6-12 ans
La fin des princesses?
La fin des princesses Photographe : Shutterstock
Dans l’équipe de rédaction de Coup de pouce, on dit à la blague que je suis sur le «beat princesses».
Dans le jargon médiatique, le «beat» est un sujet que couvre exclusivement un journaliste, comme la santé, la consommation ou l’économie. C’est vrai que j’ai développé un intérêt particulier pour cet incontournable de la vie des petites filles, parce que j’ai mis au monde une enfant particulièrement coquette qui a développé une gigantesque fascination pour les princesses et leur vie de château, de froufrous et de carosses scintillants.
J’ai déjà été une grande fan de Cendrillon, et je me souviens bien de l’attrait que son histoire mélo-dramatique et sa superbe robe de bal blanche exerçaient sur moi. Belle, douce, aimée de tous et attirant tous les regards en tournoyant dans les bras du prince charmant… Comment ne pas la trouver super? N’est-ce pas normal de rêver d’être spéciale, admirée, choyée?
Mais j’ai aussi des reproches à faire aux princesses, particulièrement à celles de Disney. Dans les millions de cossins à leur effigie qui inondent le monde, elles n’ont qu’une pose : souriant niaisement en tenant d’une main leur jupe froufroutante. Elles ne font rien d’autre qu’être belles, sages, humbles, passives… insignifiantes. Et quel est le but ultime de leur existence? Trouver un homme. Je n’aime pas ce modèle omniprésent dans la vie des petites filles.
Heureusement, les petites nouvelles, Mérida, Anna, Elsa et compagnie sont autrement plus fortes et débrouillardes que leurs prédécesseures. C’est nouveau, mais jouer à la princesse peut maintenant inclure le fait de grimper des montagnes et combattre des méchants. Sacrée amélioration! Mais la base est quand même toujours là : il faut avant tout être jolie et avoir une belle robe. Bref, voilà où j’en étais il y a quelques semaines dans mes rapports aux princesses : une tolérance sous réserve. Quand un dimanche peu avant l’Halloween, alors qu’on préparait le costume qu’elle allait porter à l’école, ma fille a éclaté en sanglots : «Je ne veux plus mettre ma robe de Elsa, parce que mes amies disent que les princesses, c’est poche!» Après avoir discuté de l’importance de faire ses propres choix et d’être bien avec ses décisions, on a trouvé une solution. Elle s’est déguisée en fée et a passé une belle journée.
De mon côté, j’ai senti la nostalgie me gagner. Les princesses ne sont pas parties de nos vies, mais ça s’en vient. Par quoi seront-elles remplacées? À bien y penser, je ne les trouve pas si pires, finalement…
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