Vie de famille
Grand-parent: Un rôle à ne pas négliger
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Comme on est grand-parent pendant 20 ans en moyenne, aussi bien en être un bon! Voici quelques pistes pour y arriver.
Au Québec, 78 % des grands-parents jugent qu’ils font partie de la vie de leurs petits-enfants. Que ce soit en les gardant, en les accompagnant lors d’activités scolaires ou encore au moment des vacances annuelles. C’est en tout cas ce que montrait un sondage réalisé en 2015, par la maison Crop.
«Je crois que la présence des grands-parents est encore plus grande qu’avant, et c’est tant mieux», estime la psychologue Nathalie Parent, auteure de Pour grands-parents seulement!. Notamment parce que, généralement, les deux parents travaillent et que les agendas familiaux sont souvent bien chargés.
Autre grand changement que l’on ne peut ignorer, selon elle: à une époque pas si lointaine, la plupart des grands-parents avaient de nombreux petits-enfants. «Aujourd’hui, ce sont les petits-enfants qui ont plusieurs grands-parents!», constate la psychologue.
C’est en effet le cas dans plusieurs familles recomposées par exemple, lorsque les liens avec les «ex-grands-parents» sont préservés. Ce qui est une excellente chose d’ailleurs si, bien sûr, les rapports sont bons. En effet, une étude menée par des chercheurs de l’Université d’Oxford en 2008, auprès de 1500 enfants, a montré que la présence active des grands-parents auprès de leurs petits-enfants réduisait souvent les problèmes de comportement et les troubles émotionnels, surtout chez les ados vivant dans des familles séparées ou divorcées. En somme, les grands-parents assureraient une certaine stabilité.
Une diminution de symptômes dépressifs, de risques d’alzheimer, une meilleure santé cognitive et émotionnelle... tout cela, et plus encore, découle d’une bonne relation entre grands-parents, petits-enfants et, bien sûr, parents. Comment préserver un tel rapport? Pour Monic Avoine, vice-présidente de l’Association des grands-parents du Québec, elle-même grand-maman, «le rôle des grands-parents n’est pas d’éduquer, mais d’aimer, de gâter et de soutenir leurs petits-enfants. Les grands-parents sont souvent aussi les passeurs de l’histoire familiale, un aspect important de leur rôle.»
«Pour que ça marche, les parents et les grands-parents doivent connaître les attentes de chacun et s’entendre sur leur rôle», souligne Nathalie Parent. Qu’est-ce que les parents attendent de leurs propres parents, et vice versa? Il faut aussi comprendre que les grands-parents, aussi heureux soient-ils de passer du temps avec leurs petits-enfants, ne sont pas une ressource inépuisable. «Mais souvent, ils n’osent pas dire non, et ce, même s’ils sont fatigués ou qu’ils avaient prévu autre chose», ajoute Monic Avoine.
Car s’il a été prouvé plus d’une fois que la présence des grands-parents auprès de leurs petits-enfants a des effets très positifs, chaque famille trouvera son propre point d’équilibre quant à la quantité de ce temps partagé. Tous les scénarios fonctionnent à condition qu’ils conviennent à tout le monde. «Autant les grands-parents doivent éviter de s’imposer, voire de s’ingérer dans la vie des parents, autant les parents doivent respecter les capacités et les envies des grands-parents... et montrer de la reconnaissance à leur égard. «J’entends souvent des aînés se plaindre de ne jamais recevoir de merci lorsqu’ils s’occupent des petits-enfants, dit Monic Avoine. Même s’ils le font avec plaisir, ils n’aiment pas que leur aide soit tenue pour acquise.»
Le lien tout spécial qu’il y a entre grands-parents et petits-enfants vient aussi souvent du fait que chez papi et mamie, les choses ne se passent pas toujours exactement comme à la maison. Et c’est tant mieux. «Je connais une grand-maman qui sert parfois du spaghetti en guise de déjeuner, raconte Monic Avoine. Pour les enfants, c’est quelque chose qui sort de l’ordinaire. C’est la fête!» Selon Mme Avoine, si les grands-parents doivent tenir compte des règles établies par les parents en ce qui a trait à l’éducation de leurs enfants, elle croit en revanche que les parents ne doivent pas se montrer trop stricts et imposer trop de restrictions aux grands-parents. «Ils doivent accepter que lorsque leurs enfants sont chez grand-maman et grand-papa, la routine va être un peu différente et que c’est correct comme ça.»