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Qu’est-ce que le syndrome des ovaires polykystiques?
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Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), aussi appelé syndrome de Stein-Leventhal, peut être à l’origine de problèmes de fertilité. On fait le point sur les causes, les symptômes et les traitements possibles de ce trouble.
Le syndrome des ovaires polykystiques se traduit par une augmentation inhabituelle de la quantité d'androgènes (hormones mâles) dans les ovaires, ce qui perturbe la production des ovules. Au lieu d'être libérés au moment de l'ovulation, ceux-ci se transforment en kystes - de petites poches remplies de liquide - qui s'accumulent dans les ovaires et augmentent parfois de volume.
Il faut faire la distinction entre des ovaires polykystiques et le syndrome des ovaires polykystiques. «Si on faisait passer une échographie à toutes les femmes en âge de procréer, 20 % d'entre elles auraient des ovaires d'aspect polykystique, mais elles n'auraient pas toutes d'autres symptômes en lien avec le SOPK», explique la Dr Louise Lapensée, obstétricienne et gynécologue spécialisée en fertilité à la clinique de procréation assistée du CHUM et à la clinique OVO, à Montréal. Pour que l'on puisse poser un diagnostic de SOPK, on doit observer deux des trois symptômes suivants:
- présence de kystes ovariens à l'échographie;
- cycles menstruels irréguliers (moins de huit cycles par année)
- signes d'un taux élevé d'hormones mâles: acné, pilosité excessive, y compris au niveau du visage (hirsutisme).
Causes et symptômes
Les causes du SOPK ne sont pas connues de façon certaine, mais les résultats des études menées jusqu'à présent pencheraient vers le facteur génétique. «Nous ne sommes pas rendus à faire du dépistage prénatal, car aucun gène n'a encore été identifié, mais la recherche tend à pointer vers une anomalie génétique de résistance à l'insuline», précise la Dr Lapensée. Ce sont de 6 à 8 % des femmes qui seraient touchées par ce trouble.
Le SOPK se caractérise par plusieurs symptômes dont le nombre et l'intensité peuvent varier selon les femmes. En voici une dizaine:
- cycles menstruels longs et irréguliers (oligoménorrhée);
- absence de menstruations (aménorrhée);
- surpoids et difficulté à perdre du poids;
- acné;
- pilosité excessive;
- perte de cheveux;
- hypertension;
- excès de cholestérol et de triglycérides;
- infertilité.
Les symptômes peuvent se manifester dès l'adolescence, mais on pose généralement le diagnostic après que la femme arrête la prise de contraceptifs oraux (qu'elle cherche à tomber enceinte ou non), car ceux-ci masquent les symptômes du SOPK.
Même si le SOPK n'occasionne pas nécessairement des problèmes de fertilité, il diminue les chances qu'une femme devienne enceinte, puisqu'il est associé à des cycles menstruels irréguliers. Il est donc fréquent que les spécialistes des cliniques de fertilité, qui reçoivent des couples aux prises avec des difficultés à concevoir, diagnostiquent le SOPK. «Nous voyons des cas de SOPK tous les jours, atteste la Dr Lapensée, ils représentent 15 % des causes d'infertilité.
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Traitements
Malheureusement, le SOPK ne se guérit pas. En revanche, on peut en contrôler les symptômes. Si l'un des symptômes observés est la surcharge pondérale, la première étape est la perte de poids. Selon la Dr Lapensée, en instaurant de saines habitudes de vie (exercice, alimentation), possiblement avec l'aide d'une nutritionniste et d'un endocrinologue, un tiers des femmes atteintes réussissent à devenir enceintes.
La perte de poids permet de diminuer considérablement l'hyperandrogénisme (acné, pilosité) et le risque de souffrir de diabète de type 2. Les femmes qui ne désirent pas devenir enceintes peuvent, quant à elles, prendre un contraceptif oral pour régulariser leur cycle.
Dans le cas des femmes qui souhaitent avoir un enfant et qui souffrent de troubles métaboliques découlant du SOPK (diabète, hypertension), il est important de consulter un endocrinologue afin de suivre un traitement. En effet, ces pathologies peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé du fœtus et même provoquer une fausse couche.
Si après la perte de poids, il n'y a toujours aucun signe de grossesse, on peut envisager la prise de médicaments qui stimulent l'ovulation. La Dr Lapensée se veut rassurante: «Il ne faut pas s'inquiéter, car le syndrome des ovaires polykystiques reste un problème de fertilité courant qui se traite bien.»
Enfin, la spécialiste mentionne que le fait d'avoir moins de quatre menstruations par année est dangereux, puisque cela augmente les risques de cancer de l'endomètre. La Dr Lapensée invite donc les femmes concernées à consulter un gynécologue.
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