurs organismes voués à la promotion de l'allaitement organisent des rencontres dans les CLSC et peuvent aussi nous suggérer une marraine d'allaitement. Les infirmières des CLSC peuvent également nous apporter le soutien et l'encouragement dont on a besoin.
Rachel, maman d'Ariane, 5 mois, s'est donné une longueur d'avance en suivant avant son accouchement un cours sur l'allaitement donné par l'organisme Chantelait de la région de Québec. «À l'hôpital, les infirmières se contredisaient à propos de l'allaitement, se souvient-elle. Par chance, j'avais confiance en moi grâce à la formation que j'avais suivie.»
4. On n'est pas une moins bonne mère parce qu'on n'arrive pas toujours à consoler bébé
Trois semaines après sa naissance, Ariane s'est mise à pleurer beaucoup, apparemment sans raison. «J'ai tout essayé: lui frotter le dos, la bercer, la mettre dans le sac ventral, rien n'y faisait, raconte Rachel. J'étais découragée et je remettais en question mes compétences de mère.» Après deux mois, à bout de souffle, elle contacte le Groupe les Relevailles de Québec. Denise Viens lui explique que certains bébés pleurent pour évacuer la fatigue et les tensions. «Ce sont souvent des bébés plus vifs et plus curieux que la moyenne. On croit parfois, à tort, qu'ils souffrent de coliques et on tente de les soulager. Ce faisant, on les stimule davantage, ce qui augmente la durée des pleurs.» Quand Rachel a eu compris que sa fille avait besoin de pleurer pour se prédisposer au sommeil, les pleurs ont diminué en durée et en intensité. «Je la stimulais le moins possible. Elle s'endormait au bout de quelques minutes. Ç'a été presque magique.»
5. On est la mieux placée pour connaître les besoins de notre bébé
«Es-tu certaine qu'il boit suffisamment? Il doit avoir encore faim.» Si on allaite, ces phrases nous deviendront familières. Or, si notre bébé prend du poids, fait pipi, dort bien et semble en forme, il n'a pas faim. Quoi qu'en dise grand-maman. «Les nouveaux parents reçoivent des conseils de tout un chacun, constate Linda Poirier, infirmière en périnatalité au CLSC Saint-Louis-du-Parc, à Montréal. Il est parfois très difficile de résister aux pressions de son entourage, surtout quand on est épuisée par des nuits écourtées.»
Un conseil: éviter la confrontation, répondre simplement «Merci, je vais y penser» et... faire à sa tête. S'obstiner, c'est perdre une énergie dont on a grandement besoin quand on vient d'accoucher.
6. Un nourrisson ne se «gâte» pas
«Prenez-le!» répond Diane Bouchard aux mamans qui appellent parce que leur bébé de quelques jours cesse de pleurer dès qu'elles le prennent dans leurs bras. «Oui, mais ma belle-mère me dit que je vais le gâter», rétorquent les jeunes mères désemparées. Faux!
Un conseil: jusqu'à 6 mois, on ne gâte pas un bébé en répondant à ses besoins. Et le nouveau-né a besoin d'être tenu tout contre nous. Il a vécu neuf mois dans notre ventre à ressentir notre chaleur et nos mouvements et à entendre les battements de notre coeur. En le prenant, on le rassure et on l'aide à acquérir un sentiment de sécurité. On ne le gâte pas.
7. Un bébé fait ses nuits quand il dort 5 heures de suite
«Est-ce qu'il fait ses nuits?» Cette question, les nouveaux parents se la font poser mille fois. Avant de répondre «pas encore», voyons ce qu'en dit la Dre Céline Belhumeur, pédiatre à la Clinique du sommeil et au Centre du développement de l'Hôpital Sainte-Justine. «Pour un bébé naissant, faire ses nuits signifie dormir 4 à 5 heures de suite. Pour un bébé de 3 mois, c'est 5 à 6 heures d'affilée. Entre 4 et 6 mois, c'est dormir entre 6 et 8 heures sans se réveiller, car, à cet âge, le bébé n'a plus besoin d'être nourri la nuit.» S'il se réveille - et la plupart des bébés ont des réveils nocturnes -, il a plus de chances de se rendormir sans aide si on l'a habitué à s'endormir seul dès la naissance.
Un conseil: dans la mesure du possible, on ne l'endort pas au sein ou au biberon, mais on le dépose dans son lit avant qu'il soit complètement endormi. «Quand un bébé s'endort toujours en tétant, il recherche les mêmes conditions quand il se réveille la nuit, explique la Dre Belhumeur. Il réclame donc ses parents.»
8. On a le droit d'en avoir marre parfois
Linda Poirier rencontre régulièrement des nouvelles mères étonnées par le temps et l'énergie qu'elles doivent consacrer à leur nouveau-né. «Elles pensaient qu'il dormirait tout le temps.» Or, un nouveau-né boit 8 à 12 fois par jour (ce qui prend 4 à 10 heures), doit être changé une dizaine de fois, cajolé, bercé, lavé. Et génère une quantité incroyable de lessive. «On a le droit parfois d'avoir le goût de déposer notre bébé dans le bac à recyclage - en autant qu'on ne fait que le penser! témoigne Élysabeth, maman de deux filles de 1 et 3 ans. Quand j'en avais marre, j'allais me promener au centre commercial. Les gens me complimentaient sur mon bébé et ça me remontait le moral.»
Un conseil: surtout, on met à contribution le papa. «Les nouvelles mamans ont tendance à laisser peu de place au père, remarque Denise Viens. Pourtant, si on le décourage dès le début de prendre soin de son enfant, il risque de se désengager par la suite.» Peu importe si le pyjama est mal attaché ou les bas non assortis: on lâche prise, d'accord?
9. On attend 9 mois avant d'essayer nos vieux jeans
Si notre bébé n'a que quelques semaines lorsqu'on tente d'enfiler pour la première fois le jean qu'on portait avant notre grossesse, on se dirige à coup sûr vers une grosse déception... Il n'y a que les stars de cinéma et les mannequins qui arborent une taille de guêpe peu après leur accouchement (on se demande bien comment, d'ailleurs). Les autres, les femmes ordinaires comme nous, prennent environ 9 à 12 mois avant de retrouver leur poids initial.
Un seul conseil: patience!