Grossesse
Peut-on courir enceinte?
Jogging et grossesse font-ils bon ménage? Pas pour toutes les femmes! En effet, il faut respecter certaines conditions.
La majorité des professionnels de la santé et du sport s'entendent sur un point: si on pratiquait la course à pied régulièrement avant d'être enceinte, il n'y a pas de problème à poursuivre cette activité pendant la grossesse. Sinon, on choisit un sport plus doux, tel que la natation, l'aquaforme ou la marche.
Attention!
«Si la patiente a des saignements, un placenta mal placé, qu'elle fait de l'hypertension, qu'elle vit une grossesse à risque, qu'elle attend des triplés ou encore qu'elle fait du diabète de type 1 non contrôlé, on préfère lui recommander d'éviter la course à pied», affirme la Dr Mélanie Savard-Côté, de la Clinique médicale Montée de la Baie.
Même si on est une coureuse aguerrie, il peut y avoir des contre-indications à courir durant la grossesse. «Le mieux est de discuter de la question avec le professionnel qui fait votre suivi de grossesse, souligne la Dr Savard-Côté. Celui-ci pourra évaluer votre condition actuelle à l'aide d'analyses sanguines, d'échographies et d'appareils de mesure de la tension artérielle et il tiendra compte de vos antécédents. Ainsi, il saura s'il y a des précautions à prendre. Si vous vivez une grossesse à risque, il ajustera ses recommandations au fil des semaines.»
À voir: 4 exercices pour la nouvelle maman
On adapte sa pratique sportive à sa condition
Les changements physiologiques attribuables à la grossesse requièrent certaines adaptations. Le corps de la femme enceinte subit plusieurs modifications qui rendent la pratique de la course à pied plus difficile. Pour que tout se passe bien, on s'adapte à notre nouvelle condition. Un bon document à consulter? Le guide publié par Kino Québec, Active pour la vie, activité physique et grossesse . Voici également quelques points à surveiller.
- «Le poids de la femme enceinte change, et elle a un plus gros volume de sang. Elle sera donc essoufflée et fatiguée plus rapidement qu'à l'habitude. Même au repos, elle dépense plus d'énergie, car son rythme cardiaque augmente d'environ 5 à 10 battements par minute», précise Chantal Daigle, kinésiologue au département de kinésiologie de l'Université de Montréal. La solution? On ne se met pas en mode performance et on court pour le plaisir et le bien-être, quitte à réduire notre vitesse et notre intensité pré-grossesse.
- On doit aussi surveiller la température de notre corps. «Il faut boire beaucoup d'eau et s'hydrater tout au long de l'activité physique. On met des vêtements adéquats qui laissent passer la transpiration et on ne va surtout pas courir à midi en pleine canicule», soutient la kinésiologue.
- À cause d'un déséquilibre hormonal, les ligaments, les os et les muscles deviennent plus souples. Il faut donc revoir notre façon de courir afin d'éviter les blessures.
À lire aussi : Grossesse: pourquoi faut-il prendre soin de son périnée?
Mieux vaut s'arrêter lorsque...
Il est primordial d'être à l'écoute de son corps tout au long de la grossesse. Certains signes nous disent qu'il faut arrêter. «Lorsque la patiente remarque un essoufflement important, une douleur à la poitrine, des contractions douloureuses, un saignement vaginal, des pertes liquides, des étourdissements ou même des évanouissements, mieux vaut cesser de courir et parler de la question avec son médecin», conseille la Dr Savard-Côté.
On recommence quand?
Le moment du retour à la course après la naissance du bébé est différent pour chacune. Tout dépend de l'accouchement, de la fatigue, de la douleur... Ça change d'une femme à une autre, d'un accouchement à un autre. La Dr Savard-Côté nous donne néanmoins quatre conseils :
• On recommence à courir graduellement. D'abord, on marche, ensuite on fait de la marche rapide et on progresse lentement en augmentant la fréquence, la durée, et l'intensité des sorties, selon notre tolérance. On s'ajuste au jour le jour; si on a moins bien dormi, on en fera moins cette journée-là. On garde en tête que le premier mois en est un d'adaptation. Il faut y aller à son rythme et s'écouter.
- On s'assure d'avoir un bon soutien-gorge, car la taille des seins change après l'accouchement.
- Les hormones qui influencent la flexibilité des ligaments persistent dans l'organisme pendant six mois après l'accouchement. On évite donc les mouvements brusques.
- Après un accouchement, on peut noter un peu d'incontinence à l'effort. Pour nous aider, on fait des exercices pour renforcer le périnée (Kegels).
Recommandé