Vie de famille

Découvrir le plaisir de lire… dans un hamac!

Découvrir le plaisir de lire… dans un hamac!

� Istockphoto.com Photographe : � Istockphoto.com Auteur : Coup de Pouce

Afin de créer un climat de détente propice à développer le plaisir de lire chez les enfants, l’école primaire Marie-Anne a mis sur pied une initiative originale: des périodes de lecture… dans un hamac!

Située à Rawdon, dans la région de Lanaudière, l'institution d'enseignement privé prône la créativité comme valeur première à inculquer aux élèves. Les idées marginales et les projets originaux surgissent, année après année, au grand plaisir de la directrice et fondatrice, Carole Lalancette, qui soutient l'établissement depuis 20 ans. Parmi les projets implantés, Lire dans un hamac... à l'école! est sans conteste l'un des plus originaux.

Lire dans un hamac!
Depuis près d'un an, une trentaine de chaises-hamacs sont installées dans le corridor de l'école Marie-Anne. Lors des périodes de lecture, qui suivent un horaire en rotation, les élèves de chacune des classes ont le privilège de s'y installer confortablement. «Pendant ces périodes, les enfants se détendent. Ils se sentent dans une bulle, et il y a moins de pression par rapport à leurs camarades à savoir à quelle page le voisin est rendu. Il y a un grand respect du rythme de lecture de chacun», explique Carole Lalancette. La directrice se rappelle en riant avoir vu, au début du projet, les plus petits s'endormir dans leur hamac, un livre à la main. Une année scolaire plus tard, les jeunes apprécient toujours autant ce moment privilégié et ils ont même hâte d'aller lire.

Les professeurs notent que les enfants obtiennent de meilleurs résultats à leur contrôle de lecture depuis le début du projet. «Comme ils prennent le temps de lire sans pression, leur capacité de rétention est améliorée», se réjouit la directrice. Tout un exploit quand on sait que la cause première des troubles d'apprentissage vient des lacunes en lecture et que les chances de rattrapage sont très faibles passé l'âge de 10 ans.

C'est en cherchant des solutions pour favoriser le développement des jeunes que la directrice et le personnel ont mis sur pied ce moyen original de donner le goût de la lecture aux enfants, dès la maternelle. «La philosophie de l'école est de déstabiliser l'apprenant avec des styles différents pour le stimuler et le surprendre», souligne Carole Lalancette, qui croit fermement au potentiel de chacun des 220 élèves inscrits à l'école innovatrice.

Le programme de lecture n'est pas le seul à avoir prouvé la justesse de vue de l'enthousiaste directrice. Apprendre en atelier
L'éducation en plateaux, en place depuis une dizaine d'années, est un autre exemple de ces initiatives qui favorisent l'apprentissage parallèle. Après un enseignement théorique de la matière débité par le professeur, les élèves sont invités à sortir des classes pour un volet atelier. En équipe, ils réalisent un exercice pratique lié à ce qu'ils ont appris. Les locaux de musique et d'arts plastiques, la bibliothèque et le gymnase sont mis à leur disposition, et les professeurs circulent pour apporter leur aide. «Les élèves appartiennent à tout le monde, et les niveaux se mélangent», précise la directrice.

Cette méthode d'apprentissage permet aux jeunes de développer leur autonomie tout en étant soutenus adéquatement. Ils peuvent aussi explorer et exploiter leurs forces et leurs faiblesses dans un cadre moins strict, souligne Carole Lalancette. «Dans la vie, en plus de savoir réfléchir, il faut savoir se salir», blague-t-elle.

Regain d'énergie et de passion
En avril, les élèves de l'école Marie-Anne sont soumis à un «choix passion», question de retrouver un peu d'énergie avant la fin de l'année. Ils peuvent participer à un projet sportif, musical, théâtral ou artistique auquel ils consacrent une demi-journée par semaine. «Avec leur projet en tête, les profs et les élèves ne voient pas passer la fin de l'année, et on contourne le sentiment de lassitude qui a pu s'installer», explique Carole Lalancette.

Combler par la nature
Pour se détendre, il n'y a pas que les hamacs. Il y a aussi la nature. Un jardin a été aménagé sur le terrain de l'ancienne station de ski, et des arbres ont été plantés dans la cour de récréation. En septembre, les élèves peuvent goûter les légumes cultivés sur place et ainsi acquérir une forme de conscience par rapport à la terre. Au sommet de la montagne, un belvédère a été construit. Le sentier qui y mène est bordé de 12 panneaux d'interprétation des arbres; une autre façon originale de se connecter à son environnement.

La communication non violente
Pour que des problèmes relationnels ne viennent saboter ces efforts d'innovation, la directrice a implanté entre les murs de son établissement une forme de communication non violente. Déjà très populaire en Europe, la communication non violente se formule en quatre étapes que Carole Lalancette applique dès qu'un problème de communication ou d'intimidation survient:

-    observer la situation;
-    exprimer son sentiment par rapport à la situation;
-    exprimer son besoin par rapport au sentiment ressenti;
-    trouver un moyen de répondre à son besoin.

Le pire ennemi de la communication est de penser pour l'autre et d'interpréter sans avoir validé, estime Carole Lalancette. Les élèves apprennent donc plus d'une centaine de mots servant à exprimer un sentiment précis et ils sont toujours accompagnés par le personnel dans leur démarche. Grâce à cet outil basé sur le respect de soi et de l'autre, des différences et de l'évolution de chacun, les élèves sont plus susceptibles d'établir des rapports harmonieux entre eux.

Directrice
Pas de discrimination
Contrairement à l'image qu'on se fait des écoles privées, l'établissement est ouvert à tous. «Comme je suis moi-même passée pour une niaiseuse au primaire et que j'ai détesté ces années à cause de ma dyslexie, je ne fais pas de discrimination quant à la sélection des élèves», lance avec éloquence Carole Lalancette. «Chacun doit avoir et peut avoir sa chance ici. Il s'agit que les parents fassent équipe avec nous pour que tout le monde y trouve sa place.»

Le passage des élèves vers le secondaire est aussi planifié avec les parents afin que chacun se retrouve dans un établissement qui saura mettre en valeur ses capacités de développement et d'apprentissage dans un domaine qui le passionne. La directrice se soucie que chaque élève trouve sa voie une fois qu'il aura quitté l'école Marie-Anne. Quant à elle, il n'y a aucun doute qu'elle a trouvé la sienne, puisque son œuvre et son dévouement des 20 dernières années sont appréciés par toute sa communauté.

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