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Comment parler des tragédies aux enfants

Comment parler des tragédies aux enfants

  Photographe : iStock

Attentats terroristes, exécutions d’otages, fusillades... Alors que ces images terribles passent en boucle à la télévision, faut-il en parler aux enfants? Et si oui, comment?
 

Alors que ces images terribles passent en boucle à la télévision et sur les réseaux sociaux, faut-il en parler aux enfants? Et si oui, comment?

S’il vaut mieux tenir les très jeunes enfants loin des images de la tragédie et ne pas en parler devant eux, il est indiqué d’aborder le sujet avec les enfants d’âge scolaire, selon la coach familiale Nancy Doyon, de SOS Nancy.

De toute façon, notre écolier sait sans doute déjà qu’il s’est passé quelque chose. On commence par lui demander s’il a entendu parler de l’événement. Ensuite, on le laisse parler pour cerner ce qu’il sait et ce qu’il a compris. Si son imagination prend le dessus sur les faits ou s’il rapporte des faussetés, on rectifie ce qu’il n’a pas tout à fait compris, mais sans ajouter d’informations.

On reste tout aussi concise quand on répond à ses questions. Inutile de lui fournir des détails morbides qu’il ignore.

 

Exprimer ses émotions

Il est important de lui faire partager ce qu’il ressent par rapport à ce geste haineux. Des questions comme «Qu’est-ce qui t’inquiète?» ou «Comment te sens-tu par rapport à la fusillade?» peuvent l’aider à s’ouvrir. On valide aussi ses émotions: «C’est vrai que ça fait peur.»

«En le faisant parler et en l’écoutant, on permet à notre enfant d’extérioriser ses émotions négatives», dit Nancy Doyon.

C’est une bonne chose également d’exprimer notre tristesse et notre compassion pour les victimes. Toutefois, il est préférable de garder nos craintes pour nous, selon la spécialiste.

«Les enfants se fient aux réactions des adultes pour évaluer la menace. Plus on est ébranlée, plus ils risquent d’être anxieux.»

Pour être en mesure de rassurer notre jeune, il faut donc rester calme et ne pas amplifier le danger.  

 

Leurs questions, nos réponses

• Est-ce que ça peut arriver ici? On opte pour la vérité: des choses terribles arrivent parfois, mais c’est quand même très rare. Pour aider notre enfant à mettre le danger en perspective, Nancy Doyon suggère de lui montrer un grand pot de riz dans lequel on a déposé un grain de riz peint en noir. Selon elle, il est toutefois acceptable de trafiquer un peu la vérité en affirmant aux 5 ans et moins qu’un tel événement n’arrivera pas ici.

«Comme l’enfant de cet âge ne saisit pas encore les nuances, il est incapable de relativiser.»

• Pourquoi ils ont fait ça? On admet qu’on ne sait pas: «Des gens commettent des actes violents qui ne se comprennent pas.» Surtout, on profite de l’occasion pour lui rappeler qu’on ne tue pas pour des idées, que les désaccords doivent être exprimés avec des paroles.

Même s’il n’est pas évident de trouver les bons mots, on évite d’ignorer les questions ou le besoin de parler de notre enfant. Sinon, son inquiétude restera entière. De plus, il risque aussi de se retrouver avec des émotions qui le dépassent et en déduire qu’il ne faut pas parler des situations difficiles, met en garde l’Hôpital de Montréal pour enfants dans un document sur le sujet.

À l’inverse, on évite de trop en faire pour le rassurer, car on lui passe alors le message qu’il a raison d’avoir peur. S’il reparle du drame après quelques jours, un câlin peut suffire à lui démontrer qu’il est en sécurité avec nous.

 

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