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Atténuer les douleurs de l'accouchement

Atténuer les douleurs de l'accouchement

iStockphoto.com Photographe : iStockphoto.com Auteur : Coup de Pouce

La plupart des femmes ont peur de la douleur de l'accouchement. C'est normal, mais il y a moyen de l'apprivoiser. Voici un survol des possibilités naturelles et médicales qui s'offrent à vous pour vous préparer au jour J.

La détente avant tout

Aux yeux de plusieurs mères, la douleur de l'accouchement est perçue comme une ennemie et elle est amplifiée par les histoires d'horreur racontées par les femmes de leur entourage. Au moment où elles découvrent la douleur des contractions, les mères ont généralement tendance à se crisper. Dans un tel contexte, le col de l'utérus devient tendu et peu enclin à s'étirer, les muscles du corps sont rigides et s'oxygènent mal, ce qui accentue la sensation de douleur. Souvent, à cause d'un manque de préparation dans la période prénatale, les femmes sont épuisées dès la phase de latence.

Au contraire, en vous ouvrant à la douleur, en tentant de relâcher tous vos muscles (faciaux et corporels) et en respirant lentement et profondément, vous risquez de demeurer beaucoup plus calme et de bénéficier des effets analgésiques des endorphines (hormones secrétées par le cerveau en période de détente et qui agissent comme de petites doses de morphine).

Plusieurs éléments peuvent favoriser la sécrétion naturelle des endorphines et dévier l'attention de la douleur:

- une chambre de naissance tranquille avec des lumières tamisées, où les parents se sentent dans un climat d'intimité;

- de la musique douce;

- se sentir entourée par des personnes proches, comme son conjoint et son accompagnante à la naissance;

- le rire;

- les compresses d'eau chaude sur le ventre;

- le massage au bas du dos, etc.

Les approches naturelles

Avec les approches naturelles, la femme a l'impression d'être plus proche de son enfant puisqu'elle le sent descendre au moment des contractions. Si elle arrive à sécréter des endorphines, dans la détente, plutôt que de l'adrénaline, elle arrive à vivre son accouchement dans un contexte peu médicalisé, en partie ou en totalité. Par contre, même si elle peut être atténuée, la douleur demeure présente pendant le travail et la poussée. Ces méthodes s'apprennent dans des cours prénatals de groupe ou spécialisés et elles peuvent être pratiquées dans la plupart des hôpitaux et maisons de naissance, au Canada.

L'autohypnose ou HypnoNaissance

Dans les rencontres prénatales en question, les mères font des exercices de respiration et de visualisation. Elles se plongent dans un état de relaxation, où elles apprennent à se centrer sur leur bébé. Par exemple, elles peuvent visualiser que leurs contractions sont des vagues d'océan. Entre les séances, les femmes sont appelées à s'autohypnotiser régulièrement, par des exercices. Elles développent ainsi des pensées positives quant à l'accouchement.

Une fois admise en salle de naissance, guidée au besoin par les suggestions de leur conjoint, de l'accompagnante ou d'enregistrements sonores, elles ont généralement la capacité de se relaxer par elles-mêmes et de se concentrer dans la visualisation. L'attention est ainsi détournée de la douleur.

La méthode Bonapace

Cette méthode s'apprend lors d'une formation en période prénatale et elle s'applique au moment de l'accouchement. Elle se divise en trois parties:

1. Dévier l'attention de la douleur

Vous développez votre confiance en vous et vous tentez de créer une atmosphère calme et positive en salle de naissance.

2. Masser les zones douloureuses

Votre conjoint ou l'accompagnante vous masse, entre les contractions.

3. Combattre la douleur par la douleur

Pendant les contractions, votre conjoint ou l'accompagnante appuie sur des points de votre corps qui sont douloureux. Inspirées par la médecine traditionnelle chinoise, ces pressions favorisent la sécrétion d'endorphines et stimulent la descente du bébé.

L'acupuncture contre la douleur

L'acupuncture pratiquée pendant le travail permet d'atténuer la douleur. En plus de procurer un effet analgésique naturel, elle amène les bienfaits suivants:

- réduit le temps de travail;

- soulage la pression ressentie dans le bas du dos et du ventre;

- stimule la descente du bébé;

- écourte la période de délivrance.

L'accouchement dans l'eau

En général, les mamans soulagent considérablement la douleur de leurs contractions lorsqu'elles prennent un bain à la même température que leur corps. Certaines d'entre elles poussent même leur enfant dans l'eau, auprès de sages-femmes, dans des maisons de naissance ou à la maison. L'eau a des propriétés relaxantes et antispasmodiques. La dilatation du col est plus facile; les muscles et les articulations se détendent et le poids du bébé est atténué.

Les positions d'accouchement et exercices sur le ballon de naissance

Pendant les contractions, plusieurs positions assise, debout ou sur un ballon de naissance peuvent être adoptées à la fois pour atténuer les douleurs dorsales, masser le périnée et faire descendre plus facilement le bébé.

Les approches médicales

Vous pouvez bénéficier d'interventions médicales au moment où la douleur de l'accouchement devient insupportable et que vous vous sentez à bout de forces. Les analgésiques sont notamment utiles lorsque les contractions sont vives et rapprochées, qu'un travail est long ou se complique. Vous avez le choix d'accepter ou de refuser n'importe quel acte médical. Vous pouvez notamment vous renseigner au sujet de ces interventions, lors de vos cours prénatals ainsi qu'en consultant les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Un nombre grandissant de parents préparent dans ce sens un plan de naissance.

Les calmants

Les analgésiques de type Démérol, Nubain et morphine réduisent un peu la perception de la douleur chez la femme.

Avantages: ils favorisent une détente entre les contractions.
Désavantages: ils peuvent occasionner des étourdissements, de l'euphorie, de la nausée et faire baisser la pression artérielle. Utilisés trop tôt (à moins de 3 cm de dilatation), ils peuvent également ralentir le travail.

La péridurale

Ce type d'anesthésie, qui agit en bas des seins jusqu'aux pieds, soulage presque en totalité la douleur des contractions.

Avantages: elle permet à la mère de dormir et de connaître un moment de répit avant la poussée.
Désavantages: elle provoque assez souvent des maux de tête, de la fièvre et une chute de pression artérielle. Elle peut allonger la durée de l'accouchement (surtout lorsque prise avant 5 cm de dilatation), réduire le réflexe de poussée, augmenter l'utilisation de ventouse ou de forceps et les risques de césarienne.

L'anesthésie du bloc honteux

Ce type d'anesthésie est faite dans le vagin et elle va jusqu'à l'épine sciatique où elle pénètre la paroi vaginale, à l'endroit où passe le nerf honteux.

Avantages: ce type d'anesthésie permet de soulager en partie la douleur de la poussée.
Désavantages:
la mère ressent moins son bébé, lors de la poussée, ce qui peut en allonger la durée. Cette anesthésie comporte aussi d'infimes risques d'hématome du ligament large, une perforation du rectum et des lésions au nerf sciatique.

La césarienne

En principe, au Canada, vous ne pouvez pas obtenir une césarienne sur demande. Cette chirurgie est seulement pratiquée lorsque le bébé se présente en siège ou lorsque la mère vit des complications d'accouchement et que la santé de la mère ou du bébé est compromise. Cependant, les césariennes sur demande pour éviter la douleur à tout prix et les vergetures connaissent une augmentation aux États-Unis, et au Brésil, c'est une pratique populaire. Au Québec, la tendance émerge et certaines mères la revendiquent, sans être toujours conscientes des risques associés à cette chirurgie.

Avantages: la mère ne ressent pas la douleur du travail puisqu'elle est anesthésiée.
Désavantages:
il y a des risques d'infections et d'hémorragie. La mère est en convalescence, lors des premiers jours suivant la naissance de son enfant. Il peut aussi y avoir des complications accrues lors des grossesses subséquentes (saignements abondants, difficulté avec le placenta, rupture de la cicatrice utérine, etc.).

  

Saviez-vous que...

Aux Pays-Bas, seulement 15 % des femmes ont recours à l'anesthésie péridurale comparativement à 86 % au Québec. Et plus de 30 % d'entre elles donnent naissance à leur enfant à leur domicile, auprès de sages-femmes par rapport à moins de 1 % au Québec.

Lire notre dossier sur la grossesse.


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L'Ordre des acupuncteurs du Québec
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