Vie de famille

Mon enfant n'aime pas le cégep

Mon enfant n'aime pas le cégep

Auteur : Coup de Pouce

Pour plusieurs jeunes, aller à l'école est stimulant. Pour d'autres, c'est pénible. Ils sont démotivés, anxieux ou tristes. À l'approche de la rentrée, voici des pistes pour aider les jeunes du cégep.

Manque de motivation au collégial

Yasmine, 18 ans, a laissé le cégep après avoir échoué la majorité des cours de sa première session. «Elle était dans un programme intensif en arts et je pense qu'elle était dépassée par les événements, raconte sa mère, Louise. Elle est partie en appartement en même temps qu'elle commençait le cégep. C'était peut-être trop. Elle a essayé de se reprendre avec seulement trois cours du soir à la deuxième session, mais ça n'a pas marché. Son estime personnelle était à plat, elle n'avait plus d'intérêt pour l'école et elle était très mêlée dans son choix de carrière. On a convenu, son père et moi, qu'elle prendrait une année sabbatique pour vivre d'autres expériences. C'est un dur coup pour moi, qui n'ai jamais abandonné l'école. Mais je suis encouragée parce qu'elle reste active en travaillant comme serveuse. Elle a aussi démarré sa compagnie d'organisation d'événements promotionnels dans des bars. Peut-être que, d'ici un an, elle aura trouvé sa voie et retournera aux études avec un but précis, en administration, par exemple.»

Les sources du problème

  • «Certains jeunes qui n'ont pas de motivation au collégial ont été mal orientés, mentionne Marie-Claude Théorêt, aide pédagogique individuel (API) au Collège de Valleyfield. Ils vont au cégep pour répondre au désir de leurs parents ou pour suivre leur groupe d'amis. Ceux qui ne sont pas fixés sur leur choix de carrière et qui ne savent pas à quoi servira leur diplôme sont aussi démotivés.»

  • D'autres ont du mal à s'adapter parce qu'ils éprouvent des difficultés d'apprentissage. «C'est étonnant, mais il arrive que des jeunes entrent au cégep avec un problème d'apprentissage non diagnostiqué, comme la dyslexie ou la dysorthographie, poursuit Mme Théorêt. Ils ont réussi le primaire et le secondaire avec difficulté, mais au collégial, le défi cognitif et le niveau de réflexion exigés sont trop élevés pour eux. Ils vivent des échecs et se démotivent.»

  • Le début de l'âge adulte est une période où les jeunes risquent davantage de développer des problèmes de santé mentale, comme la dépression, qui ont un impact sur la réussite et la motivation scolaire. «Je rencontre également beaucoup de jeunes qui présentent des troubles anxieux, rapporte Marie-Claude Théorêt. Des jeunes qui se posent beaucoup de questions, notamment sur leur avenir et leur quête amoureuse, et qui sont très déstabilisés quand ils ne trouvent pas les réponses.»

  • Le manque de soutien des parents joue aussi. «Les parents ne doivent pas se désengager et laisser leur jeune seul avec toutes ses responsabilités. Mal encadrés ou pas encouragés dans leur projet scolaire, certains jeunes décrochent.»

 

Les signes à surveiller
Quand un jeune accumule les échecs au cégep, prend du retard dans la remise de ses travaux et s'absente souvent de ses cours, c'est un signe de démotivation. «S'il s'isole et ne veut plus faire les activités qu'il aimait, il y a lieu de s'inquiéter», dit Mme Théorêt. Ce n'est pas mieux si notre jeune sort tout le temps et n'étudie jamais. «Un cégépien devrait consacrer de 10 à 12 heures par semaine à ses travaux scolaires.»

Des pistes de solution

On discute ouvertement avec notre jeune pour voir ce qui se passe. «C'est important d'être ouvert, note Marie-Claude Théorêt. Il y a d'autres cheminements que le cégep. Certains iront en formation professionnelle. D'autres, qui ont eu du mal à compléter leur secondaire, ont besoin d'une pause. Ils peuvent aller travailler avant de revenir aux études. Les parents doivent permettre au jeune de faire ses propres choix.»

On l'encourage à aller chercher de l'aide. Au cégep, l'API est la personne ressource, soutient Marie-Claude Théorêt. «Ce professionnel est là pour accompagner les cégépiens dans leur cheminement scolaire. Suivant les problèmes rencontrés, il dirigera le jeune vers les services appropriés, comme le conseiller en orientation ou un professionnel à l'externe pour obtenir une évaluation en orthophonie, en orthopédagogie ou en psychologie.»

Quand un diagnostic de trouble d'apprentissage ou de problème psychologique est posé, les cégeps du Québec offrent du soutien par l'entremise du Service d'aide à l'intégration des étudiants (SAIDE). Cet organisme peut, par exemple, fournir l'aide d'une personne qui prendra les notes pour un étudiant aux prises avec un trouble déficitaire de l'attention, ou d'un correcteur de français pour un jeune dyslexique.

«Si l'étudiant manque d'outils pour bien fonctionner au cégep, certains établissements offrent des ateliers, par exemple, sur la préparation aux examens ou la gestion du temps, dit Mme Théorêt. On offre aussi des horaires allongés permettant de compléter une formation pré-universitaire en trois ans plutôt que deux. Cette réduction des heures de cours permet à des jeunes de s'impliquer dans d'autres activités motivantes: une troupe de danse ou de théâtre ou une équipe sportive, par exemple.»

Si notre jeune est triste et anxieux, on demande de l'aide psychologique, au CLSC, entre autres.

 

Pour donner le goût d'apprendre et prévenir la démotivation scolaire

Avant l'entrée à l'école

  • On s'assure que notre petit développe des compétences sociales. S'il ne va pas à la garderie, il peut fréquenter la pré-maternelle ou pratiquer une activité organisée.

Au primaire

  • S'il est rejeté par les élèves, on identifie au moins un enfant gentil avec lui et on l'invite à jouer à la maison afin que notre enfant ne soit pas complètement isolé.

Au primaire et au secondaire

  • On redonne confiance à notre enfant en l'inscrivant à une activité parascolaire dans laquelle il excelle. Il pourra ramener ces compétences à l'école.
  • On encourage notre enfant dans ses efforts en lui donnant des objectifs à court terme. Par exemple: «Si tu améliores de 10 % tes notes en français d'ici un mois, on sort voir le film de ton choix.» On le soutient dans ses réalisations en allant le voir dans un spectacle ou une activité sportive.

Au secondaire

  • Si possible, on magasine l'école avant d'inscrire notre enfant, en privilégiant celle où il aura un fort sentiment d'appartenance. On s'informe des activités parascolaires, des programmes (sport-étude, international) et de la vocation de l'école (axée sur les arts, la musique, la danse, etc.) pour s'assurer que notre enfant accrochera à divers aspects de sa vie scolaire.

Au secondaire et au cégep

  • Si notre ado a un emploi, on veille à ce qu'il ne travaille pas plus de 15 heures/semaine.

Pour tous

  • On stimule la curiosité intellectuelle de notre enfant en échangeant avec lui sur divers sujets.
  • Pour le stimuler à lire et à écrire, on prêche par l'exemple.
  • On soigne notre relation avec notre jeune. On n'attend pas d'être en situation de crise pour lui consacrer du temps. On s'intéresse à lui, on lui parle de nos propres expériences scolaires.
  • On aide notre enfant à reconnaître ses aptitudes et ses champs d'intérêt. S'il manifeste un intérêt pour un métier, on fait ensemble des recherches sur la profession. Même au primaire, il est bon de faire un lien entre l'école, les études et le choix d'un métier. «Juste le fait que l'enfant se projette dans l'avenir, en train de travailler, le met déjà sur une route intéressante», note Sophie Painchaud.

Pour aller plus loin

  • Guider mon enfant dans sa vie scolaire, par Germain Duclos, Éditions du CHU Sainte-Justine, 2006, 270 p., 14,95 $.
  • J'ai mal à l'école - Troubles affectifs et difficultés scolaires, par Marie-Claude Béliveau, Éditions du CHU Sainte-Justine, 2002, 160 p., 14,95 $.
  • Réussir, ça s'apprend! - Trucs et conseils d'un étudiant qui réussit, par Étienne Lapointe, Septembre, 2006, 80 p., 9,95 $.
  • 100 trucs pour améliorer vos... ados, par Danie Beaulieu, Impact, 2003, 48 p., 9,95 $.

Sur Internet
Ressources pour contrer le décrochage scolaire.

Mouvement Desjardins, aide aux parents.

Allô prof.

Les métiers d'avenir en formation professionnelle et en formation technique, Gouvernement du Québec.

 

Partage X
Vie de famille

Mon enfant n'aime pas le cégep

Se connecter

S'inscrire