Vie de famille
Le bon côté des choses
Le bon côté des choses
Photographe : Huffington Post
Le droit de chialer en est un qui me tient beaucoup à cœur. La bourrue en moi a trouvé chaussure à son pied en devenant mère. L’excès de chialage parental est une sorte privilège pour compenser la mise à mort de nos ambitions personnelles.
Et on ne manque pas une occasion de chialer. Puis, entre deux lamentations, on réitère que malgré tout, c’est don’ gratifiant et formidable, des enfants. Comme pour se déculpabiliser de notre spleen chronique. Une chute causée par un dégât d’eau sur mon plancher de cuisine a été mon point de basculement vers le positivisme. Debout à la fenêtre, le coccyx endolori et les yeux contemplant l’immensité du ciel, je me suis dit : Ça fait, le chialage. Sois le positif que tu veux voir dans le monde. Mords dans la vie!
Sans plus attendre, voici les heureux privilèges de la parentalité (dit-elle en ouvrant une boite pleine de papillons) :
¡Primo! (Parce que l’espagnol est une langue heureuse) - Plus jamais besoin d’inventer d’excuse pour ne pas aller quelque part. Les enfants sont un puits sans fond d’imprévus et d'empêchements. Même pas besoin de faker la gastro quatre fois par année ; tu l’as pour vrai!
¡Dos! Personne ne s’attend à ce que t’aies l’air en forme, ever. Tu peux te taper tous les marathons Netflix que tu veux pendant que les enfants dorment. En arrivant au travail avec ta face de vedette sans maquillage, t’as juste à dire « les dents » et tout le monde va te sacrer patience pour que tu ne t’étales pas sur le sujet.
¡Tres! C’est socialement beaucoup mieux accepté de dire que t’as hâte à ton verre de vin quand tu passes la journée avec des enfants. Il y a quelque chose de particulièrement épuisant dans le fait de participer au développement de l’avenir de notre société #humilité. C’est probablement à cause de la négociation incessante. Du fait que des fois, t’as envie de leur crier que leur raisonnement est vraiment à chier. Mais tu te retiens. Parce que s’il faut que tu leur payes une thérapie, bye-bye la retraite au soleil.
¡Quatro! Le ménage est inutile. Faire du ménage avec des enfants dans la maison m’inspire la même réaction que quand je vois quelqu’un laver son entrée de driveway au boyau d’arrosage : ÇA DONNE QUOI ? Ce qu’il faut savoir, c’est qu’une maison en bordel, c’est repoussant, mais une maison en bordel avec des enfants, c’est vivant! Il suffit de déclarer l’embargo sur le ménage et d’éparpiller des jouets et hop! Bonjour Sangria dans la cour.
Crédit : Marie-Pier Valiquette
¡Cinco! Pas d’attente au resto. Ils ont hâte que tu partes pour que Qualinet puisse nettoyer les vestiges du repas de ton enfant. D’ailleurs, j’en profite pour donner un truc aux hôtes(ses) pour qui les enfants sont un concept étranger : si l’enfant ne semble pas en mesure de maitriser sa bave, il est fort probable qu’il ne soit pas non plus en mesure de gérer un cahier d’activités et trois crayons de cire.
¡Seis! Pas besoin de se servir une deuxième portion. Suffit d’en servir une trop grande aux enfants et de finir le tout en ayant l’air emmerdé par leur manque de considération pour les enfants affamés de ce monde.
Crédit : Marie-Pier Valiquette Photographe
¡Siete! Mentir est non seulement facile, mais souhaitable. Parce que malgré le coefficient élevé de « quessé ça » de leurs innombrables bricolages, il est important de les encourager et de participer à l'ascension de leur estime personnelle.
Sans oublier, en position ¡ocho!, un privilège de taille : les allocations et les déductions d’impôt. Cha-ching! Okay, c’est loin d’accoter les dépenses. Le truc, c’est de faire exactement le contraire de tout ce qui est recommandé : ne pas manger local, se foutre de l’environnement, magasiner chez les multinationales, utiliser le wifi du voisin…
Ce qui m’amène à ¡nueve!, mon dernier point : Fais ce que tu veux, tu seras jugé anyway ! Tu as déjà commis l’acte d’égoïsme suprême : tu t’es reproduit malgré que la surpopulation soit un fléau. Rendu là, autant t’acheter un pétrolier en styromousse pour des vacances en famille abordables ! #LeBonCôtéDesChoses