Loisirs et jeux
Décourager le matérialisme chez nos enfants
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Nous vivons dans une société qui encourage la consommation. Nos enfants y sont exposés dès leur plus jeune âge. Comment leur faire plaisir sans encourager des valeurs matérialistes? Tout est une question d’équilibre.
La liste est interminable. Pour Noël notre enfant veut un chien, un iPad, 1000 formes LEGO, de nouveaux jeux pour la console, des bébelles et des bidules électroniques chers. Seront-ils utiles? Seront-ils appréciés? Comment faire comprendre à Fiston qu'il ne pourra pas tout recevoir et qu'il est déjà bien chanceux d'avoir ce qu'il a, tout en lui faisant plaisir et en entretenant l'esprit des fêtes?
Tous les parents aiment voir les visages heureux de leurs enfants en train de déballer des cadeaux. Observer cette fébrilité... cet enthousiasme. Mais aucun parent ne souhaite assister à une scène du déballage express et continu, excessif, sans pause. Personne ne veut voir sa progéniture adopter le comportement d'enfants gâtés, ingrats et impolis. Trouver l'équilibre demande du doigté. «Nous vivons dans une société de consommation, dit Marie-France Haineault, psychoéducatrice à l'Hôpital de Montréal pour enfants. Pourtant, je suis convaincue qu'un adulte qui a tout n'est pas nécessairement plus heureux ou satisfait. C'est la même chose chez les enfants.» En 2014, les Québécois ont dépensé en moyenne 738$ par ménage aux fêtes (ce qui englobe les cadeaux, les décorations, la nourriture, les boissons, etc.) selon le Conseil québécois du commerce de détail.
Désirer quelque chose, que ce soit une nouvelle voiture pour un adulte ou un jouet pour un enfant, est une valeur à encourager. «Il n'y a rien de mieux que d'espérer, d'attendre et de travailler pour obtenir quelque chose», souligne Mme Haineault qui tente d'enseigner cette vertu à ses trois enfants. Lorsqu'il est temps de parler des cadeaux de Noël, que le père Noël soit de la partie ou non, la psychoéducatrice suggère de prendre le temps de faire le point avec les enfants. «On peut leur expliquer que le père Noël ne peut répondre à toutes les demandes de tous les enfants du monde, dit-elle. Si l'enfant ne croit plus au père Noël, il est important de lui faire comprendre que sa liste est constituée de vœux, de rêves et qu'il ne pourra tout recevoir.» La notion peut être difficile à saisir pour les tout-petits (3 à 5 ans), mais elle doit être abordée, croit Mme Haineault.
Idéalement, un travail est fait en amont: pour décourager le matérialisme chez les enfants à l'aube de Noël, il faut leur apprendre à savourer tous les petits plaisirs de la vie, tout au long de l'année. Par exemple, on évite de souligner les succès, victoires, bons gestes et comportements adéquats par des «petites surprises»... «On offre un privilège à son enfant, comme de passer du temps ensemble, ce qui est beaucoup plus important, souligne Marie-France Haineault, responsable du service des services éducatifs à l'hôpital. Prendre 30 minutes pour jouer à un jeu de société ou pour lire un livre a plus de valeur pour l'enfant que de recevoir une bébelle du magasin.»
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Il faut aussi faire de la place à l'enfant dans les préparatifs de Noël (que ce soit décorer le sapin, cuisiner un dessert spécial, chanter des classiques des fêtes, emballer des cadeaux, etc.) aide à instaurer des traditions familiales - et celles-ci ramènent aux valeurs et au sens de la fête. «On fait participer notre enfant, par exemple, en lui permettant de faire des cadeaux à quelques personnes qui lui sont chères ou en donnant des jouets à des familles moins bien nanties, résume Mme Haineault. L'enfant apprend ainsi que donner fait autant plaisir que recevoir.»
Autres conseils
Pour freiner l'élan de surconsommation de nos enfants, on peut donner (uniquement) quatre cadeaux par enfant: un jouet/jeu demandé par l'enfant, un truc dont il a besoin, un vêtement et un livre. Comment faire plaisir autrement à son enfant? On sort des sentiers battus et on pense à offrir des billets pour une sortie culturelle (cinéma, musée, théâtre, spectacle), un cours ou un camp (musique, cirque, cuisine, langue, etc.), un abonnement à un magazine qui l'intéresse, un cadeau fabriqué à la main, des articles de sports, etc.
Comment faire de bons choix? On mise sur la qualité plutôt que sur la quantité. On consulte le Guide cadeaux de l'équipe de Coup de Pouce pour de bons conseils d'achats, des astuces et des suggestions.
Et on n'oublie pas de montrer l'exemple en consommant moins et mieux.