Vie de famille
À chacune ses finances: la jeune maman
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Notre situation financière nous préoccupe et on aimerait bénéficier de judicieux conseils? Voici une série d'articles pour nous aider à y voir clair dans nos finances, selon son profil. Ici, on s'adresse aux jeunes mamans. Concernée? Lisez ce qui suit!
- Sa situation
Début trentaine, la jeune maman vit avec son conjoint et leurs jeunes enfants dans une maison dont elle est copropriétaire. Son revenu familial est confortable et elle reçoit mensuellement des prestations familiales du gouvernement. Elle peut toutefois connaître une baisse de ses revenus en raison d'un congé de maternité ou d'un ralentissement de ses activités professionnelles pour s'occuper des enfants.
- Ses priorités financières
S'assurer d'avoir un contrat de vie commune et un testament.
Si on n'est pas mariée ni unie civilement, il est primordial, signale Jocelyne Houle-LeSarge, de rencontrer un notaire afin de protéger le patrimoine familial, c'est-à-dire nos ressources financières et celles de nos enfants en cas de rupture ou de décès d'un des conjoints. Car le Code civil ne reconnaît aucun statut juridique aux conjoints de fait. «L'état civil qui leur est attribué est celui de célibataire, rappelle Hélène Marquis dans son livre Guide de la planification fiscale, Les conjoints de fait. Pour cette raison, il est important d'établir un contrat de vie commune.» «Ce contrat établit les règles que le couple veut se donner en ce qui concerne, notamment, les dépenses communes et le partage du patrimoine familial en cas de rupture, indique Lison Chèvrefils. C'est important de le faire pour éviter que tout ce qu'on a accumulé ne s'envole en frais d'avocats en cas de rupture.» Selon Statistique Canada, près de 35 % des couples au Québec vivent en union libre. Et la Chambre des notaires du Québec note que seulement 21 % d'entre eux ont rédigé un contrat de vie commune. Le testament est lui aussi essentiel, car, si on est conjoints de fait et que notre conjoint décède, tous les biens, dont la maison, vont aux enfants même s'ils sont mineurs.
Épargner en vue des grossesses.
«À partir du moment où on songe à faire un bébé, on devrait commencer à épargner en fonction de ce projet, dit Lison Chèvrefils. À même le budget familial, on évalue le montant qu'on peut épargner chaque mois et on le place dans un compte d'épargne comme le CELI. Cet argent pourra être utilisé durant le congé de maternité, ou plus tard si on reste plus longtemps à la maison ou si on reprend le travail à temps partiel. Le but, c'est de garder notre autonomie financière et d'avoir accès à des fonds même si on subit une baisse de revenu durant cette période.»
Poursuivre son épargne retraite avec l'aide de son conjoint.
Pas facile d'épargner pour la retraite durant cette période où, en tant que jeune maman, on connaît une baisse de revenu. Mais pas question d'être pénalisée parce qu'on travaille moins pour prendre soin des enfants. Lison Chèvrefils suggère que le conjoint cotise dans un REER conjoint au nom de la maman. «De cette façon, le montant investi sera déduit de son revenu, mais le dépôt appartiendra à sa conjointe.»
Revoir les dépenses familiales au prorata des revenus.
Il est primordial que les dépenses de la famille se fassent de manière équitable, selon les revenus de chacun. «Autrement, il y en a un des deux qui s'appauvrit au détriment de l'autre», dit Lison Chèvrefils. Il faut s'asseoir et faire les calculs. Parfois, on pense que tout est égal, mais on se trompe, rappellet- elle. Si on gagne 30 000 $ et notre conjoint 45 000 $, on apporte 40 % du revenu familial de 75 000 $. On devrait donc payer 40 % des dépenses communes (remboursement hypothécaire, assurances, voiture, épicerie, électricité, téléphone, Internet, vacances, dépenses liées aux enfants, etc.).
Conserver son compte de banque personnel.
Il peut être pratique d'avoir un compte conjoint pour gérer les dépenses familiales, mais chacun devrait garder un compte personnel, prévient Lison Chèvrefils. «Chacun gère ensuite son salaire, ses dettes et ses dépenses personnelles (vêtements, sports, sorties) dans son propre compte. Pas juste pour garder une autonomie financière mais aussi pour se protéger, dit la planificatrice financière. Si on n'a que notre compte commun et que notre conjoint, pour une raison ou une autre, ne paie pas ses impôts, le compte peut être saisi.» De plus, si un des conjoints est mis en faillite par un créancier, la cote de crédit de l'autre sera aussi entachée si toutes les transactions financières sont
communes.
Commencer à épargner pour les études des enfants.
Même s'il ne nous reste pas beaucoup de sous à mettre de côté pour ce type d'épargne, on prend un Régime enregistré d'épargne-études (REEE). Même si c'est juste avec 100 $, on l'ouvre pour devenir admissible aux subventions gouvernementales liées à ce type de régime (voir ci-dessus). On peut y mettre les cadeaux en argent des grands-parents, des marraines. Et si on n'a pas nécessairement besoin des allocations familiales, on peut les y mettre aussi.