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Ados : doit-on accepter les relations sexuelles à la maison?
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Devrait-on, ou pas, accepter que notre ado vive sa vie sexuelle à la maison? Une sexologue nous aide à répondre à cette question.
Voilà la question qui tue! Celle qui nous prend au dépourvu comme parent ou qu'on ne veut pas entendre tout de suite... mais qui demande tout de même beaucoup de courage de la part de l'ado qui la pose.
D'entrée de jeu, la sexologue Valérie Major soutient que, dans la plupart des cas, cette question prend effectivement les parents par surprise. Elle recommande donc à ceux-ci de prendre le temps d'écouter la demande de l'adolescent attentivement, puis d'exiger un temps de réflexion avant de se prononcer. Il faut prendre un peu de recul.
Dire oui ou non?
«Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses à cette question, explique la sexologue. Chaque parent doit respecter ses propres limites et ses valeurs, mais il doit aussi être conscient que cette demande est une marque de confiance de la part de l'adolescent. Parfois, avant de trancher, il peut être bon de se questionner. Pourquoi préfère-t-il que ça se passe sous mon toit plutôt qu'ailleurs? Comment ai-je vécu l'accord ou le refus à cette demande lorsque j'étais moi-même ado? Répondre aux questions et partager sa propre expérience avec son ado peut sans doute favoriser la discussion et ouvrir une porte vers un terrain d'entente».
S'entendre sur des règles précises
Quand la réponse est positive, la sexologue suggère d'établir des balises précises, un contrat verbal avec notre enfant, afin que tout se déroule dans le respect de chacun. «Par exemple, on peut insister sur le fait qu'avec ce partenaire de longue date, c'est oui, mais que la maison ne sera jamais une chambre d'hôtel où les partenaires pourront entrer et sortir sans en avoir préalablement discuté. On peut également insister sur le fait que l'on ne veut pas voir personne passer dans le couloir en petite culotte ou encore déjeuner en boxers à table...» Bref, plus les choses seront claires, plus les partis s'entendront bien.
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Éviter de se mettre notre ado à dos
Si jamais on refuse la demande de notre ado, la sexologue clinicienne nous conseille de prendre le temps de nous questionner pour mieux comprendre ce qui nous met mal à l'aise. Est-ce parce qu'on a l'impression de perdre notre bébé? Notre enfant est-il réellement trop jeune? Est-ce le fait de partager notre intimité avec un quasi-inconnu qui nous dérange ou le fait qu'on n'approuve pas son choix de partenaire? Il faudra conséquemment trouver la meilleure façon de verbaliser nos raisons à l'adolescent, afin qu'il comprenne, au mieux, notre position à l'égard de sa demande. Toutefois, il ne faut pas fermer les yeux non plus. Si notre enfant est prêt à passer à l'acte, on doit être conscient qu'il le fera, et peut-être pas dans d'aussi bonnes conditions qu'à la maison...
Assumer nos responsabilités
Au Québec, l'âge du consentement sexuel est de 16 ans. Cela dit, si l'on accepte que notre jeune ait des activités sexuelles sous notre toit avant cet âge, c'est qu'on assume aussi une part de responsabilité. On ne doit donc pas hésiter à parler de protection contre les grossesses et les infections transmissibles sexuellement avec notre adolescent et, autant que possible, échanger sur le sujet avec les parents du partenaire de notre enfant. Au besoin, la sexologue interviewée recommande d'utiliser la Ligne Parents, au 1 800 361-5085.