Vie de famille

Êtes-vous une mère poule?

Êtes-vous une mère poule?

  Photographe : Annie Villeneuve

Même si notre petit dernier avance doucement vers l’âge adulte, on peut parfois avoir du mal à le laisser voler de ses propres ailes. Pourquoi cette tendance à le couver?

 

De prime abord, je ne me considère pas comme une mère poule avec mes deux grands de 17 et 20 ans, bien que... à bien y penser, certains de mes réflexes auraient peut-être besoin d’être révisés. Pourquoi, par exemple, est-ce moi qui prends rendez-vous chez le médecin pour mon plus jeune? Et surtout comment se fait-il que je l’accompagne encore à la clinique alors qu’il conduit?

Je ne suis pas seule dans mon camp. J’ai une amie qui avoue faire encore les bagages de son fils de 18 ans quand la famille part en voyage. Une autre amie, Florence, maman de deux jeunes adultes de 25 et 23 ans se voit aussi comme une mère poule pour son dernier. «Il est à l’université et il vit encore avec nous, raconte-t-elle. Je fais l’épicerie, ses repas et sa lessive. Je range parfois ses affaires, et il m’arrive de m’occuper pour lui de tâches administratives, comme demander une copie de son certificat de naissance alors qu’il pourrait le faire lui-même.» Pourquoi en faire autant? C’est un réflexe pour Florence. «Je sens que c’est moi la responsable de tout et que si je ne le fais pas, ça ne se fera pas. J’ai peut-être l’impression qu’il a de la difficulté à gérer certaines choses. Mais je devrais sans doute lui faire davantage confiance.»

À mesure que nos enfants grandissent, il faut adapter notre rôle de parent, indique Sylvie Boucher, psychologue et coach de vie. «On a appris qu’être une bonne mère, c’est prendre soin de son enfant, dit-elle. Quand on ne lui prodigue plus des soins, on peut avoir l’impression de mal jouer notre rôle.» Or, quand notre jeune vieillit, notre rôle consiste davantage à le guider et à l’accompagner vers l’âge adulte en lui montrant par exemple à cuisiner, à faire son lavage, à entretenir sa voiture, à payer ses factures, etc.

«C’est vital que les parents cessent de couver leur jeune pour lui apprendre à devenir un adulte capable de gérer sa vie, dit la psychologue. Apprendre à devenir autonome augmente la confiance et l’estime de soi d’un jeune, ce qui participe à son bonheur et à son bien-être.» Prendre soin de notre jeune adulte, ça veut donc dire le laisser se débrouiller sans nous, lui montrer à prendre des décisions et à assumer les conséquences de ses actes. Non seulement notre enfant sera plus responsable, mais il sera aussi plus heureux. Et, bonne nouvelle, donner de la corde à notre jeune ne l’éloignera pas de nous, précise Sylvie Boucher. Au contraire, cela resserrera les liens. «Plus on permet à un jeune de s’épanouir, plus il l’apprécie et reste proche de ses parents», conclut-elle. Comme quoi nos poussins ne cesseront pas de nous aimer, même si on les couve moins.

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