Grossesse
Diabète de grossesse: ce qu'il faut savoir
pojoslaw/Getty Images Photographe : pojoslaw/Getty Images
Souvent asymptomatique, le diabète de grossesse touche une proportion importante de femmes et peut avoir de sérieuses conséquences.
Touchant jusqu'à 20 % des femmes, le diabète de grossesse (aussi appelé diabète gestationnel) se manifeste habituellement au cours du 2e ou 3e trimestre par une élévation anormale du taux de sucre dans le sang (glycémie). Cela survient lorsque le pancréas ne réussit pas à produire le surplus d'insuline nécessaire pour compenser la production accrue d'hormones durant la grossesse.«La bonne nouvelle, c'est que, dans 90 % des cas, le diabète disparaît après l'accouchement; la moins bonne, c'est que les femmes qui en sont atteintes ont de 20 à 50 % plus de risque de développer un diabète de type 2 au cours des 5 à 10 années suivant leur grossesse», souligne Serge Langlois, président-directeur général de Diabète Québec.
Souvent peu de signes
Le diabète gestationnel est souvent asymptomatique, ou ses symptômes (grande fatigue, mictions plus fréquentes et abondantes, soif exagérée, maux de tête) sont confondus avec d'autres maux fréquents liés à la grossesse.
Les personnes à risque sont celles qui ont:
- un surplus de poids;
- une grossesse tardive (après 35 ans);
- des antécédents familiaux de diabète de type 2;
- déjà souffert de diabète gestationnel;
- déjà accouché d'un bébé de plus de 9 livres (macrosomie);
- déjà eu un taux de sucre anormalement élevé (intolérance au glucose ou prédiabète);
- une descendance autochtone, latino-américaine, africaine ou asiatique;
- souffert du syndrome des ovaires polykystiques ou d'acanthosis nigricans (décoloration brunâtre de la peau);
- pris des médicaments oraux de corticostéroïdes sur une longue période.
Le test de dépistage
Le test de dépistage a pour objectif de réduire les complications chez la mère durant la grossesse (hypertension, prééclampsie, infection urinaire, accouchement prématuré ou par césarienne) ainsi que chez l'enfant à la naissance (hypoglycémie, jaunisse, difficultés respiratoires, poids de plus de 9 livres). Le diabète de grossesse n'augmente pas le risque de malformations ou de diabète chez le bébé.
Les personnes à risque doivent passer le test en début de grossesse. Sinon, au Canada, on le recommande à toutes les femmes entre leur 24e et 28e semaine de grossesse, au moment où la production d'hormones «anti-insuline» est la plus élevée. Pour poser un diagnostic, on soumet la femme enceinte à un test d'hyperglycémie provoquée par voie orale (HGOP), qui consiste en l'ingestion d'un liquide sucré, jumelé à une ou à plusieurs prises de sang pour mesurer la glycémie.
«La femme souffrant du diabète de grossesse sera suivie par une diététiste, qui élaborera un plan d'alimentation personnalisé pour répartir les portions et la quantité de glucides à ingérer durant la journée. Évidemment, on l'encouragera aussi à être active, souligne Serge Langlois. Quand la glycémie demeure trop élevée, de l'insuline ou, plus rarement, des antidiabétiques oraux peuvent être prescrits.» Lors de l'accouchement, l'équipe médicale surveillera le taux de glycémie de la mère. La glycémie du bébé sera contrôlée quelques heures après sa naissance.
En prévention
Pour prévenir le diabète de grossesse, il est recommandé de maintenir un poids santé, d'avoir une alimentation équilibrée et de faire de l'activité physique régulièrement. Cette hygiène de vie permet également à la femme atteinte du diabète de grossesse d'éviter de développer un diabète de type 2 plus tard.
Pour plus d'information, on consulte la brochure Diabète et grossesse, publiée par Diabète Québec (2013).
À lire aussi: 10 super aliments pour la femme enceinte