Vie de famille
Ce que mange mon enfant à l’école: qui décide vraiment?
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C’est à n’y rien comprendre! Comment se fait-il que nos enfants aient droit à certains aliments dans leur lunch, mais pas leur cousin, qui fréquente l’école voisine?
Pire: pourquoi notre aîné peut manger un kiwi en classe, alors que c'est interdit à sa petite sœur, qui étudie dans le local d'à côté?
Bien que les écoles doivent souscrire à la politique sur les saines habitudes de vie mise en place par la commission scolaire, chaque établissement promulgue ses propres règles en ce qui a trait à ce que les enfants peuvent, ou non, manger sur son territoire. Ces règles s'élaborent systématiquement autour de deux principes: manger santé et diminuer les risques reliés aux allergies.
De manière générale, exit la malbouffe (croustilles, friandises, desserts sucrés et boissons gazeuses), les noix et les arachides. La suite dépend de la réalité de chacun des établissements. «Certains enseignants restreignent davantage en raison d'allergies sévères au sein de leur groupe, plus spécifiquement chez les petits, car ils tendent à s'échanger de la nourriture, explique Jennifer Ouellette, directrice de l'école primaire Saint-Antoine-Marie-Claret, à Montréal. Et comme les élèves prennent leur collation en classe, il faut être très vigilant. Si un enfant mange de l'ananas à son bureau, par exemple, et qu'un enfant allergique vient compléter un atelier à cet endroit plus tard, les risques de réaction sont accrus. Au secondaire, les élèves mangent essentiellement à la cafétéria et sont plus vigilants quant aux allergies. Il n'y a donc pas lieu de réglementer autant.»
Un règlement flexible?
Qu'arrive-t-il si les parents d'un enfant ajoutent des biscuits dans sa boîte à lunch pour le dessert? «Bien que certains produits - boissons gazeuses, croustilles et friandises - soient carrément interdits, on tolère certains aliments moins santé, répond Claudine Roy, responsable du service de garde de l'école primaire Armand-Racicot, à Longueuil. C'est difficile d'interdire à un papa ou une maman d'ajouter un petit gâteau Vachon de temps à autre. Mais lorsqu'on voit que c'est récurrent, on essaie de sensibiliser les parents.»
«Même si cela contrevient au règlement, je n'empêcherai jamais un enfant de manger des Pattes d'ours comme collation, car c'est peut-être la seule chose qu'il aura l'occasion de se mettre dans l'estomac avant le dîner, renchérit Jennifer Ouellet, dont l'école est située en milieu défavorisé. Il arrive qu'on offre à certains enfants une compote de fruits pour compléter leur repas, mais on ne retirera jamais un aliment de leur boîte à lunch.»
Les parents ont-ils voix au chapitre?
Oui, via le conseil d'établissement, affirme Éric Chevalier, directeur de l'École Armand-Racicot. «Les directions soumettent une règlementation, mais il revient au conseil d'établissement - auquel siègent des parents élus - d'avaliser ou de refuser nos propositions, explique-t-il. Les autres parents peuvent aussi participer aux discussions puisque les assemblées du conseil d'établissement sont publiques. Seulement, bien peu d'entre eux se présentent à ces séances...»