6-12 ans

Enfant surdoué: tout n'est pas gagné!

Enfant surdoué: tout n'est pas gagné!

Shutterstock Photographe : Shutterstock Auteur : Coup de Pouce

Il termine ses travaux avant tous ses camarades et intègre les leçons à la vitesse de l’éclair. Notre enfant n’est pas confronté aux mêmes difficultés que les autres, mais il n’est pas pour autant à l’abri des problèmes d’apprentissage.

«On estime que 5% des gens sont des surdoués, lance Suzanne Tremblay, directrice de l'école primaire Du Petit-Collège et auteure d'un mémoire de maîtrise portant sur le phénomène de la douance. Ce sont des gens qui pensent différemment, et qui peuvent faire plusieurs choses en même temps. Ça roule beaucoup dans leur tête.»

Pas drôle, l'école...

Mère de trois fils surdoués, Julie connaît bien la chanson. «On me trouve chanceuse, mais ce n'est pas si simple. Ils s'ennuient tellement à l'école qu'ils ne veulent plus y aller. Un de mes fils m'a déjà dit en pleurant: "Maman, mon cerveau n'est pas nourri." Mon aîné est complètement démotivé et ne fait rien, au point de risquer l'échec. De plus, il a de la difficulté à s'intégrer, car il se sent différent des autres. Il a dû voir un thérapeute afin de mieux comprendre sa situation. Bref, j'ai peur qu'il décroche. Et l'école ne dispose d'aucune ressource pour aider les surdoués, qui ont besoin de plus de stimulation», déplore Julie, complètement découragée.

Suzanne Tremblay reconnaît qu'il y a des lacunes à cet égard. «Les professeurs sont pleins de bonne volonté, mais ils n'ont reçu aucune formation en ce sens. Ils ne savent pas comment faire face à cette situation.»

Que faire?

Selon Suzanne Tremblay, la question de la motivation chez les surdoués doit se jouer sur plusieurs fronts. «Sur une année, l'école représente 26% du temps éveillé d'un enfant, souligne-t-elle. On peut donc stimuler l'enfant en dehors de ses heures de classe en l'inscrivant à des cours de langue ou à des cours de musique, par exemple. En ce qui a trait aux moments passés en classe, on peut s'entendre avec le professeur pour que Fiston, une fois ses travaux bien exécutés et terminés, puisse consacrer du temps à autre chose, par exemple, la lecture du journal, ses devoirs d'espagnol, etc.»

La directrice recommande aussi aux parents de s'informer auprès des commissions scolaires quant à l'existence de programmes d'enrichissement ou de classes spéciales pour surdoués, et de ne pas hésiter à faire sauter une ou plusieurs années à leur enfant. «L'accélération fait peur à tort, affirme Mme Tremblay. Elle ne pose des problèmes que dans 20% des cas. Pour les surdoués, c'est comme si on enlevait le frein pour enfin les laisser aller à leur rythme. Si, en parallèle, on aménage des moments pour qu'ils partagent du temps et des activités avec des enfants de leur âge, ça se passe généralement bien».

Pas que la douance dans la vie

Enfin, Suzanne Tremblay met les parents en garde: la douance seule n'est pas un passeport pour le succès. «Il y a cinq facteurs qui contribuent à la réussite dans la vie: la confiance en soi, la capacité d'adaptation, le sens de l'effort, les contacts ou le travail d'équipe, et la douance, résume-t-elle. Souvent, les surdoués manquent de confiance en eux parce qu'ils se sentent différents. Ils n'ont pas non plus acquis le réflexe de fournir des efforts puisque tout leur est facile. Enfin, leur propension à vouloir régler leurs problèmes eux-mêmes les pousse peu au travail d'équipe. Bien qu'on doive travailler à les garder stimulés, il importe aussi d'aider ces enfants à développer ces autres outils. Et, surtout, il ne faut pas les victimiser: n'oubliez jamais que, malgré les difficultés rencontrées, être né doué reste un cadeau.»

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