Grossesse
Le test de diabète de grossesse: vraiment nécessaire?
Au Canada, on recommande à toutes les femmes de se soumettre à un test de dépistage du diabète gestationnel entre leur 24e et 28e semaine de grossesse. Voici pourquoi.
La prévalence du diabète de grossesse a augmenté partout dans le monde depuis 10 ans, parallèlement à l'augmentation du taux d'obésité et de diabète dans la population en général. Au Québec, 5 à 10% des femmes enceintes sont touchées par le diabète gestationnel. Pourtant, certaines femmes enceintes se demandent encore si le dépistage systématique du diabète de grossesse est efficace et nécessaire.
«Ce test est nécessaire - et c'est le seul reconnu - pour dépister une maladie qui présente peu de symptômes et qui, si elle n'est pas traitée, comporte des risques pour la mère et l'enfant», soutient la Dre Hélène Long, endocrinologue, responsable de la clinique de grossesse à la Cité-de-la-Santé de Laval et coordonnatrice du centre régional du diabète de Laval. «Les signes du diabète de grossesse sont discrets, dit-elle. On est plus fatiguée, on a la bedaine qui grossit plus vite, avec plus de liquide amniotique, mais on peut percevoir ces symptômes tard dans la grossesse.» Elle ajoute que près de la moitié des femmes qui font du diabète de grossesse ne présentent pas de facteurs de risque identifiables au départ, comme l'obésité, des cas de diabète dans leur famille et un bébé de 4 kilos ou plus lors d'une grossesse précédente.
«Un diabète de grossesse non traité place la maman à risque d'avoir un gros bébé et donc un accouchement difficile, avec plus de risques de césarienne et d'instrumentation, dit la Dre Long. Ce diabète augmente aussi les risques d'accoucher avant terme et peut entraîner de la prééclampsie (une élévation de la tension artérielle), qui augmente notamment les risques de fausses couches. Le bébé de poids élevé peut manquer d'oxygène et présenter une hypoglycémie à la naissance si l'accouchement a été difficile. Il présente aussi un risque plus important de devenir obèse et diabétique à partir de l'adolescence.»
La Dre Long précise que le diabète de grossesse se contrôle bien grâce à un plan alimentaire qui réduit et répartit les glucides dans notre diète, jumelé à des exercices adaptés. «À Laval, seulement 15 à 20 % des patientes souffrant de diabète de grossesse prennent de l'insuline.» Dans 90 % des cas, le diabète de grossesse disparaît après l'accouchement.
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