Grossesse
Ai-je «raté» mon accouchement?
Tant d'attentes entourent la venue d'un nouveau-né qu'on peut en venir à idéaliser l'accouchement. Que faire si on garde un mauvais souvenir de cette expérience?
Les mois passent, mais on garde encore un arrière-goût amer quand on songe à notre accouchement? «Les femmes ont beaucoup d'attentes et souvent même un plan précis de leur scénario d'accouchement, explique Véronique Boisvert, sexologue et auteure de Bien vivre ma période postnatale (Les Éditeurs réunis). Pourtant, on ne peut rien prédire, et le déroulement est parfois totalement différent de ce qu'on avait imaginé. Quand cela arrive, on se sent une mauvaise mère. Il faut bien comprendre que, dans un accouchement, on est à la merci de la nature. C'est une des rares fois dans notre vie où on s'y trouve ainsi confrontée.» Il est vrai que, quand on est habituée à tout régler au quart de tour (boulot, maison, études, etc.), il peut être difficile d'accepter de ne pas avoir le contrôle absolu sur notre accouchement. En ce sens, il devient un puissant exercice de lâcher-prise.
«Après coup, même si tout ne s'est pas déroulé comme on l'a souhaité, on doit se dire qu'on a fait des choix qui répondaient à nos besoins à ce moment précis, avec les meilleures informations qu'on avait», dit Véronique Boisvert. Qu'on ait une césarienne alors qu'on voulait un accouchement naturel, il reste qu'on a notre bébé à nos côtés. «Et on doit se souvenir que c'est ce qui compte», ajoute-t-elle. Comme pour tout deuil, cela demande du temps. «C'est important de ne pas s'isoler, d'en parler en gardant en tête que l'accouchement n'est pas un lieu où on peut avoir un A+», rappelle la spécialiste. Enfin, on se rappelle que la manière dont on a accouché n'influence en rien notre capacité à être une super maman!