Vie de famille

Comment inculquer de saines habitudes alimentaires à notre enfant?

Comment inculquer de saines habitudes alimentaires à notre enfant?

Thinkstock Photographe : Thinkstock Auteur : Coup de Pouce

Ce n’est pas en prêchant la saine alimentation que l’on convainc nos enfants de mieux se nourrir, mais en donnant l’exemple. Comme c’est plus facile à dire qu’à faire, voici des repères complémentaires au Guide alimentaire.

Un matin, il mange comme un oiseau, le lendemain comme un ogre. Une journée, il aime les poivrons, l'autre, il les déteste... Comme l'appétit des enfants en bas âge est parfois aussi difficile à déchiffrer que la valeur nutritive des aliments, trois nutritionnistes nous refilent quelques recettes gagnantes pour transmettre de bonnes habitudes alimentaires à nos apprentis mangeurs.

De 8 à 18 mois: une période d'expérimentation

À cet âge, bébé découvre le monde, il se montre curieux et exprime son besoin d'expérimenter. «C'est important de profiter de cette période d'ouverture pour lui présenter régulièrement des aliments nouveaux et variés. Ça l'incitera à vouloir poursuivre son exploration alimentaire plus tard», conseille Stéphanie Côté, nutritionniste chez Extenso, le centre de référence en nutrition de l'Université de Montréal.

Même si cette période se déroule généralement bien, certains ont du mal à s'adapter aux différentes textures, consistances et températures des aliments; tandis que d'autres mettront beaucoup de temps à avaler leur repas. «Dans tous les cas, il importe de respecter le rythme du bébé, souligne Marie Breton, collaboratrice de Coup de pouce et auteure de plusieurs livres sur l'alimentation. Les nourrissons n'apprennent pas tous au même rythme et c'est aux parents de s'adapter et non l'inverse.»

Il faut aussi savoir que l'appétit de bébé varie énormément, selon son métabolisme, son âge, son sexe ainsi que ses poussées de croissance et dentaires, par exemple. «La faim et la satiété sont des sensations innées. C'est important de respecter l'appétit de bébé, aussi changeant soit-il, et de ne jamais le forcer à manger», souligne Stéphanie Pernice, nutritionniste à l'Hôpital Sainte-Justine.

De 18 mois à 3 ans: la néophobie alimentaire, une (autre) affirmation de soi

Le célèbre «terrible two» se répercute dans l'alimentation vers l'âge de 2 ans. Le petit revendicateur commence alors à exprimer ses goûts et dégoûts, il se met à refuser des aliments qu'il adorait et devient réticent à la nouveauté.

C'est durant cette période que peut apparaître la néophobie alimentaire (réticence aux nouveaux aliments). «L'enfant qui mangeait de tout et avec appétit peut changer subitement. Cette étape normale du développement est vécue par les trois quarts des tout-petits», affirme Stéphanie Côté, auteure du livre Un enfant sain dans un corps sain.

Parfois, on doit offrir un aliment jusqu'à une vingtaine de fois avant que l'enfant daigne y goûter. Malgré les réticences, on continue de lui présenter régulièrement de nouveaux aliments. Il les apprivoisera tranquillement à l'aide de ses sens: il les observera, les sentira, les manipulera... pour éventuellement les mettre dans sa bouche et les manger!

«Ça demande de la compréhension et de la patience de la part du parent, car le processus peut paraître long, poursuit Stéphanie Côté. Mais le contexte et l'ambiance dans lesquels se déroule cette familiarisation doivent rester agréables pour que l'association faite avec l'aliment demeure positive.»

Puisque les petits de cet âge se nourrissent encore en réaction aux signaux de faim, il revient aux parents de leur instaurer une structure de repas et d'imposer des limites. En d'autres mots, fini le grignotage à toute heure de la journée! On leur offre trois repas et de une à trois collations par jour, à des heures fixes.

De 3 à 5 ans: Le plaisir de manger vient en mangeant dans le plaisir!

L'enfant d'âge préscolaire s'ouvre de nouveau à l'inconnu, il se comporte mieux à table, il manipule plus habilement ses ustensiles, les aliments lui sont plus familiers et il recherche moins à s'affirmer et à se différencier de ses parents.

Tout semble plus facile, mais attention aux interdits! «Souvent, les parents veulent tellement inculquer de saines habitudes alimentaires à leur progéniture qu'ils bannissent totalement la malbouffe ou n'achètent que des aliments santé», met en garde Stéphanie Pernice. Attiré par l'interdit, l'enfant partira à la recherche constante de délices sucrés ou sautera dans le plat de croustilles lors d'une fête. «Le rôle du parent est de banaliser la malbouffe. C'est sain d'offrir parfois des frites ou des bonbons à un enfant», ajoute la nutritionniste.

De plus, on évite de faire du chantage («Si tu ne finis pas ton assiette...»), de la négociation («Encore deux bouchées et tu auras droit à...») ou des promesses de récompense («Si tu te comportes bien aujourd'hui...») avec des aliments sucrés ou du fast-food, ce qui, encore une fois, pourrait amener le tout-petit à créer de mauvaises associations.

Finalement, pour les enfants de tous les âges, le plaisir de manger (et de bien manger) vient avec l'ambiance qui règne durant les repas. «Il est prouvé que les repas en famille sont la meilleure façon d'inculquer de bonnes habitudes alimentaires aux enfants, conclut Marie Breton. Ils permettent de donner l'exemple, tout en renforçant les liens affectifs entre les membres de la famille.»

 
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