Ados et TDAH: un livre juste pour eux!

Avec son livre Fred, vivre avec le TDAH à l’adolescence, l’auteure et doctorante en psychologie  Ariane Leroux-Boudreault espère aider les adolescents à mieux vivre avec cette condition.

L'adolescence, c'est la période des grands bouleversements: on commence son secondaire, on tombe (et on retombe!) en amour, on décroche son premier boulot. Pour les ados présentant un trouble de l'attention, cette période comporte son lot supplémentaire de défis: difficultés d'organisation, impulsivité, etc. C'est en pensant à eux qu'Ariane Leroux-Boudreault, auteure et doctorante en psychologie, a écrit son dernier livre, Fred, vivre avec le TDAH à l'adolescence. Sous la forme d'un blogue, Fred, 18 ans, s'adresse directement aux adolescents, comme une bonne amie le ferait avec eux: pas de tabous, ni de questions stupides, ni de demi-mensonges à propos des troubles de l'attention. Une chouette façon d'aider nos ados à mieux comprendre ce qui leur arrive!

Pour quelle raison avez-vous eu envie de vous adresser aux adolescents directement?

Fred, la narratrice du livre, est une jeune adulte qui a un trouble de l'attention (TDA). Quand elle raconte son adolescence - et celle de son frère Léo, qui a un TDAH -, avec ses hauts et ses bas, les jeunes peuvent se reconnaître un peu plus que dans un livre conventionnel. On a aussi pris grand soin d'y présenter les thèmes qui représentent des défis importants quand on a un TDA: l'organisation scolaire, la médication, l'amitié, etc. Comme ils sont aussi plus susceptibles d'adopter des comportements à risque, nous voulions à tout prix aborder ce sujet-là avec eux.

À lire aussi: Surdiagnostique-t-on le TDAH?

Fred est une fille. On a longtemps eu l'impression que les garçons étaient généralement plus touchés par le TDA/H. Est-ce que cela a changé?

Il y a encore plus de garçons que de filles qui sont diagnostiqués avec un TDA/H, mais il ne faut pas oublier que des filles peuvent aussi présenter un trouble de l'attention, notamment un TDA sans hyperactivité. Dans de tels cas, ce sont des élèves qui ne dérangent pas en classe: elles attirent peut-être moins l'attention, malgré le fait qu'elles éprouvent des difficultés. Et les filles ne manifestent pas leur trouble de l'attention de la même façon que les garçons. Par exemple, dans le livre, Fred est lunatique et oublie souvent ses trucs. Léo, lui, a besoin de bouger sans arrêt, et se met parfois les pieds dans les plats parce qu'il parle sans réfléchir.

Énormément d'efforts sont fournis pour dépister le TDA/H durant l'enfance. Peut-on vraiment découvrir «sur le tard» qu'on a un trouble de l'attention?

Tant que le jeune s'adapte et développe des mécanismes pour réussir, tout va bien. Mais souvent, à l'adolescence, on leur demande davantage d'autonomie et d'organisation, et c'est là que certaines difficultés peuvent devenir insurmontables. Pour les parents, lorsque le diagnostic est posé, la plupart sont soulagés et peuvent commencer à véritablement aider leur ado. Et c'est tout un défi: comment l'aider à se débrouiller sans tout faire à sa place? L'important, c'est d'être présent, un peu comme un guide, en lui laissant assez d'espace pour qu'il puisse acquérir son autonomie.

Fred, vivre avec le TDAH à l'adolescence. Midi trente éditions, 2015, 144 p, 16,95 $.