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L’infection urinaire chez l’enfant de moins de 3 ans

L’infection urinaire chez l’enfant de moins de 3 ans

Shutterstock Photographe : Shutterstock Auteur : Coup de Pouce

À part la fièvre, les infections urinaires ne présentent aucun symptôme chez les enfants de moins de trois ans.  Voici ce que vous devez savoir pour ne pas passer à côté.

L'infection urinaire est une infection bactérienne. On distingue l'infection urinaire basse de la vessie (cystite) et l'infection urinaire haute du parenchyme rénal (pyélonéphrite). Avant l'âge d'un an, elles sont plus fréquentes chez les garçons, mais après la première année de vie, elles prédominent chez les filles. Avant l'âge de huit ans, 7 à 8% des filles sont affectées par une infection urinaire contre 1 à 2% des garçons.

«C'est un grand défi de détecter les infections urinaires chez les tout-petits», affirme le pédiatre Michael Dickinson, chef du service pédiatrique de l'hôpital de Miramichi, au Nouveau-Brunswick. Chez les enfants de plus de trois ans, comme chez l'adulte, il peut y avoir d'autres symptômes, tels qu'une sensation de brûlure en urinant, une plus grande fréquence des mictions ou encore de l'incontinence alors que l'enfant était propre. Mais chez les enfants de moins de trois ans, on ne remarque qu'une forte fièvre. Comme celle-ci peut être le symptôme d'autres maladies, il faut consulter rapidement un médecin, qui pourra faire un test urinaire, c'est la seule manière de confirmer la présence d'une bactérie.

Diagnostic et traitement

La Dre Julie Franc-Guimond, urologue pédiatrique au CHU Sainte-Justine indique qu'il y a trois façons de procéder à un test urinaire chez les enfants:

  • Pour les enfants de moins de 6 mois: la ponction vésicale;
  • Pour les enfants de plus 6 mois qui sont incontinents: le cathétérisme vésical;
  • Pour les enfants ayant acquis la propreté: la collecte d'urine à mi-jet.

En quelques heures, on obtient un résultat préliminaire qui indique s'il y a infection ou non. Il faut ensuite attendre trois jours pour obtenir le résultat de la culture bactérienne.

Si les premiers résultats indiquent une infection, le Dr Dickinson comme la Dr Julie Franc-Guimond suggèrent de commencer l'antibiothérapie immédiatement. Chez l'enfant de moins de trois mois, le traitement s'administre systématiquement par voie intraveineuse et nécessite une hospitalisation. Au-delà de cet âge, si l'état général est bon, le traitement peut être donné d'emblée par voie orale. La durée totale du traitement s'échelonne sur 10 à 14 jours.

Causes et complications

La cause de l'infection urinaire peut être liée à l'âge et à l'anatomie normale de l'enfant. En effet, avant l'âge de deux ans, l'urètre (canal de sortie de la vessie) étant plus petit, il est plus facile pour les bactéries venant des selles, de se frayer un chemin jusqu'à la vessie. Cela est particulièrement vrai chez les filles dont l'urètre est plus court que celles des garçons.

L'origine de l'infection peut aussi être liée à une anomalie anatomique. Pour le savoir, il faut effectuer des tests supplémentaires. Chez les garçons de moins d'un an, la Dre Franc-Guimont préconise une échographie abdomino-pelvienne systématique. Chez les filles et les enfants plus âgées, elle recommande une échographie rénale seulement.

S'il y a récidive, ça devient plus préoccupant, il convient donc de faire d'autres tests, dont une cystographie mictionnelle, afin de voir s'il y a un reflux vésico-urétéral (urine qui remonte dans les reins). C'est une prédisposition anatomique qui peut causer les infections urinaires.

Dans le cas d'un enfant propre, le dysfonctionnement de la fonction d'élimination, comme la constipation, pourrait aussi être à l'origine d'une infection urinaire. Toutefois, il est difficile de savoir avec certitude si c'est l'infection urinaire qui a engendré la constipation (la douleur causée en urinant pourrait décourager l'enfant d'aller aux toilettes) ou si c'est vraiment la constipation (la stagnation des matières fécales dans le rectum favorise le développement des bactéries qui est à l'origine de l'infection).

Le risque de complication concerne surtout les pyélonéphrites. Plusieurs récidives peuvent causer des cicatrices rénales et affecter la fonction rénale.

Précautions

Chez les garçons, le risque d'infection urinaire diminue fortement lorsqu'ils deviennent propres. En revanche, chez les filles, la période d'acquisition de la propreté peut être problématique si elles se retiennent d'aller aux toilettes.

La Dre Julie Franc-Guimond recommande de prendre ces quelques précautions afin de diminuer les risques:

  • Vérifier que notre enfant va assez souvent aux toilettes (environ 5 à 8 fois par jour);
  • Vérifier la couleur des urines: à part la première du matin qui peut être plus foncée, elles devraient être claires, presque comme de l'eau;
  • S'assurer que notre enfant boit assez et souvent. Une bonne hydratation aide à prévenir la constipation. Elle assure une bonne élimination qui, en chassant les bactéries dès leur apparition, diminue le risque d'infection.

Dans le cas de bébés ou d'enfants qui ne sont pas propres, elle préconise une bonne hygiène lors des changements de couches: on prend soin de bien essuyer d'avant en arrière, surtout chez les petites filles, pour éviter que les matières fécales ne contaminent l'appareil urinaire. Il convient également de bien observer les habitudes d'élimination de notre enfant et de consulter si l'on remarque un changement inquiétant. Si le jet d'urine d'un bébé garçon ne fait pas une courbe, par exemple.

Les bains moussants ou certains sous-vêtements ne sont pas à proscrire comme le veut la croyance populaire. Mais il est vrai que l'irritation qu'ils peuvent causer ressemble aux symptômes de l'infection urinaire.

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